Comment gérer le stress scolaire ?
Le stress, cette réaction presque instinctive aux situations perturbatrices, peut, dans une mesure modérée, jouer un rôle catalyseur pour l’apprentissage. Il suffit d’observer les comédiens pour comprendre comment une dose mesurée d’angoisse peut aiguiser la performance. Toutefois, le véritable enjeu surgit lorsque le stress scolaire s’installe durablement, révélant ainsi une incapacité chez l’élève à le maîtriser ou à le transcender.
Dans le cadre scolaire, les manifestations de stress sont légion : crises de panique au moment des examens, décrochage, somatisation, troubles de la concentration… Les sources de cette tension sont diverses et s’intensifient à différents niveaux de la vie de l’élève.
Fréquemment, nous observons que l’environnement familial, soucieux de la réussite académique, peut involontairement exacerber ce stress. Les enfants se retrouvent alors perçus non pas pour leur individualité mais à travers le prisme de leurs performances, réduits à de simples vecteurs de résultats scolaires. Par ailleurs, les élèves confrontés à des troubles d’apprentissage se trouvent souvent plus vulnérables à l’anxiété, voire à la dépression.
Cet article se propose d’explorer les différents facteurs de stress scolaire et de mettre en lumière des stratégies pédagogiques aptes à réduire le stress des élèves.
Les facteurs de stress scolaire
Stress de l’évaluation scolaire
Le stress engendré par les évaluations peut, en effet, saper les performances des élèves. Cette réalité s’inscrit dans ce que l’on appelle la « pression évaluative », un phénomène bien documenté qui a des répercussions avérées sur les résultats scolaires. L’évaluation et la notation instaurent un climat où le stress prédomine, influençant négativement l’aptitude des élèves à restituer efficacement leurs connaissances. Les recherches le confirment : les élèves exposés à une évaluation notée montrent des niveaux de stress supérieurs et, par conséquent, des performances moindres, particulièrement lorsqu’il s’agit de catégoriser des éléments complexes. Ce cadre évaluatif, en exacerbant l’anxiété, peut compromettre significativement la capacité des élèves à exceller ou à démontrer pleinement leur compréhension et leurs compétences.
Les problèmes familiaux
Divorce, chômage, maladie, disputes, difficultés professionnelles… les tribulations des parents ne sont pas sans conséquences sur le bien-être de leurs enfants. En effet, ces problèmes peuvent non seulement être sources de stress pour les enfants, mais également amplifier leur angoisse. La difficulté pour les jeunes de s’exprimer sur leurs propres préoccupations s’accroît lorsque leurs parents, absorbés par leurs propres soucis, peinent eux-mêmes à trouver un équilibre. Ainsi, le stress vécu par les parents dans leur sphère personnelle et professionnelle se transmet, souvent involontairement, à leurs enfants. Il instaure un cercle vicieux de tension et d’inquiétude au sein de la famille.
Des enseignants stressés
Les enseignants, tout comme les parents, peuvent jouer un rôle non négligeable dans la transmission du stress aux élèves. Un enseignant confronté à un haut niveau de stress peut, sans le vouloir, affecter négativement le climat de sa classe. Et par extension, l’état émotionnel de ses élèves. Cependant, lorsque l’enseignant apprend à maîtriser son propre stress, à gérer les perturbations en classe et à affirmer son autorité avec sérénité, il retrouve non seulement le plaisir d’enseigner, mais il contribue également à instaurer un environnement apaisé. Cela permet aux élèves de se sentir plus calmes et sécurisés. Il favorise ainsi un cadre plus propice à l’apprentissage et à la concentration.
La solitude
L’élève, souvent laissé à lui-même dans son parcours académique, se heurte à la complexité de s’organiser et de définir ses propres objectifs d’apprentissage. Ce sentiment de ne pas « contrôler » son environnement scolaire le rend vulnérable : difficultés de compréhension, résultats insuffisants, et une maîtrise précaire de son comportement en sont les manifestations directes. Ce manque d’autonomie peut engendrer une dépendance aux circonstances extérieures, exacerbant ainsi son stress et limitant son potentiel de réussite.
Comment gérer son stress à l’école?
Heureusement, il y a des astuces qui diminuent le stress chez les élèves, et les libèrent de la pression. Découvrez comment apprendre aux enfants à gérer le stress :
Déterminer les besoins réels de l’élève
Parler est une forme de soulagement face au stress, et il est crucial de rassurer l’élève qu’il n’est pas isolé dans ses efforts. En tant qu’enseignant, votre rôle est d’aider l’élève à reconnaître et à verbaliser son stress lorsqu’il devient envahissant. Comprendre précisément ses besoins réels est la première étape pour élaborer des réponses adaptées qui pourront alléger son fardeau émotionnel. L’écoute active des préoccupations et des idées des élèves est fondamentale.
Demandez-leur, par exemple, s’ils nécessitent des éclaircissements sur un sujet spécifique, une nouvelle méthode de travail, ou s’ils ont vécu une situation difficile en classe ou à la maison. Souvent, les élèves expriment leurs besoins à travers leur comportement : irritabilité, agitation, et parfois des actes de violence envers eux-mêmes ou les autres sont des signaux d’alerte qui ne doivent pas être ignorés.
Nouer avec lui une relation éducative saine
L’enseignant doit établir avec ses élèves une relation fondée sur le respect mutuel et l’encouragement, en reconnaissant chaque enfant comme un individu doté d’une personnalité unique, de goûts et de besoins spécifiques.
Il est essentiel de ne pas minimiser les problèmes rencontrés par chaque élève. Chaque difficulté doit être prise au sérieux, sans sous-estimation.
Par ailleurs, il est crucial de séparer l’élève de ses résultats scolaires : un score de 3/20 en mathématiques doit être vu comme reflétant simplement la performance à un contrôle spécifique, le 15 mars, et non comme une mesure de la valeur intrinsèque de l’élève.
L’enseignant doit également œuvrer à libérer les élèves des étiquettes réductrices telles que « le nul en maths » ou « le dyslexique », qui enferment les enfants dans des catégories stigmatisantes.
Il est important de valoriser les efforts des élèves plutôt que de les décourager avec des avertissements intimidants comme : « Je te préviens : ça va être difficile ! »
Enfin, il est bénéfique de tisser une relation de confiance avec les parents des élèves. Cela se ressentira chez les enfants, qui seront alors plus enclins à accorder leur confiance à l’enseignant. Cette approche globale contribue à créer un environnement éducatif où chaque enfant peut s’épanouir et progresser sereinement.
Développer sa confiance
Il est essentiel de permettre à votre élève stressé de prendre part à la résolution de ses problèmes, en l’accompagnant vers une plus grande autonomie. Plutôt que de chercher uniquement à éliminer les causes du stress, il est crucial de renforcer sa confiance en lui. Proposez-lui de lire ensemble des ouvrages adaptés à son âge sur le sujet du stress. Ces lectures l’aideront à mieux comprendre ses expériences et à identifier des stratégies personnellement efficaces.
De surcroît, un élève qui possède une bonne estime de soi sera mieux à même d’exprimer ses besoins, ses difficultés et ses émotions. En cultivant cette estime, vous contribuez à développer chez l’élève la capacité de gérer son stress de manière constructive et aussi autonome.
Une petite astuce : un jardin du Bien-Être
Cette approche pédagogique vise à enrichir la compréhension qu’ont les élèves de leur propre développement émotionnel et intellectuel à travers une activité interactive et contemplative. L’enseignant apporte en classe un bouquet de fleurs ainsi que divers fruits et légumes, posant ainsi les bases d’une discussion sur leurs similitudes et leurs différences, et sur les éléments vitaux dont ces plantes ont besoin pour croître.
De surcroît, la conversation se poursuit avec des questions telles que : « Qu’est-ce qui rend chacun de ces fruits, légumes ou fleurs unique ? » et « Si la chaleur, l’eau et la lumière sont essentiels pour la croissance des plantes, quels seraient les éléments équivalents nécessaires à votre propre développement mental et émotionnel ? »
En plus, cette stratégie pédagogique encourage les élèves à réfléchir de manière introspective sur ce qui nourrit leur bien-être, à identifier les personnes, les lieux et les expériences qui enrichissent leur vie, tout comme l’eau et la lumière nourrissent les plantes. Par conséquent, cela leur permet de mieux comprendre leurs propres besoins émotionnels et de développer une conscience accrue de ce qui contribue positivement à leur développement personnel.
Références
- André, Christophe, et François Lelord. L’Estime de soi : S’aimer pour mieux vivre avec les autres. Odile Jacob, 1999.
- Snel, Eline. Calme et attentif comme une grenouille. Les Arènes, 2017.
- Couzon, Élisabeth, Apprivoiser son stress: Le cahier d’exercices qui vous veut du bien
- Servan-Schreiber, David. Guérir le stress, l’anxiété, la dépression sans médicaments, ni psychanalyse. Robert Laffont, 2003.
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