Gestaltisme : bien comprendre la théorie de la Gestalt

Le gestaltisme ou La théorie de la Gestalt, ou la psychologie de la forme, est une théorie psychologique qui décrit comment les gens apprennent. Vous pouvez découvrir les principes de base de cette théorie en lisant cet article.

Gestaltisme : définition 

Dans ses grandes lignes, la théorie de la Gestalt affirme que nous percevons les objets comme des ensembles unifiés. Elle a été inventée par le philosophe autrichien Christian von Ehrenfels au début du 20e siècle. Malgré le fait qu’un grand nombre d’images et de formes distinctes soient visibles, notre cerveau tente de les regrouper. Gestalt signifie littéralement « entier » ou « unifié ».

Selon cette théorie, l’effet combiné de tous les stimuli, tels que la communication verbale et non verbale, est plus important que l’effet des composants individuels ; les composants individuels doivent être informés plutôt que classés. 

Les nouvelles informations sont enseignées en même temps que celles apprises précédemment, de telle sorte qu’aucun élément d’information n’existe seul, mais fait plutôt partie d’un plan de cours unifié. 

La théorie de la Gestalt se concentre sur la façon dont les humains reflètent, en particulier sur la façon dont nous apprenons en utilisant des objets similaires ou d’autres sens tels que le son et l’odeur. 

Lorsque vous voyez un objet sur la table, votre cerveau en complète tous les détails sur la base de vos expériences antérieures avec des objets similaires ou à partir d’autres sens. Selon la théorie de la Gestalt, nous acquérons ces associations sans qu’on nous les enseigne : nous les ressentons comme une réponse naturelle à un stimulus.

Wolfgang Kohler a proposé ce concept pour la première fois en 1912 et de nombreux psychologues l’ont développé depuis, notamment Max Wertheimer (1923), Kurt Koffka (1935) et bien d’autres.

Exemples d’activité basée sur le gestaltisme

Les théoriciens de la Gestalt pensent que l’apprentissage est plus bénéfique pour les étudiants s’ils se concentrent sur la manière dont leurs connaissances les utilisent dans leur vie quotidienne. Ils préfèrent donc insister sur l’importance de la compréhension plutôt que sur la mémorisation et la récupération des informations.

L’apprentissage se base sur la perception. Avant que les choses ne soient à leur place, l’apprentissage peut commencer par des coïncidences soudaines. Le cœur de l’apprentissage est la réorganisation perceptive. L’apprentissage donne aux objets d’apprentissage leur valeur : loin d’être de simples connexions entre des éléments séparés, la perception nous permet de découvrir des relations internes.

• Exemple des mathématiques

La règle de surface du rectangle : Pour vérifier la règle de l’aire d’un rectangle, vous pouvez couper le rectangle. Dans le manuel de l’élève de 1ère année, sur demande aux petits enfants de regrouper des formes similaires (triangles).

En 6ème année, l’enseignant peut inviter les élèves à calculer la surface d’une forme étrange. On trouve la bonne forme en réorganisant .

• Exemple de lecture

La lecture globale est un bon exemple. C’est Decroly qui a développé cette méthode de lecture.
La lecture globale s’appuie sur la perception.

Les principes du Gestaltisme

La Gestalt renvoie à l’idée qu’un tout est plus grand que la somme de ses parties. C’est pourquoi, selon la théorie de la Gestalt, l’apprentissage ne se limite pas à demander mécaniquement les réponses des apprenants. 

La théorie de la Gestalt se fonde sur des lois d’organisation déjà présentes dans l’esprit humain et sur la façon dont les perceptions sont définies. Les théoriciens de la Gestalt pensent que la façon dont les apprenants perçoivent et vivent les choses a un impact important sur leur apprentissage. 

En d’autres termes, la Gestalt est l’étude de la manière dont les gens organisent l’apprentissage en examinant leurs expériences vécues et leur conscience. L’apprentissage se fait mieux lorsque l’enseignement est lié à leurs expériences de la vie réelle. Les êtres humains ont la capacité de créer une carte des stimuli provoqués par ces expériences. Ce processus porte le nom d’isomorphisme.

La loi de la bonne forme 

C’est la loi principale dont les autres découlent. C’est un ensemble de parties informées (comme des groupements aléatoires de points). Il est généralement perçu d’abord comme une forme, qui est simple, symétrique, stable et belle en somme.

Lorsque le cerveau ne voit qu’une partie d’une image, il tente de créer une image complète. Ce phénomène ne s’applique pas seulement aux images, mais aussi aux pensées, aux émotions et aux sons.

Selon la théorie de la Gestalt, le cerveau humain structure les éléments d’apprentissage qui sont proches d’une manière qui fait sens en tant qu’ensemble, plutôt qu’en tant que composants individuels. C’est une loi comportementale observée dans des domaines tels que la lecture et la musique, où les lettres et les mots ou les notes de musique n’ont aucun sens lorsqu’on les considère séparément, mais forment une histoire ou une chanson entière lorsque le cerveau humain les réunit. 

L’apprentissage de la Gestalt aide les apprenants à développer et à améliorer leur esprit critique en dépendant des groupes similaires et en les opposant à des groupes dissemblables.

La « loi de proximité »

C’est la prochaine loi organisationnelle de la théorie de la Gestalt. 

Lorsque nous regardons autour de nous, nos yeux ignorent généralement l’espace et se concentrent sur les objets complets. Cela rovoque l’effet « figure-fond ». 

Lors de l’apprentissage de nouvelles pensées et idées, le cerveau crée des connexions, ou « traces ». Elles représentent ces liens entre les concepts et les images. Cette loi organisationnelle porte le nom de « théorie des traces ». 

La théorie de la Gestalt mettait fortement l’accent sur les processus cognitifs d’ordre supérieur. Elle incite les apprenants à appliquer des capacités accrues de résolution de problèmes. Ils doivent remarquer les liens entre les idées et les perceptions présentées, puis tenter de les trouver. De cette manière, ils peuvent reconnaître et identifier des relations spécifiques entre ces idées et perceptions. 

La théorie de l’apprentissage de la Gestalt affirme que la présentation d’informations ou d’images contenant des lacunes et des décalages est essentielle à l’apprentissage. Ce type d’apprentissage requiert un processus d’examen et de délibération, par opposition à la mémorisation par cœur. Au lieu de fournir des réponses, l’élève doit les examiner et y réfléchir pour obtenir les réponses qu’il recherche. 

La loi de la proximité décrit comment l’œil humain repose sur des éléments visuels proches les uns des autres. Les éléments visuels qui sont proches les uns des autres sont perçus comme étant connectés par rapport aux éléments qui sont éloignés les uns des autres. Par exemple, les espaces peuvent être utilisés pour établir des relations perçues entre différents éléments grâce à la loi de la proximité.

Lorsque nous lisons un texte, nous donnons un sens à l’ensemble en comprenant les liens entre les expressions, les mots et les phrases. Paraphrasez des phrases et des paragraphes, et vous verrez qu’ils signifient des liens entre des idées, des anecdotes ou des arguments. En général, l’auteur rassemble des éléments d’informations connexes en utilisant des paragraphes pour les relier. Si vous devez discuter d’un sujet différent, vous devez rédiger un nouveau paragraphe.

La loi de la continuité

Des points rapprochés tendent à représenter des formes. Nous les percevons d’abord dans une continuité, comme des prolongements les uns par rapport aux autres.

La loi de similitude

Lorsqu’on ne peut pas regrouper les points en raison de la distance, on cherchera les points les plus proches pour trouver une forme. 

La loi de clôture

Plus une structure est finie, plus il est facile de la reconnaître comme une figure (ou une forme) plutôt que comme une structure ouverte. Nous fermons les figures non fermées. Nous avons tendance à regrouper les éléments qui sont similaires en raison de la loi de la similarité.

La loi de destin commun

Lorsque nous percevons des éléments en mouvement comme faisant partie de la même forme, nous les percevons automatiquement comme faisant partie de la même trajectoire et se conduisant à la même vitesse. Les principes de la Gestalt relatifs au « destin commun » sont très distincts liés à ce besoin instinctif de survie de l’homme.

L’utilisation des principes d’apprentissage de la Gestalt dans l’enseignement peut aider les étudiants à mieux absorber les informations. 

Les théories de la Gestalt se développe en réponse au béhaviorisme, et d’autres théories ont évolué à partir de la théorie de l’apprentissage de la Gestalt sous diverses formes. Les théories de la Gestalt sont une famille de théories cognitives-interactionnistes. 

Selon la théorie de la Gestalt, un individu est une personne complexe. En plus, les méthodes utilisées pour l’éduquer permettent d’identifier le blocage dans l’absorption de nouvelles connaissances. Les problèmes se présentent comme une unité complète afin d’essayer de lever tout blocage mental de l’apprenant et de permettre l’enregistrement de nouvelles informations. 

Selon la théorie de la Gestalt, un individu est une personne à part entière et les stratégies pédagogiques employées pour lui enseigner permettent d’identifier les blocages mentaux qui pourraient l’empêcher d’absorber de nouvelles informations. Les problèmes se présentent dans leur ensemble afin de lever les blocages mentaux de l’apprenant et les nouvelles informations . 

Différence entre béhaviorisme et gestaltisme

La psychologie gestaltiste et le béhaviorisme diffèrent par les sujets qu’ils abordent. Et également la façon dont ils perçoivent la nature humaine. Selon le béhaviorisme, le comportement humain se détermine uniquement par les comportements observables. C’est-à-dire, on peut l’encourager par des récompenses et des sanctions, ce qui est différent de la perspective de la psychologie gestaltiste sur le sujet. La psychologie gestaltiste croit que les caractéristiques héréditaires, les expériences antérieures et l’âge jouent tous un rôle dans la détermination de nos réactions aux événements qui se produisent autour de nous.

Importance éducative de la théorie de la Gestalt

La contribution de la psychologie de la Gestalt à l’éducation réside dans ses idées sur l’organisation et la compréhension des stimuli. L’univers scolaire de l’enfant n’est pas seulement une collection de stimuli discrets, mais il a une structure et une signification. L’enfant est capable de comprendre les choses, il a de l’intuition. 

L’arithmétique ne se résume pas à une collection de chiffres. Le cours de l’histoire n’est pas seulement une liste d’événements dans l’ordre chronologique, un événement après l’autre. Un enfant intelligent peut comprendre le concept d’addition en combinant trois et quatre. C’est pourquoi les éducateurs pensent que la psychologie de la Gestalt est correcte. 

Selon les psychologues de la Gestalt, les enseignants devraient envisager le problème de l’apprentissage d’une manière plus holistique. Pour que l’apprentissage ait lieu, des liens significatifs doivent être découverts et la compréhension du matériel en découle. L’apprenant doit découvrir et généraliser les relations pour lui-même à travers ses expériences d’apprentissage. Pour ce faire, on doit organiser la matière en unités ou en ensembles plus vastes. La planification des unités se base sur cette idée. 

Les fragments du plan de cours quotidien laissent de nombreux élèves avec juste des piles de connaissances, de compétences, de principes et d’idées sans une image claire de l’ensemble. Il n’est pas rare que les leçons soient décomposées en quatre ou cinq parties. Mais lorsque la première et la dernière période d’une leçon n’établissent pas de lien, les élèves sont laissés dans la confusion. Les élèves ne sont pas en mesure d’avoir une vue d’ensemble, ce qui rend difficile l’assimilation de la matière. 

Lorsque les élèves apprécient un poème, une boisson gazeuse, une chanson ou une image, ils l’apprécient dans son ensemble. Quand une fleur est aussi belle que ses différentes parties, quand une saveur de limonade ne peut pas être analysée en froideur et en jaunissement et qu’une saveur de limonade ne peut pas être analysée en froideur et en jaunissement et en goût, il est impossible d’analyser le goût en froideur et en jaunissement et en goût. C’est pourquoi on ne peut pas enseigner la poésie de la même manière que la prose. On doit l’enseigner autant que possible dans son ensemble, et non pour des raisons grammaticales ou de traduction. 

Conclusion 

Dans le domaine de l’éducation, la théorie de la Gestalt a été appliquée en réaction au behaviorisme. Cette théorie réduisait les expériences à de simples réflexions de type stimulus-réponse.

La Gestalt suggérait que les étudiants devaient percevoir l’ensemble de l’objectif d’apprentissage. Ensuite, ils découvrent les relations entre les parties et le tout. Cela signifie que les enseignants doivent fournir le cadre de base de la leçon sous la forme d’une structure organisée et significative. Ensuite, ils entrent dans les détails.

Cela aiderait les étudiants à comprendre la relation entre les contenus et l’objectif global de la leçon. Les méthodologies d’apprentissage basées sur les problèmes sont également apparues sur la base des principes de la Gestalt.

Lorsque nous exposons les étudiants à l’ensemble d’un problème, ils peuvent lui donner un « sens » avant de s’engager dans une réflexion introspective. Ils analysent le lien entre les éléments et élaborer des solutions indépendantes.

Sources :

• Ehrenfels, C. V. (1937). On Gestalt-qualities. Psychological Review, 44(6), 521.
• Wertheimer, M. (1938). Laws of organization in perceptual forms.
• Wertheimer, M., & Riezler, K. (1944). Gestalt theory. Social Research, 78–99.
• Köhler, W. (1970). Gestalt psychology: An introduction to new concepts in modern psychology. WW Norton & Company.
• Koffka, K. (2013). Principles of Gestalt psychology (Vol. 44). Routledge.