5 difficultés au travail des enseignants
Les enseignants aiment vraiment leur métier. Cependant, ils subissent de plus en plus de pressions de la part de la société qui exige de plus en plus de résultats. En effet, non seulement ils fournissent un travail complexe, mais ils sont mal payés, et déconsidérés. Dans une société en crise, ils deviennent des pions sur un échiquier. De plus, cette société n’a pas conscience des difficultés de cette profession. Elle voit les enseignants comme des privilégiés, bénéficiant de deux mois de vacances.
Nous présentons dans cet article 5 difficultés au travail des enseignants. Cette liste n’est pas exhaustive :
1. Le manque de soutien hiérarchique
Le ministère de l’Éducation ne perçoit pas toutes les difficultés de ce métier, car il est complètement coupé des réalités et éloigné du terrain. Ainsi, les enseignants se retrouvent souvent isolés, face à leur hiérarchie, face à l’administration et aux parents qui les rendent responsables de tous les maux et les échecs.
Les enseignants souffrent d’un manque de soutien hiérarchique et sont plus exposés aux risques psychosociaux que les cadres des autres professions. En effet, il semble qu’enseigner tende à être un métier solitaire, où le rapport social est peu sollicité en dehors des élèves, même sur le plan du partage et de la transmission de son expérience. En effet, ils déclarent manquer de soutien de la part de leur hiérarchie et de moyens nécessaires pour bien faire leur travail, tant au niveau du matériel que de la formation. Face à un problème avec un élève, les paroles de l’enseignant(e) sont constamment mises en doute. Les élèves pensent avoir tous les droits, car ils savent que le prof est désarmé.
Dans certains établissements, il arrive même que des chefs d’établissement demandent de ne pas tenir de conseils de discipline, car le « quota » est déjà rempli. Des professeurs s’entendent dire également qu’il y a trop d’exclusions et qu’ils doivent faire avec les perturbateurs…
De plus, les enseignants souffrent d’un manque flagrant de reconnaissance. Ils vivent tout simplement dans une société qui met en valeur la personne la plus vue, la plus médiatique ; le citoyen est incité à vivre davantage par rapport au regard des autres, faisant de la reconnaissance un moteur d’engagement très puissant.
2. Enfant-roi et parent-souverain
Les enseignants sont motivés et travaillent dans leur classe par passion. Ils sont convaincus d’un partenariat-école-famille efficace et suivi pour obtenir de bons résultats, mais depuis quelques années survient un type de parents plus interventionniste et défenseur de son enfant, y compris contre l’autorité pédagogique des enseignants. Bref, c’est le parent souverain, qui s’imagine à tort qu’il connaît tout, et qui n’arrive pas à comprendre que les professeurs n’enseignent pas à un seul enfant par classe. Il oublie que les enseignants ont 28 ou 30 élèves à gérer. Ce type de parent dicte ses exigences et veut façonner la conduite des enseignants.
Un enseignant a d’ailleurs commenté ce sujet sur la page Facebook de BienEnseigner : « C’est le seul métier où d’autres viennent s’immiscer et nous donner des conseils… les parents bien sûr ! Avez-vous déjà dit à un maçon comment monter une maison ? À un banquier comment calculer un emprunt ? Remis en question un médecin ?… Après les enfants-rois, nous avons les parents-rois, qui passent dans notre dos pour contacter la direction parce qu’ils ne sont pas d’accord sur une note, une correction… ou une appréciation sur le bulletin… et malheureusement, la hiérarchie ne veut pas froisser ces parents… »
Voici quelques gestes du nouvel empereur :
- Pour les enfants rois, les retards du matin sont devenus une véritable plaie et leurs parents font la queue pour justifier le petit retard.
- Le vendredi, les parents-rois arrivent tôt pour chercher leurs marmots une heure avant la fin des classes.
- Ils sont en désaccord avec tel devoir et demandent des examens idéaux ajustés au rythme de leurs enfants.
- Ils arrivent sans rendez-vous pour régler un problème avec leur(s) enfant(s).
- Ils sont des experts scolaires, bien sûr, et ils remettent en question toutes les pratiques pédagogiques des enseignants.
Sans oublier que normalement, l’école enseigne, alors que les parents éduquent… Et pour l’instant, pour ce que nous voyons dans les écoles que nous fréquentons, les parents laissent les deux volets à la charge de l’école. Ce qui fait que lorsqu’un élève a un bon niveau, c’est grâce à ses efforts, mais lorsqu’il échoue, c’est à cause du prof qui ne sait pas enseigner. (Comment ça ils sont de mauvaise foi ? …)
3. Le salaire
Souvenez-vous que les enseignants ont fait de longues études (BAC+5), qu’ils travaillent dans des conditions dégradées, et qu’ils passent plus de 40 heures par semaine en moyenne à travailler, toutes tâches confondues. C’est un métier dur, par exemple deux heures de cours requièrent au moins quatre heures de préparation sans parler du temps consacré aux évaluations et aux remédiations. Cependant, leur salaire stagne depuis des lustres et ils sont les moins bien payés par rapport à leur niveau de diplôme. Avec la crise mondiale, de 2010 à 2012 les salaires enseignants ont généralement reculé dans les pays de l’OCDE. Mais à partir de 2013 ils repartent à la hausse. Sauf en France où le gel du point fonction publique s’impose, à l’exception de 2016 et 2017.
C’est sûr que les enseignants ne choisissent pas ce métier pour l’argent. Ce métier demande des connaissances, un savoir-vivre avec les gens et de la patience. Pour être professeur il faut savoir encadrer les enfants, leur apprendre des choses. Un Prof a commenté sur ce sujet : « C’est facile d’avoir le salaire d’un prof… mais ce n’est pas facile d’être prof ».
4. Le manque de motivation des élèves
Les élèves deviennent de plus en plus difficiles à intéresser. Par conséquent, les enseignants déploient plus d’efforts pour les motiver. En effet, les élèves d’aujourd’hui ont un rapport critique aux savoirs et aux apprentissages. Ils sont moins prêts à s’engager dans des savoirs scolaires. Ils ont des difficultés à se mobiliser en classe et à faire leurs devoirs à la maison. Ils ont aussi un sentiment d’ennui et ne trouvent pas de plaisir et d’intérêt dans les cours. Ils ont du mal à se concentrer, à focaliser leur attention dans les activités scolaires. Bref, ils ne voient plus vraiment l’utilité à apprendre. Mais, les élèves ne sont pas les seuls qui résistent à l’emprise de l’école. Leurs parents ont eux aussi un rapport critique à l’enseignement et aux enseignants.
5. Stress et malaise
Le travail d’un enseignant n’est pas tout facile. Cette profession nécessite beaucoup d’attention et d’engagement après/avant le travail. Donc, c’est normal de stresser avec tant de responsabilités. L’enseignant est en proie à des difficultés énormes qui génèrent en lui un stress continu et un mal-être permanent qui n’épargne ni les expérimentés ni les plus jeunes avis aux spécialistes pour dresser un bilan complet des lieux en vue d’épargner cette masse de la déprime et de la démission. Les raisons de ce stress sont multiples :
- Le manque de reconnaissance de la société. En effet, les enseignants font l’objet de nombreuses critiques qui les traitent de paresseux et responsables des maux du système éducatif.
- Ce métier empiète sur la vie privée des enseignants (préparations, corrections, prises de contact avec les parents d’élèves…)
- Les enseignants sont confrontés à des élèves hétérogènes.
- De nouvelles responsabilités confiées aux enseignants. On attend de l’enseignant qu’il soit un animateur bienveillant, un évaluateur, un conseiller des élèves. En outre, il doit maintenir la discipline tout en étant sympathique et chaleureux.
Les enseignants ont aussi d’autres difficultés telles que le manque d’intérêt de son pouvoir organisateur, des erreurs administratives dont ils sont victimes sans jamais avoir d’excuses. Et vous ? Quels sont les problèmes que vous rencontrez souvent ?
Sources :
- Risque psychosociaux 2017.
- RECHERCHE et FORMATION • N° 57 – 2008
- OCDE (2018), Salaires des enseignants.
Merci pour cette article tellement vraie. Je pointerais également une autre difficulté : la vitrine de la réussite scolaire. Depuis quelques années il y a une frénésie des changements de programmes et de réformes en tout genre dans le seul but de faire croire que les niveau des élèves est toujours au top voire meilleur qu’avant. Je ne sais pas si le niveau baisse réellement ou non, mais il est clair que certains élèves ont un niveau très faible et qu’il y a de plus en plus d’élèves nécessitant un suivi particulier.
Bonjour! Article très intéressant et très vrai. Mais vous oubliez les relations souvent difficiles avec la mairie : contacts, inscriptions forcées, moyens, ingérence, maire meilleur pédagogue que l’enseignant…
Si les enseignants ont peu de reconnaissance et de soutien, et de bas salaires, interessez vous aux chefs d’établissements et leurs adjoints….
De nos jours les enseignants ne sont plus motivés laisse de côté certains enfants sans chercher a comprendre d’où vient le problème et les directrices ont de mauvais comportements envers les parents .. ils voit souvent le comportement du même enfant sans voir ce qu’il c’est passer avant même pourquoi il reagit comme ça .. déjà a la maternelle de nos jours certains parents rencontrent des problèmes Première rentré qui se passe super bien et 2eme année où c’est la catastrophe .. alors oui l’éducation des parents de l’enfant et primordial mais l’enseignement des professeurs et à revoir . De nos jours l’enseignement c’est dégradé les enfants n’apprennent plus comme avant …
L’école est un lieu de communauté, pas seulement d’ individualités, l’ecole est un lieu normatif que cela vous plaise ou non… Les enseignants veillent à l’épanouissement de chacun mais chaque jour ils sont en interaction avec plus d’une centaine de personnes, du moins dans le secondaire… Comment feriez vous, vous pour prendre en compte, dans leur individualité, cent personnes par jour ?
Merci vraiment de cette article , les enseignants sont pas considérés dans certains pays , manque de soutien
Bien dit
Physique