Célestin Freinet : biographie, école et pédagogie coopérative
Célestin Freinet : biographie
Célestin Freinet biographie : (1896/1966) Instituteur, ses réflexions sur le rôle de l’école vont l’amener à s’intéresser au mouvement d’éducation nouvelle qui existe dans de nombreux pays. En 1924, il met en place la première correspondance scolaire. En 1926, il introduit l’imprimerie au sein de sa classe.
Il crée la Coopérative d’Enseignant Laïque (C.E.L.) qui permet de diffuser les outils nécessaires à la pédagogie nouvelle. Fin 1933, suite à l’affaire St Paul, Freinet est déplacé par un arrêté préfectoral.
Il refuse, quitte l’enseignement public et crée sa propre école qui va exister jusque dans les années 90. Cette école créée en 1935 va être l’école expérimentale de la C.E.L. Après la seconde guerre mondiale, Freinet va s’employer à faire connaître ses idées.
Il crée l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne (I.C.E.M.). Le mouvement Freinet est toujours présent dans l’enseignement primaire. Les C.E.L. et les I.C.E.M. continuent d’éditer des ouvrages pour les maîtres et les élèves.
Célestin Freinet : dates importantes
Célestin Freinet naît en 1896, à Gars, un petit village des Alpes- Maritimes, isolé au fond d’une vallée, où Ion vit assez largement en autarcie. Il est le quatrième enfant d’une famille paysanne, où — de surcroît — l’on tient aussi l’épicerie. Freinet fait ses études à Grasse, à l’Ecole Primaire Supérieure, puis à l’Ecole Normale de Nice, pour devenir instituteur. Il épouse Élise en 1926.
À l’âge de 12-13 ans, après avoir obtenu le certificat d’études primaires, Freinet part préparer le brevet élémentaire à Grasse, où il est en pension. A 16 ans, en 1912, l’école normale d’instituteurs de Nice l’a reçue. Là encore, on connaît mal ces scolarités : les maîtres de Freinet, ses lectures, la vie dans ces deux établissements. Pour s’en faire une idée, il faut faire un effort de reconstitution par analogie à partir de ce que I’on sait de ce type d’établissement à cette époque-là.
Mais, à la différence de quelques autres pédagogues, ce n’est pas dans la souffrance de l’ancien écolier que s’enracinera la volonté d’innovation scolaire du Célestin Freinet adulte ; il déclarera dans une interview tardive : «Je n’ai pas trop souffert de cette scolastique que j’accuse de tous les maux maintenant» ; tout au plus a-t-il éprouvé de l’ennui, semble-t-il.
À la rentrée de 1914
À la rentrée de 1914, Freinet est envoyé remplacer dans sa classe un instituteur parti à la guerre. Lui-même sera mobilisé quelques mois plus tard, en avril 1915. Freinet appartient à cette classe d’âge dont les hommes, précipités dans l’enfer de la guerre, vieilliront si brutalement qu’ils n’auront même pas de nostalgie pour les années qui auront précédé « leur entrée dans la vie » ; plusieurs œuvres littéraires se sont saisies de ce trait spécifique de la génération des hommes de «la guerre de 14-18».
En avril 1916
En avril 1916, Célestin Freinet arrive au front. Agé de 19 ans, avec le grade d’aspirant, il a sous ses ordres une quarantaine d’hommes. Dix-huit mois plus tard, en octobre 1917, il est très gravement blessé dans les combats du Chemin des Dames ; la blessure par balle engendre une pleurésie. Comme des millions d’autres, il aura vécu l’enfer des années de front et de tranchées (en particulier pendant la désastreuse offensive du général Nivelle en 1917).
En 1920
En 1920, c’était le retour de la guerre. L’expérience de la guerre est donc fondamentale dans la trajectoire existentielle et intellectuelle de Célestin Freinet. Mais, dans le récit de son épopée pédagogique, il insiste moins que ne le fait son ami René Daniel sur le «Plus jamais ça!».
Il laissera même s’imposer l’image euphémisée de l’instituteur amoindri par sa blessure de guerre au poumon (il sort en effet de la guerre avec un «taux d’invalidité» de 70%, après avoir échappé de justesse à la mort et être resté quatre ans dans des hôpitaux), un instituteur contraint d’inventer une nouvelle façon de faire la classe, parce que son handicap respiratoire lui interdit de faire le métier selon la tradition «magistro-centriste». C’est l’image que dessine Élise Freinet dans 1 ouvrage de 1949, Naissance d’une pédagogie populaire.
La campagne de Maurras et de la droite dure des années « hitlériennes » contre Freinet, communiste « critique » (1932), le voit écarté de l’Education Nationale pour des raisons politiques. C’est « l’affaire de St Paul » (1932-33). Il fonde et construit, avec ses soutiens amis, intellectuels, paysans locaux, immigrés et réfugiés, son école, « Le Pioulier » (1935).
En 1944
Il sera placé en détention dans le camp de concentration de St Maximin le 16 mars 1940. Libéré, en résidence surveillée, il participera à l’organisation de la résistance. Il deviendra dirigeant du maquis de La Vallouise, jusqu’à la libération de Gap, en 1944. Reconnu par la résistance, il sera aux côtés de Langevin et Wallon, et de leur « Plan » de rénovation de l’école, mais là aussi « critique ».
Le Pioulier, acquise par l’État, est devenu école publique expérimentale, dirigée par Madeleine Freinet, la fille des Freinet, et Jacques Bens, son mari. Cette école sera inscrite au patrimoine du 20è siècle des Alpes maritimes, en 1995.
Célestin Freinet : naissance de la pédagogie coopérative.
La pédagogie Freinet s’est élaborée pendant les années 1920 et 1930, dans une France encore massivement rurale, et à un moment où l’école élémentaire constituait le seul horizon scolaire de la plupart des enfants. Et elle a été construite par un réseau d’instituteurs attachés à des utopies sociales d’inspiration socialiste, qui sont aujourd’hui laminées. Il ne serait donc pas invraisemblable de penser que cette pédagogie est obsolète.
D’autant plus que la légitimité des approches pédagogiques est mise à rude épreuve dans les institutions scolaires, où elles sont en concurrence avec les apports des didactiques, des technologies éducatives d’information et de communication, avec les apports des sciences de l’éducation, ainsi qu’avec ceux de sciences biologiques et de sciences humaines qui se donnent comme des savoirs avérés sur l’humain (la psychologie cognitive et les neurosciences et, plus anciennement, des approches comme celles de la psychanalyse ou de la psychosociologie).
Les principes de la pédagogie Freinet
La première originalité de la pédagogie Freinet, c’est qu’elle est l’œuvre de ce que l’on appellerait aujourd’hui des acteurs de terrain.
La seconde originalité c’est que, dès ses premières années, elle a été portée et impulsée par un réseau coopératif d’éducateurs. Et que ce réseau s’est renouvelé au fil des générations.
Enfin, la troisième originalité : la pédagogie Freinet est un ensemble d’idées et de techniques, ouvert et susceptible de se renouveler. C’est la convergence de ces trois singularités qui rend possible le paradoxe que nous venons d’évoquer. Elles ont créé les conditions nécessaires à l’existence des évolutions et des ruptures inévitables. Elles ont assuré, en même temps, la continuité des principes essentiels de ce mouvement collectif d’idées et de pratiques.
Je dois beaucoup à cette ingénieuse pédagogie et j’ai eu la chance qu’il existe une école primaire Freinet publique à Bruxelles (Evère).
Nous avions beaucoup de soucis avec mon fils qui souffrait du fait d’être atypique. Non seulement il se distinguait par la couleur de sa peau, aussi il s’est avéré dislexique. Après la fin de la première année dans l’enseignement traditionel il était littéralement au bout du rouleau à tout points de vue. Endéans quelque mois et après deux ans, tout est rentré dans l’ordre, évidemment aussi graçe à une logopère, mais surtout graçe à l’école il a pu faire une évolution positive pendant toutes les années de primaire. J’ai adoré cette méthode qui donne aux enfants beaucoup d’initiative et utilise leur motivation naturelle pour apprendre. C’est tout simplement génial.
Je me suis renseigné sur le mouvement Freinet. Mes parents instituteurs ont dirigé l’école de La Haute-Neuveville dans les Vosges à partir de 1928.
Mon père a introduit l’imprimerie à l’école et enseigné la Pédagogie Freinet de l’école active. Malheureusement il est décédé en déportation à Heidelberg le 1er avril 1945. En 1942 il a rejoint son pays natal à Saulcy-sur-Meurthe, est entré dans l’organisation de la résistance avec le capitaine Panin, beau frère de René Fonck, L’As des As de l’aviation pendant la première guerre. Je désire faire une présentation de sa vie et surtout insister sur l’enseignement de l’école nouvelle. Je recherche des photographies sur cette époque pour les présenter à L’Ecole qui porte son nom. Pierre Bernard.
En vous remerciant,
Votre démarche de valoriser l’héritage pédagogique et résistantiel de votre père, à travers une présentation dédiée à son travail et à son engagement, est une initiative noble et profondément respectueuse. Chez BienEnseigner, nous sommes sincèrement touchés par votre projet et sommes impatients de contribuer à sa diffusion.
La recherche de photographies d’époque, pour enrichir cette présentation, est une quête importante. Nous vous conseillons de vous rapprocher des archives départementales des Vosges, des bibliothèques locales, ou encore des musées dédiés à l’éducation ou à la Résistance. Il est aussi envisageable de solliciter des associations liées à la Pédagogie Freinet, qui pourraient détenir des archives photographiques précieuses.
Votre volonté de mettre en lumière l’enseignement novateur de l’école nouvelle, à travers le parcours de votre père, est une source d’inspiration. Nous serions honorés de publier votre présentation sur notre plateforme BienEnseigner, afin de partager son histoire remarquable avec un public plus large, passionné d’éducation et d’histoire.
N’hésitez pas à nous transmettre les éléments de votre travail lorsque vous serez prêt. Ensemble, faisons rayonner l’histoire de votre père et son dévouement à l’éducation et à la liberté.