Idées et stratégies

Comment apprendre à lire en CP ?

La lecture et l’écriture font partie des apprentissages de base pour nos enfants. De plus, l’apprendre à lire en CP est un processus complexe qui met en œuvre plusieurs compétences. Pour apprendre à lire au CP, la capacité à décoder et la capacité à comprendre ce qu’on lit (et pourquoi on lit) sont celles qui sont essentielles et qui doivent être développées. Les programmes officiels de l’école primaire insistent sur cette double dimension de l’apprentissage de la lecture au CP et sur le caractère nécessairement simultané de la mise en œuvre de ces deux compétences. Ainsi, dès les premières semaines du CP, les enseignants aident l’enfant à apprendre à décoder les syllabes. Cependant, on va aussi lui donner des clés de compréhension pour l’aider à entrer efficacement dans le processus de la lecture. Nous allons voir dans cet article comment apprendre à lire en CP.

Comment enseigner la lecture au CP ?

L’apprentissage de la lecture au CP est une étape décisive pour l’enfant. Depuis des années, différentes méthodes se sont succédées pour aider l’enfant à lire facilement. Les plus connues sont la méthode globale et la méthode syllabique. La méthode globale s’appuie sur la mémoire visuelle. C’est-à-dire, l’enfant apprend à reconnaître les mots de manière globale. La base de la méthode syllabique est les sons. Elle repose sur deux grandes composantes, deux processus fondamentaux et transversaux :

Apprendre à lire au CP : décoder

Cette opération se fait de deux manières :

  • Par l’association de lettres ou de groupes de lettres (graphèmes) à des sons de la langue (phonèmes) qui, combinés entre eux, forment des syllabes et des mots, reconnus à partir de leur forme orale : c’est ce qu’on nomme couramment le déchiffrage ou le décodage et qu’on appellera la voie grapho-phonologique. Ici, il s’agit d’apprendre à faire correspondre des graphèmes et des phonèmes. Si la forme sonore de ce mot est déjà connue du lecteur, elle renvoie à son sens, présent dans la mémoire lexicale. Si le mot est inconnu, le lecteur peut le prononcer et devra en rechercher et en apprendre le sens ;
  • Par la reconnaissance directe de la forme orthographique du mot, présente dans la mémoire lexicale du lecteur, qui permet d’accéder à son sens et à sa prononciation. C’est ce mode d’identification qui permet notamment de lire les mots irréguliers, difficilement déchiffrables. Par exemple, le mot « femme » ou le mot « monsieur ») et de distinguer les homonymes (par exemple, « sot » ou « seau » ou encore « saut », qui se prononcent pareillement /so/).

Apprendre à lire au CP : dans une première étape (premier semestre au CP), l’apprenti lecteur a essentiellement recours au décodage et à la méthode syllabique. Mais le repérage des propriétés orthographiques des mots démarre très tôt, de manière implicite d’abord, par la rencontre répétée des mots écrits les plus fréquents.

Apprendre à lire au CP : comprendre 

En effet, au début, le décodage pur et simple est laborieux et peu gratifiant pour l’enfant. Le temps d’arriver à la fin de la phrase, il en a probablement oublié le début. Pour lui donner un coup de pouce, on lui fait donc apprendre par cœur des petits mots comme “le, la, un, une, mon, ma, dans, et. Il va pouvoir ainsi les identifier très rapidement dans la phrase pour faire le lien entre les mots qu’il déchiffre et accéder ainsi plus vite au sens général de la phrase puis du texte.

Aujourd’hui, sur le plan pédagogique et scientifique, la terminologie de méthode syllabique, semi globale ou globale est périmée. Les spécialistes parlent plutôt de “méthode phonologique”. Le décodage passe par la nécessaire compréhension du principe alphabétique (ou phonologique). À chaque lettre et à chaque syllabe correspond un son.

À LIRE AUSSI : 3 avantages de la lecture autonome , et comment la faire fonctionner dans votre classe ?

Méthode pour apprendre à lire au CP

Cette méthode d’apprentissage de la lecture s’appuie sur cinq principes :

PREMIER PRINCIPE

Pour apprendre à lire au CP, il faut identifier les graphèmes et leur prononciation, et étudier leurs combinaisons. Ce principe est unanimement reconnu et constitue l’entrée première apparaissant dans les recommandations du Cnesco, suite à la conférence « Lire, comprendre, apprendre ». Pour cela, il faut s’accorder sur une progression et l’organiser sur l’année.

DEUXIÈME PRINCIPE

Éviter de confronter l’élève au déchiffrage des graphèmes qui ne lui ont pas encore été enseignés. En effet, c’est une démarche efficace qui permet à l’élève de déchiffrer au cours de sa progression, ce qui le rassure et le met en confiance. La totalité de l’apprentissage peut ainsi se réaliser au sein de la classe sans jamais être externalisé au domicile de l’élève. La déchiffrabilité de l’écrit est une condition sine qua non pour un apprentissage efficace de la lecture.

Pour répondre à ce principe, il est possible de choisir des manuels qui permettent de proposer aux élèves des textes 100 % déchiffrables au cours de leur progression.

Il convient d’accorder une attention particulière aux mots-outils. Ce sont des mots très fréquents dont le rôle est essentiellement syntaxique. On y range par exemple les prépositions, les conjonctions, les pronoms, les déterminants, etc.

Selon le principe de déchiffrabilité, par exemple « un », « une », « des », « est », « mes », « dans », peuvent être déchiffrés, puisque constitués de graphèmes et peuvent donc ne pas être appris par cœur. En conclusion, dans le cas d’un apprentissage global des mots dits « outils », il faudra revenir sur ces mots avec les élèves au cours de la progression. Ils prendront ainsi conscience de leur déchiffrabilité, comme tous les autres mots.

TROISIÈME PRINCIPE

En début d’année, l’oral reste l’entrée première pour la compréhension, et pas seulement pour les histoires entendues. Tout d’abord, l’élève comprenant l’oral, il faut utiliser cette capacité en l’incitant à déchiffrer à voix haute. Il s’entend lire, ce qui l’aidera à comprendre ce qu’il lit mais aussi à s’interroger sur le sens des mots qu’il ne connaît pas encore.

QUATRIÈME PRINCIPE

L’écriture conforte l’apprentissage de la lecture en permettant aux élèves d’écrire les graphèmes correspondant aux sons entendus. Cela nécessite de se positionner correctement sur le choix du graphème qui code le son entendu. Elle favorise également la mémorisation de l’orthographe.

CINQUIÈME PRINCIPE

Tout d’abord, ce principe accède à la compréhension des textes déchiffrés en lien avec une ambition concernant le vocabulaire utilisé. En effet, certains manuels proposent des phrases mais celles-ci, souvent décontextualisées de la démarche, et paraissant éloignées du vocabulaire des élèves, rend plus difficile l’accès à leur sens, alors que le principe de déchiffrabilité retenu permet rapidement aux élèves de tout lire et donc, de s’interroger sur ce qu’ils lisent. Au-delà des phrases simples, il faut donc proposer des phrases résistantes, qui permettent d’exercer la compréhension immédiatement après le déchiffrage.

Exemple : rassasié, le chat s’assoupit sur le tapis.

Le guidage du maître est essentiel, ainsi que la capacité des élèves à manifester leur incompréhension sans crainte pour interroger collectivement le texte déchiffré par tous. Le recours à des ressources diverses, accessibles par le biais de livres et/ou d’outils numériques est aussi primordial. En effet, ces recours et ces sources permettront de construire la compréhension et de doter les élèves de stratégies pour parvenir à un déchiffrage efficace et adapté. La systématisation des procédures d’accès à la compréhension créera des comportements favorables et placera les élèves dans une attitude dynamique face aux textes proposés. Par ailleurs, la démarche syllabique, qui utilise ce procédé, participe pleinement à la construction de la compréhension.

Quelle méthode de lecture choisir au CP ?

À LIRE AUSSI : Quelle méthode de lecture choisir au CP ?

Lecture CP en ligne 

Différentes plateformes proposent des activités d’apprentissage de la lecture à la maison et à l’école tout en amusant :

  • La plateforme Anagraph offre à l’enseignant la possibilité de calculer la part déchiffrable par leurs élèves des textes qu’ils utilisent comme supports d’apprentissage de la lecture. De plus, elle indique les graphèmes étudiés et les mots entiers mémorisés. L’enseignant voit apparaître dans le texte qu’il soumet à l’analyse les graphèmes étudiés en rouge, les graphèmes non étudiés en noir et les mots entièrement mémorisés en vert.

Par exemple, le mot « chaperon » peut laisser apparaître les graphèmes ch et on, en noir, et les graphèmes aper en rouge. Un pourcentage de déchiffrabilité est alors renseigné, ce qui peut aider l’enseignant à prendre en compte cette dimension cruciale dans l’apprentissage de la lecture. Mais vouloir mesurer un taux de déchiffrabilité signifie qu’il n’est pas censé se situer à 100 % et donc, qu’il peut varier d’un texte à l’autre, d’une classe à l’autre. L’enquête Lire et écrire nous indique qu’il est de 43 % en moyenne, ce qui est extrêmement faible.

  • La plateforme Maxetom propose des jeux éducatifs gratuits en ligne pour les enfants en école maternelle et primaire. Avec ces exercices pour le CP, CE1 et maternelle grande section, les enfants apprennent et progressent tout en jouant sans avoir l’impression de travailler.

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page