Élèves perturbateurs : des solutions pour une classe sereine

Les élèves perturbateurs sont une réalité que chaque enseignant a déjà rencontrée. Tout semble sous contrôle en classe, les élèves sont calmes et concentrés, puis soudain, un bavardage intempestif ou une agitation vient perturber le cours.
Les élèves perturbateurs sont une réalité pour beaucoup d’enseignants et de parents. Pourtant, derrière chaque comportement difficile, il y a souvent une raison : un élève qui s’ennuie, qui manque d’attention ou qui traverse des difficultés qu’il ne sait pas exprimer. Parfois même, ce perturbateur est un bon élève, mais qui se fait remarquer autrement.
Alors, comment réagir ? Faut-il punir ? Comment transformer ces comportements pour retrouver un climat serein ? Dans cet article, nous vous proposons des solutions simples et concrètes pour mieux comprendre ces élèves, prévenir les perturbations et agir efficacement. Vous verrez qu’avec les bonnes stratégies, chaque élève peut trouver sa place.
Comprendre les comportements perturbateurs
1. Qu’est-ce qu’un élève perturbateur ?
Un élève perturbateur est un élève dont le comportement entrave le bon déroulement des activités en classe. Ces comportements se manifestent par des bavardages excessifs, des refus d’obéissance, des interruptions fréquentes, ou encore des gestes agressifs. Toutefois, il est important de distinguer entre un élève occasionnellement perturbateur et un élève présentant des troubles persistants du comportement.
2. Les différentes typologies d’élèves perturbateurs
Les élèves perturbateurs peuvent être classés en plusieurs catégories :
- Les opposants : Ils contestent systématiquement les consignes et remettent en cause l’autorité de l’enseignant.
- Les agités : Ils ont du mal à rester concentrés ou assis et se laissent distraire par leur environnement.
- Les provocateurs : Ils adoptent des comportements visant à attirer l’attention ou à provoquer leurs camarades.
- Les “bons élèves mais perturbateurs” : Ces élèves réussissent scolairement mais leur comportement peut devenir source de perturbations (bavardages, moqueries, interventions intempestives).
3. Les causes des comportements perturbateurs
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces comportements :
- Facteurs personnels : un manque de confiance en soi, des troubles de l’attention ou des difficultés émotionnelles.
- Facteurs familiaux : des problèmes à la maison, un manque de repères éducatifs ou un besoin d’attention.
- Facteurs scolaires : un enseignement peu adapté, des méthodes pédagogiques non engageantes ou un climat de classe tendu.

Stratégies préventives pour éviter les perturbations
1. Établir un climat de classe positif
Créer un environnement bienveillant et structuré est la première étape pour éviter les perturbations. Voici quelques pratiques efficaces :
- Énoncer des règles claires : Les règles de classe doivent être simples, comprises et acceptées par les élèves. Par exemple : « Je lève la main pour parler » ou « Je respecte mes camarades et les adultes ».
- Valoriser les comportements positifs : L’encouragement et la récompense ont souvent un impact plus fort que les punitions. Féliciter les élèves lorsqu’ils respectent les règles les motive à maintenir une bonne attitude.
- Instaurer des routines : Des rituels quotidiens (accueil, consignes d’entrée, transitions calmes) facilitent la gestion du groupe.
2. Développer les compétences socio-émotionnelles des élèves
Une grande partie des comportements perturbateurs découle d’une difficulté à gérer ses émotions. Enseigner aux élèves à identifier, comprendre et exprimer leurs émotions peut réduire les tensions. Des activités telles que :
- Les cercles de parole : Un moment d’échange régulier où les élèves peuvent s’exprimer sans jugement.
- La méditation et la respiration guidée : Ces exercices aident à canaliser l’énergie et à réduire l’agitation.
- Les jeux de rôle : Ils permettent d’apprendre à réagir face aux conflits ou aux frustrations.
3. Impliquer les élèves dans les règles de classe
Lorsqu’ils participent à l’élaboration des règles, les élèves se sentent plus investis. Par exemple :
- Organiser une séance collective pour définir “ce qui favorise une classe agréable”.
- Réaliser un contrat de comportement signé par chaque élève, qui rappelle leurs engagements.
Comment gérer les élèves perturbateurs ?
1. Adopter des techniques de gestion de classe adaptées
Lorsque des comportements perturbateurs se manifestent, il est essentiel de réagir rapidement et avec calme :
- Utiliser le rappel à la règle : Une phrase simple comme “Rappelle-toi que nous avons convenu de lever la main pour parler”.
- Pratiquer la communication non violente (CNV) : Exprimer son ressenti sans accusation. Par exemple : “Je me sens interrompu quand tu parles en même temps que moi, cela empêche la classe d’avancer”.
- Proposer des choix limités : Donner à l’élève une responsabilité pour le recentrer. Exemple : “Tu as le choix : soit tu termines ton exercice ici, soit tu vas t’isoler un instant pour te calmer”.
2. Mettre en place un protocole de gestion des élèves perturbateurs
Un protocole clair et structuré aide à réagir de manière cohérente. Il peut inclure :
- Un premier avertissement verbal en expliquant calmement le comportement inadéquat.
- Un temps d’isolement ou de réflexion dans un coin dédié de la classe.
- Une rencontre avec les parents si les perturbations persistent.
- L’implication de l’équipe éducative : En cas de comportements récurrents, des réunions peuvent être organisées avec le CPE (Conseiller Principal d’Éducation) ou un psychologue scolaire pour identifier les besoins spécifiques de l’élève.
“Il est essentiel de privilégier des réponses constructives face aux comportements difficiles. Consultez ce guide sur les punitions pédagogiques pour des alternatives éducatives.”
3. Réagir au cas particulier du bon élève mais perturbateur
Un élève qui réussit scolairement mais perturbe la classe peut être difficile à gérer. Dans ce cas :
- Identifier les causes de l’agitation : Peut-être que l’élève s’ennuie ou cherche à attirer l’attention.
- Adapter les activités : Proposer des tâches plus stimulantes pour maintenir son intérêt.
- Valoriser positivement ses efforts : Mettre en avant son potentiel tout en lui montrant que son comportement nuit au groupe.
- “Instaurer un respect mutuel est essentiel, même avec les élèves les plus vifs. Voici 8 astuces pour se faire respecter par ses élèves.”

4. Activités pour canaliser les élèves perturbateurs
Les activités ciblées peuvent aider les élèves à canaliser leur énergie :
- Activités physiques courtes : Des pauses actives de 5 minutes (sauts, étirements) pour libérer l’énergie accumulée.
- Ateliers créatifs : Dessin, écriture libre, ou jeux artistiques permettent de recentrer les élèves.
- Jeux coopératifs : Des activités qui nécessitent de l’écoute et de la collaboration, comme les jeux de société en groupe.
Cette compréhension des élèves perturbateurs constitue une première étape essentielle. Nous verrons ensuite les stratégies préventives à mettre en place pour éviter l’apparition ou l’aggravation de ces comportements.
Stratégies préventives pour éviter les perturbations
1. Créer un climat de classe positif et bienveillant
Un environnement serein et structuré est la première ligne de défense contre les comportements perturbateurs. Lorsque les élèves se sentent respectés, écoutés et compris, ils sont plus enclins à adopter des attitudes positives. Voici des solutions concrètes pour favoriser ce climat :
- Établir des règles de classe claires et partagées :
Les règles doivent être simples, concrètes et présentées dès le début de l’année. Par exemple : « Je lève la main pour parler », « Je respecte les autres et le matériel », « J’écoute quand quelqu’un parle ». L’enseignant peut afficher ces règles dans la classe pour les rappeler régulièrement.- Astuce : Impliquer les élèves dans l’élaboration des règles renforce leur adhésion. Une séance de discussion collective permet de les responsabiliser et de les engager dans le respect du cadre.
- Valoriser les comportements positifs :
Souvent, les comportements difficiles attirent toute l’attention de l’enseignant, au détriment des élèves qui respectent les consignes. Or, la valorisation fonctionne mieux que la punition. Félicitez les élèves lorsqu’ils adoptent la bonne attitude : « Merci, Maxime, d’avoir levé la main » ou « Bravo à tous pour votre concentration aujourd’hui ».- Exemple pratique : Mettre en place un système de récompenses simple (un tableau des réussites, des encouragements collectifs, etc.) qui motive les élèves à se dépasser.
- Adopter des routines rassurantes :
Les routines quotidiennes aident les élèves à comprendre ce qui est attendu d’eux. Par exemple : un rituel d’accueil le matin, une signalisation claire pour les transitions entre les activités, ou encore une séance de retour au calme après la récréation.- Bénéfice : Les routines diminuent l’agitation en offrant un cadre rassurant aux élèves, notamment à ceux qui ont du mal à gérer les changements.
2. Renforcer les compétences socio-émotionnelles des élèves
Beaucoup de comportements perturbateurs trouvent leur origine dans une difficulté à gérer les émotions : frustration, colère, peur, ou simple besoin d’attention. Enseigner aux élèves comment identifier et exprimer leurs émotions est donc essentiel.
- Pratiquer les cercles de parole :
Ces moments d’échange permettent aux élèves de s’exprimer librement et d’apprendre à écouter les autres. Par exemple, chaque lundi matin, les élèves peuvent partager une émotion, un événement marquant ou un besoin particulier. Cela crée un espace où chacun se sent entendu. - Mettre en place des exercices de respiration et de retour au calme :
- La respiration abdominale : Quelques minutes de respiration profonde aident à réduire l’agitation.
- La méditation guidée : Des applications ou des exercices simples, comme « Imaginez que vous êtes sur une plage, écoutez les vagues… », permettent aux élèves de se recentrer.
- Astuce : Proposer une « pause calme » lorsque l’agitation monte. Cela peut être une courte séance de silence ou un exercice de visualisation positive.
- Utiliser des outils visuels pour aider à identifier les émotions :
Afficher un tableau des émotions avec des smileys ou des visages aide les plus jeunes à reconnaître ce qu’ils ressentent. Vous pouvez demander : « Comment te sens-tu en ce moment ? En colère, triste ou joyeux ? ».
3. Adapter l’enseignement pour maintenir l’intérêt des élèves
L’ennui est souvent un déclencheur de comportements perturbateurs. Adapter le contenu des cours et varier les méthodes pédagogiques permet de garder les élèves engagés.
- Diversifier les activités :
Alterner entre des moments d’enseignement magistral, des travaux de groupe, des activités pratiques et des jeux éducatifs capte davantage l’attention des élèves. - Différencier les tâches :
Certains élèves perturbateurs s’ennuient parce que le travail proposé est trop facile ou trop difficile pour eux. Adapter les activités à leurs besoins peut les aider à se recentrer. Par exemple :- Proposer des exercices plus complexes pour les élèves rapides.
- Simplifier ou accompagner davantage les élèves en difficulté.
- Utiliser des outils interactifs :
Les outils numériques, comme les quiz interactifs ou les applications pédagogiques, captivent l’attention et permettent aux élèves de participer activement.- Exemple : Utiliser une application comme Kahoot! pour animer une évaluation rapide et ludique.
4. Prévenir les perturbations grâce à des signaux simples
Les enseignants peuvent instaurer des signaux clairs pour rappeler le calme sans crier ou se répéter. Voici quelques techniques efficaces :
- Le signal visuel : Lever la main ou montrer un carton rouge pour indiquer aux élèves qu’ils doivent se taire.
- Le signal sonore : Utiliser une clochette ou un tambourin pour capter l’attention.
- La technique de l’arrêt-minute : Lorsqu’un élève parle ou s’agite, l’enseignant s’arrête et attend le silence pour reprendre la leçon.
Ces signaux simples évitent les confrontations directes et permettent de garder le contrôle de la situation.
5. Impliquer les parents dans la prévention
La collaboration avec les parents est essentielle pour prévenir les comportements perturbateurs. Les échanges réguliers permettent de mieux comprendre les difficultés de l’élève et de trouver des solutions ensemble.
- Organiser des rencontres individuelles : Lorsqu’un comportement devient récurrent, il est important de communiquer avec les parents pour partager des observations et proposer des stratégies d’accompagnement.
- Valoriser aussi les réussites : Il ne s’agit pas seulement de signaler les problèmes. Informer les parents des progrès ou des efforts de l’élève renforce la relation de confiance.
Agir face aux comportements perturbateurs
Même avec un bon climat de classe et des stratégies préventives, des comportements perturbateurs peuvent toujours apparaître. La clé réside alors dans une réaction rapide, calme et adaptée. L’objectif n’est pas de punir systématiquement, mais plutôt de ramener l’élève dans une dynamique positive tout en maintenant un cadre clair.
1. Adopter des techniques de gestion de classe adaptées
Les enseignants disposent de nombreux outils pour gérer les perturbations sans perdre le contrôle de la situation. Voici des méthodes efficaces :
- Le rappel à la règle :
Rappeler calmement la règle enfreinte permet souvent de recadrer l’élève. Par exemple : « Nous avons convenu que chacun lève la main pour parler. Merci de respecter cette règle. ». Le ton doit rester neutre pour éviter toute escalade. - L’approche “je-message” (Communication Non Violente – CNV) :
Cette technique permet d’exprimer son ressenti sans accuser l’élève. Exemple : « Je me sens interrompu lorsque tu parles pendant que j’explique. Cela empêche les autres de bien comprendre. ». L’élève prend conscience des conséquences de son comportement sans se sentir agressé. - Utiliser des choix limités :
Offrir à l’élève deux options lui permet de retrouver une part de contrôle sur la situation tout en respectant le cadre imposé par l’enseignant. Exemple : « Tu as le choix : soit tu termines ton travail ici, soit tu t’isoles quelques minutes pour te calmer et y revenir ensuite. ». - L’isolement temporaire :
Lorsqu’un comportement persistant perturbe fortement le cours, isoler temporairement l’élève (dans un coin calme de la classe ou dans une autre salle) peut être utile. Cet isolement doit toutefois être constructif : demandez à l’élève de réfléchir à son comportement et à une solution pour revenir sereinement. - Attention : L’isolement ne doit jamais devenir une punition systématique ni humiliante. L’objectif est de permettre à l’élève de se recentrer.
2. Mettre en place un protocole de gestion des perturbations
Pour éviter les réponses improvisées, il est recommandé d’établir un protocole clair à appliquer en cas de perturbations. Ce protocole peut être partagé avec l’équipe pédagogique, les élèves et les parents pour garantir une cohérence dans les interventions. Voici un modèle en plusieurs étapes :
- Avertissement verbal :
Un premier rappel des règles avec une explication calme et bienveillante. - Temps de réflexion :
Si le comportement persiste, l’élève peut être invité à s’isoler brièvement pour réfléchir à son attitude. Un petit formulaire de réflexion peut l’aider à poser des mots sur ce qu’il ressent et sur les solutions possibles. - Entretien individuel :
Si les perturbations continuent, il est utile de prendre un moment à part pour échanger avec l’élève. L’objectif est de comprendre les causes de son comportement et de proposer des ajustements adaptés. - Information aux parents :
Si les efforts en classe ne suffisent pas, il est important de communiquer avec les parents. Une réunion individuelle permet de partager des observations et de travailler ensemble sur des solutions concrètes. - Accompagnement par des professionnels :
En cas de perturbations persistantes malgré les interventions, l’implication d’un psychologue scolaire, d’un conseiller principal d’éducation (CPE) ou d’autres spécialistes peut être nécessaire pour aider l’élève à surmonter ses difficultés.
3. Gérer le cas particulier du “bon élève mais perturbateur”
Certains élèves perturbateurs obtiennent de bons résultats scolaires, ce qui peut rendre leur gestion plus délicate. Ce type d’élève, souvent intelligent et vif, a parfois besoin de défis supplémentaires ou cherche simplement à exister autrement dans la classe. Voici quelques stratégies adaptées :
- Identifier la source de l’agitation :
Est-ce de l’ennui ? Un besoin de reconnaissance ? Un excès d’énergie ? Une discussion individuelle avec l’élève permet souvent de cerner le problème. - Proposer des activités enrichissantes :
Si l’élève s’ennuie parce que les tâches proposées sont trop simples, donnez-lui des responsabilités supplémentaires (tutorat, présentation d’un sujet, réalisation d’un projet) ou des exercices plus complexes. Cela permet de valoriser son potentiel tout en le maintenant engagé. - Responsabiliser l’élève :
Donner à ces élèves un rôle positif dans la classe (responsable de groupe, tuteur pour un camarade) les aide à canaliser leur énergie de manière constructive. Par exemple : « Tu es rapide sur cet exercice, peux-tu aider Julien à comprendre ? ». - Dialoguer avec bienveillance :
Rappeler à l’élève que ses talents sont reconnus, mais que ses interruptions perturbent le groupe. Exemple : « Tu es très à l’aise dans ce cours, mais quand tu parles sans attendre, cela empêche les autres d’apprendre. »
4. Encourager la classe entière à devenir partie prenante
La gestion des comportements perturbateurs n’incombe pas uniquement à l’enseignant. En responsabilisant l’ensemble des élèves, on peut créer une dynamique de classe plus sereine :
- Créer un contrat collectif :
Élaborer ensemble un “contrat de vie de classe” où chaque élève s’engage à respecter les règles pour le bien du groupe. - Favoriser l’entraide et la coopération :
Les activités de groupe permettent aux élèves de travailler ensemble, de développer l’écoute et de renforcer les liens entre pairs. Cela réduit les tensions et les comportements individuels perturbateurs. - Instaurer des moments d’évaluation collective :
À la fin de la semaine, prendre un moment pour discuter en groupe : « Qu’est-ce qui s’est bien passé ? Quels comportements doivent être améliorés ? Comment peut-on y arriver ensemble ? ».
Face aux comportements perturbateurs, la clé réside dans une approche équilibrée : être ferme sur les règles tout en restant bienveillant et à l’écoute des besoins de l’élève. Avec des outils adaptés et une réponse cohérente, chaque perturbation peut devenir une occasion d’apprendre et de grandir.
Ensuite, nous explorerons des activités concrètes pour canaliser les élèves agités, ainsi que des recommandations pratiques pour assurer un suivi à long terme.
Activités pour canaliser les élèves perturbateurs
Les comportements perturbateurs peuvent souvent être liés à un excès d’énergie, une difficulté à se concentrer ou un besoin d’attention. Proposer des activités adaptées permet non seulement de canaliser ces comportements, mais aussi d’offrir aux élèves une opportunité de se recentrer et de s’exprimer autrement.
1. Les pauses actives pour libérer l’énergie
Les pauses courtes et physiques sont particulièrement efficaces pour les élèves agités qui ont du mal à rester concentrés longtemps. En libérant leur énergie, ils parviennent mieux à se recentrer par la suite.
- Exercices physiques rapides :
- Les étirements : Proposer quelques mouvements simples pour détendre le corps (bras en l’air, inclinaison latérale, etc.).Les “pauses 30 secondes” : Sautiller sur place, faire quelques pas, ou bouger les bras pour relâcher la tension.
- La marche silencieuse : Marcher calmement autour de la classe pendant une minute pour rétablir le calme.
- Jeux rapides et ludiques :
Intégrer des jeux courts peut également permettre à toute la classe de se défouler en respectant un cadre précis.- Simon dit : Un classique qui sollicite l’attention et la concentration.
- Le jeu des statues : Les élèves dansent ou bougent, puis s’arrêtent dès que l’enseignant donne un signal.
“Même dès la maternelle, il existe des solutions concrètes pour gérer les classes agitées. Découvrez 8 stratégies adaptées aux petits élèves.”
2. Les activités de recentrage pour favoriser la concentration
Certains élèves perturbateurs ont du mal à se calmer ou à gérer leurs émotions lorsqu’ils sont sollicités. Les activités de recentrage leur permettent de reprendre le contrôle sur leur comportement :
- Exercices de respiration et de pleine conscience :
- Respiration profonde : Enseignez aux élèves à inspirer profondément pendant 4 secondes, retenir leur souffle 4 secondes, puis expirer lentement pendant 4 secondes. Répétez l’exercice plusieurs fois.
- Visualisation guidée : Invitez les élèves à fermer les yeux et imaginez un endroit calme (plage, forêt, etc.). Cela les aide à se détendre.
- Le coin calme :
Aménager un coin spécifique dans la classe (avec des coussins, des livres, ou des outils apaisants comme une balle anti-stress) où les élèves peuvent se retirer brièvement pour se calmer.- Astuce : Présenter ce coin comme un espace “pour se ressourcer” plutôt qu’une punition permet aux élèves de s’y rendre sans honte.
- Les jeux de concentration :
- Le jeu des différences : Trouver les différences entre deux images stimule l’attention.
- La lecture silencieuse : Offrez un court moment de lecture où chacun choisit un livre pour se recentrer.
3. Les activités coopératives pour renforcer les liens
Les comportements perturbateurs proviennent parfois de tensions entre les élèves ou d’un besoin de reconnaissance. Les activités de groupe permettent de renforcer la coopération et l’empathie tout en impliquant chacun positivement :
- Travaux de groupe encadrés :
Proposez des projets en petits groupes où chacun a un rôle précis (rédacteur, dessinateur, porte-parole, etc.). Cela structure les échanges et limite les conflits. - Jeux coopératifs :
- Construire une tour : Les élèves doivent, en équipe, construire la tour la plus haute possible avec des matériaux simples (papier, cure-dents, etc.).
- Résoudre un puzzle collectif : Chaque élève a une pièce essentielle pour terminer le puzzle, ce qui les encourage à collaborer.
- Le tutorat entre élèves :
Associer un élève perturbateur à un camarade calme et volontaire pour travailler ensemble. Cette responsabilité peut valoriser l’élève et le motiver à s’impliquer davantage.
Dans les classes de collège ou lycée, les défis sont différents. Voici des conseils pour gérer efficacement une classe difficile dans le secondaire.
4. Les activités créatives pour canaliser l’expression
Certains élèves perturbateurs s’expriment par des gestes ou des paroles inappropriées car ils ne savent pas comment exprimer autrement leurs émotions ou leurs frustrations. Les activités créatives offrent une alternative saine pour canaliser ces ressentis.
- Le dessin libre :
Permettre aux élèves de dessiner ce qu’ils ressentent à un moment donné. Vous pouvez poser des questions simples : « Dessine ce qui te rend heureux » ou « Montre-moi comment tu te sens aujourd’hui ». - L’écriture d’histoires ou de journaux :
Encourager les élèves à écrire leurs pensées, à inventer des histoires ou à tenir un petit journal personnel peut les aider à mieux gérer leurs émotions. - Les ateliers artistiques :
La peinture, le collage ou la création d’objets (comme des origamis) sont des activités qui détendent et recentrent l’attention des élèves. - Exemple pratique : Organiser une “boîte à émotions” où les élèves déposent des petits mots pour décrire ce qu’ils ressentent. Vous pouvez prendre quelques instants pour en parler collectivement.
5. Maintenir une routine structurée avec des moments d’évaluation collective
Les élèves perturbateurs ont souvent besoin d’un cadre structuré pour se sentir rassurés. Voici quelques méthodes pour renforcer ce cadre :
- Rituels de début et de fin de journée :
Commencer la journée par un moment calme (un bonjour collectif, une météo des émotions) et la terminer par une évaluation rapide de la journée. Exemple : « Qu’est-ce qui s’est bien passé aujourd’hui ? » ou « Qu’avons-nous appris ensemble ? ». - Moments de réflexion collective :
Une fois par semaine, consacrez 10 minutes pour discuter du climat de la classe. Les élèves peuvent partager des suggestions pour améliorer la vie collective. - Un tableau des réussites :
Afficher les progrès individuels et collectifs motive les élèves à s’engager dans une dynamique positive.
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Conclusion
La gestion des élèves perturbateurs est un défi quotidien pour les enseignants, mais elle offre aussi une opportunité : celle d’aider ces élèves à trouver leur place et à développer des compétences essentielles pour leur avenir. Comprendre les causes de leurs comportements, mettre en place des stratégies préventives et proposer des activités adaptées permet non seulement de maintenir un climat de classe serein, mais aussi d’impliquer tous les élèves dans une dynamique positive.
Chaque élève, même le plus difficile, mérite une approche bienveillante, ferme et adaptée. Avec patience, écoute et des outils concrets, il est possible de transformer ces défis en réussites éducatives pour chacun.
Mettre en place un contrat de comportement est une méthode efficace pour responsabiliser les élèves et renforcer leur engagement dans le respect des règles de la classe.
Références :
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- Bonnery, S. (2007). Comprendre l’échec scolaire. Paris : La Dispute.
- Rochex, J.-Y., & Crinon, J. (2011). La construction des inégalités scolaires : au cœur des pratiques et des dispositifs d’enseignement. Rennes : Presses Universitaires de Rennes.
- Brousseau, G. (1980). Les obstacles épistémologiques et les problèmes en mathématiques. Recherches en didactique des mathématiques, 1(2), 165–198