10 raisons pour lesquelles les enseignants quittent la profession
Ce n’est un secret pour personne que les enseignants abandonnent l’éducation, mais les véritables raisons peuvent vous choquer.
Honnêtement, nous ne pouvons pas blâmer nos enseignants de vouloir quitter le système scolaire. Quand vous réalisez tout ce qu’ils doivent supporter, le fait même qu’il nous en reste vous semblera un miracle.
Que pouvons-nous faire pour aider nos enseignants ? Eh bien, ce n’est pas facile. À moins que nous ne fassions disparaître ces raisons d’abandonner les carrières dans l’enseignement, nos systèmes scolaires continueront de souffrir.
1. Les enseignants ne sont plus autorisés à faire régner le calme dans leurs classes comme ils l’entendent – ni même à noter les élèves équitablement, dans de nombreux cas.
La plupart des parents se souviennent d’avoir eu des enseignants qui avaient parfaitement le droit d’envoyer les élèves dans le bureau du directeur, de les mettre au coin ou même de décider – avec l’accord de la direction – de leur expulsion. Ils se souviennent également du fait que les notes étaient à peu près immuables.
Aujourd’hui, ce n’est plus si simple.
D’importantes plaintes de parents et des quotas de nombre de diplômes délivrés imposés par l’administration signifient que les étudiants finissent souvent par se sortir de situations parfois répréhensibles avec beaucoup plus de facilité qu’auparavant. Si les enseignants ne ferment pas les yeux et ne laissent pas passer, ils peuvent même être licenciés car la politique politicienne vient s’immiscer dans la politique de l’éducation, dans le système scolaire moderne.
La preuve la plus accablante de ce phénomène se produit avec les quotas de passages de classe. Certains étudiants n’apprendront tout simplement jamais. À l’époque de leurs parents, cela signifiait qu’ils échouaient. Et les étudiants qui avaient échoué une fois n’étaient pas autorisés à passer en classe supérieure sans une sérieuse remise en question et un travail acharné pour avoir des résultats.
Pour que leurs écoles restent en état de fonctionnement et pour conserver les subventions gouvernementales qu’elles reçoivent, les enseignants et les administrateurs doivent aujourd’hui se plier aux pressions et feront passeront ces élèves, même avec un « D ».
Imaginez-vous, travaillant dans un système où le niveau de vos clients s’affaiblit de plus en plus au fil des années… Imaginez-vous être puni pour avoir correctement fait votre travail. Vous ne voudriez pas démissionner ? C’est ce phénomène à lui seul qui fournit l’une des principales raisons à la démission des enseignants.
2. Le salaire est catastrophique dans de nombreux cas.
Ce n’est un secret pour personne que les enseignants sont largement sous-payés dans la plupart des districts scolaires, mais les gens ne réalisent pas à quel point cela peut devenir catastrophique. De plus, les enseignants ont dû protester pour obtenir un salaire décent.
Avec des salaires annuels de début de carrière entre 26 000 et 27 000 euros, ils se situent dans la moyenne des 42 systèmes éducatif européens, annonce Eurydice. En Europe, un enseignant de maternelle gagne en moyenne entre 23 499 € et 26 237 € en élémentaire, 27 419 € au collège et 28 420 € au lycée.
Ce salaire n’est pas toujours capable de subvenir aux besoins d’une famille, voire d’une seule personne dans certaines situations. Quand vous combinez des bas salaires avec des avantages qui disparaissent petit à petit .
3. Le côté administratif de l’enseignement tue le temps passé en classe.
Nous avons maintenant l’ensemble de normes les plus strictes et les plus rigides que les enseignants doivent respecter pour faire leur travail. Cela a été mis en place dans l’espoir que les enfants bénéficieraient d’une meilleure éducation, qui serait uniforme dans tous les domaines.
Ce qui a fini par arriver, c’est que les enseignants sont de plus en plus accablés par la paperasse et obligés d’enseigner autour de tests standardisés. Cela a pratiquement ruiné la capacité des enseignants à enseigner aux enfants des choses de la manière qui convient à leur classe.
Le résultat final est une norme d’éducation qui, au lieu de devenir de plus en plus simple, est devenue alambiquée. Tout cela fait partie des luttes des enseignants.
4. Les écoles sont gravement sous-financées dans de nombreux gouvernements.
Quiconque a déjà vu comment fonctionne la politique peut vous dire que la plupart des districts scolaires ont subi des coupes budgétaires majeures au fil des dernières décennies. Cependant, les gens ne réalisent pas à quel point cela a mal tourné dans de nombreux districts.
Il n’est pas rare que les enseignants paient de leur poche les fournitures scolaires dont les élèves ont besoin. Comme indiqué précédemment, les enseignants abandonnent l’éducation en partie parce qu’ils sont trop sous-payés pour joindre les deux bouts.
Ces frais supplémentaires ne sont pas remboursés dans la plupart des cas. Donc, non seulement ils sont sous-payés, mais avec le salaire qu’ils perçoivent pour leur travail, ils doivent débourser de l’argent pour que les cours aient lieu dans de bonnes conditions. Avec toutes ces choses qui s’accumulent, il n’est pas étonnant qu’ils quittent la profession et recherchent de meilleurs emplois pour d’anciens enseignants.
5. Ils travaillent beaucoup plus que vous ne le pensez.
Pensez-vous que le travail d’un enseignant soit si facile ? La plupart des gens qui ont envisagé de devenir enseignant citent le luxe d’avoir trois mois de vacances et de ne travailler que cinq heures par jour environ. Cependant, ce n’est pas la réalité de ce que les enseignants vivent réellement dans leur carrière.
Enseigner ne signifie pas seulement le temps passé en classe. Cela signifie que vous devez noter des copies, gérer les rencontres parents-professeurs, tenir des registres de tout ce que vous avez enseigné, traiter avec les administrateurs et préparer vos plans de cours chaque année.
C’est vraiment un travail à l’année et à temps plein !
6. Les conditions de travail se dégradent de plus en plus.
Chaque année où les budgets sont réduits, les salles de classe sont de plus en plus exiguës et les enseignants doivent faire face à plus de stress. En aucun endroit, cela n’est plus visible que les secteurs de l’éducation publique des villes où le taux de pauvreté est élevé, comme Detroit ou Trenton.
Les systèmes scolaires qui ont été affectés par la surindustrialisation urbaine sont gravement menacés et, parfois, ne disposent même pas de bâtiments sûrs pour les enfants. Par exemple, les écoles de Detroit ont de l’eau potable insalubre, simplement parce que les administrateurs ne peuvent pas se permettre d’améliorer les produits de première nécessité.
Les enseignants soucieux de leur santé quittent l’enseignement public parce qu’ils sont tout simplement incapables de faire face aux conditions dangereuses auxquelles ils sont confrontés.
7. On s’attend à ce que les enseignants « se contentent de faire face » à un manque de respect.
L’enseignement est, en théorie, une profession très respectée. En pratique, c’est une tout autre histoire. L’une des raisons « politiquement correcte » les plus souvent citées par les enseignants pour expliquer leur démission est le manque de respect qu’ils reçoivent à la fois des administrateurs et des parents.
Les administrateurs et les responsables locaux, lorsqu’on leur demande de donner aux enseignants des augmentations ou même de petits avantages, ont tendance à rechigner. Certains se sont même accordés des augmentations en ignorant les salaires des enseignants qui eux, sont restés au même niveau pendant une décennie. Cette seule raison signifie que les enseignants ne se sentent pas appréciés.
Ce qui choque vraiment, cependant, c’est quand ils remarquent que les parents les traitent comme des « baby-sitters glorifiés » et que les étudiants refusent de les écouter. Après avoir essuyé tant de manque d’irrespect, cela suffirait pour démissionner de la profession d’enseignant.
8. Les étudiants eux-mêmes peuvent être un facteur de démission.
L’enseignement, en particulier dans les écoles de zones défavorisées, est un processus émotionnellement éprouvant. Il suffit d’une mauvaise expérience de trop avec les enfants, ou de la fois de trop qu’un enseignant observe un enfant dans une situation déchirante, pour le faire démissionner.
Chaque école aura des enfants avec des histoires qui vous briseront le cœur. Pour certains, ce sont les enfants qui ont été maltraités. D’autres pourraient être des enfants extrêmement perturbés émotionnellement. D’autres encore peuvent avoir des enfants qui sont victimes de harcèlement.
Quoi qu’il en soit, l’épuisement professionnel des enseignants est un fait avéré.
9. Dans certains cas, les rapports – pourtant obligatoires – et les dénonciateurs sont pénalisés pour avoir agi correctement.
Vous savez peut-être déjà que les enseignants sont des rapporteurs mandatés, ce qui signifie qu’ils sont légalement tenus de signaler aux autorités les cas d’abus, d’intimidation (dans certains États), d’abus sexuels et de pensées suicidaires.
Cela est requis par la loi et les enseignants peuvent être poursuivis pour avoir gardé le silence. Mais que se passe-t-il lorsque l’enfant victime de violence est le fils d’un riche donateur de l’école ? Que se passe-t-il si la personne accusée d’avoir violé un enfant est le professeur de gym ?
Eh bien, dans de nombreux quartiers, il est passé sous silence ! Cela entraîne beaucoup de déception pour les enseignants, qui dépriment ou qui se sentent tout simplement incapables de rester en accord avec eux-mêmes après avoir vu les choses telles qu’elles sont dans leur système.
10. Enfin, il y a aussi le fait que les enseignants ont l’impression qu’ils ne peuvent plus faire la différence.
Avec toutes les restrictions qui leur sont imposées, les budgets scolaires qui ont du mal à rester à flot et les pressions qui s’exercent de tous côtés, il n’est pas surprenant que les enseignants abandonnent l’enseignement en masse.
L’argent est gagné bien plus facilement ailleurs, en obtenant plus de respect dans des professions similaires, et franchement, le métier de professeur un travail ingrat. Si nous voulons voir les enseignants retourner à l’école pour nos jeunes, nous devons leur montrer un peu plus de gratitude, n’est-ce pas ?
« Les écoles sont gravement sous-financées dans de nombreux gouvernements. »
Une phrase qui ne veut rien dire !
27 000euros en début de carriere!!!!!!!vous revez ou vous n’etes pas en france!!!!
Le problème est aussi que les postulants au postes d’enseignants sont eux-mêmes les produits de ce système sans possibilité de maintenir l’ordre et le calme, ce qu’ils ne supportent pas pour eux-mêmes. Par ailleurs, leur niveau ayant été nivelé par la base, avec des diplômes au rabais obtenus sans effort, ils se trouvent confrontés à un concours dont ils n’ont ni le niveau, lui le courage pour fournir le travail nécessaire !
Il y en a d’autres qui sont rapportée du terrain et qui ne sont pas mentionnées dans l’article ci-dessus : 1)élèves du secondaire, ils n’aimaient pas l’école, ils font ce choix car souvent chefs scouts, ils aimaient les enfants mais « être enseignant n’est pas être animateur de plaine de jeux »!!!;2) la plupart étaient faibles dans le secondaire et 50 % d’entre-eux sortent que technique ou du qualifiant (cf Rapport McKinsey). Ces études sont très utiles pour la société qui manque aussi cruellement de maçons, de couvreurs, d’électriciens, de bouchers, etc mais elles n’ont pas pour vocation de former à des HEP! Selon un rapport du CEF (Centre de l’Education et de la Formation, organe du ministère), en maîtrise du français, il y a un gouffre entre les compétences des élèves sortant du général (pourtant déjà pas très forts) et ceux sortant des technique et qualifiant; je le vis d’ailleurs en donnant des cours particuliers aux uns et aux autres. Je n’ai jamais compris la raison pour laquelle la condition d’avoir fait le général pour s’inscrire dans les HEP imposée jusque dans les années 1980, s’est muée en une autorisation de le faire pour ceux sortant du technique et du qualifiant : c’est une nivellement pas le bas DES ENSEIGNANTS ET C’EST TRES GRAVE car il engendrera un nivellement par le bas encore plus forts d’élèves qui sont des VICTIMES? Cette mesure prise par le ministère est, pour moi une destruction de l’école par ceux qui organisent l’école PUBLIQUE, c’est un SCANDALE!!! Beaucoup d’études, les témoignages d’enseignants, mes expériences avec les élèves du DS et même les enquêtes extérieures CEB, CE1D, Pisa)confirment que le niveau des « meilleurs » a aussi chuté et que les « forts » se font rares ;3)les HEP sont un choix par défaut fait après avoir raté une ou plusieurs fois dans d’autres orientations dans le supérieur; 4) en FWB, comme en France, les étudiants instituteurs détestent autant la grammaire que les maths, alors comment pourraient-ils tenir le coup dans une classe d’enfants qu’ils doivent majoritairement former à ces matières de base?6) nombre se plaignent du temps de préparation des leçons et font le strict minimum; 5)nombre de maîtres de stages relatent : a) des prises de contact avec ceux-ci mal formulées qui traduisent une incapacité à s’exprimer; b) des préparations mal soignées, mal structurées témoignant un manque d’implication et de maîtrise des matières; c) des sollicitations de ceux-ci pour obtenir leurs préparations ;d) le fait qu’ils doivent recommencer les « cours » donnés par les stagiaires c’est pourquoi nombre d’entre-eux refusent les stagiaires.La profession d’enseignants, comme celle de soignants, est une profession à vocation et quand on ne l’a pas ou bien on l’assure sans conviction (et tant pis pour les victimes) ou bien, on s’en va. Je voudrais enfin signaler qu’une 4° année, supplémentaire, va rebuter ceux qui étaient là par besoin de « gagner leur vie » après des années perdues ailleurs avant même de les commencer et qui par conséquent avaient hâte d’en finir.Je prévois une diminution d’inscription dans les HEP après réforme.On verra!
Répondre1 min
C est effectivement devenu un sale boulot. Former des élèves alors qu à la fin on leur donnera le diplôme ou le passage…cela n a aucun sens.
Un métier qui est vidé de son essence. A déconseiller.
Parfois c’est le climat scolaire entre les membres du personnel qui ressemble à celui d’une école secondaire. Beaucoup de jugement.