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Nous devons laisser nos élèves échouer pour qu’ils réussissent

Afin de protéger nos élèves, nous devons cesser de les protéger de l’échec.

En regardant nos élèves entrer dans la salle de classe, nous nous apercevons de la diversité du groupe. Alors que certains de nos élèves ont franchi les portes de notre classe amenés par leurs parents, et avec un repas fait « maison », d’autres se sont réveillés et préparés seuls, et se sont débrouillés pour venir à l’école sans personne. 

Le fait est que ces détails ont peu de corrélation avec la capacité de chacun des enfants à réussir – ou à échouer. Ce n’est pas un panier-repas ou une responsabilité supplémentaire qui permettra à nos étudiants de s’épanouir ; c’est un état d’esprit que nous avons la responsabilité de leur enseigner.

Nous devons cesser de les protéger de l’échec.

Notre instinct est de protéger – de protéger nos élève contre l’échec. Nous voulons les voir heureux, tout comme vous, mais parfois, le bonheur à long terme signifie être bouleversé dans l’instant présent.

Nous tous, parents et enseignants, devons cesser de les protéger de l’échec, à la maison comme en classe. Nous devons résister à les protéger de la tristesse ou de la déception. Afin de les protéger et de leur forger un avenir radieux, nous devons cesser de protéger leur « maintenant ». Nous devons cesser de les protéger d’une croissance inconfortable mais nécessaire.

Si vous voulez que votre élève apprenne de ses erreurs, laissez-le avoir une mauvaise note. Ne lui offrez pas une seconde chance. La vie ne donne jamais de seconde chance, ou très rarement. Laissez l’enfant commettre des erreurs. Celles-ci seront forcément mineures par rapport à la malheureuse graine (cette seconde chance, cet espoir de se rattraper) qu’elle plantera dans la tête de votre élève si vous lui permettez d’avoir une seconde chance à chaque fois.

L’enseignant qui donnera cette seconde chance ne la donnera jamais parce qu’il le veut ou parce que cela aidera votre enfant. Non, il donnera cette seconde chance car l’alternative est impossible ; l’alternative étant celle qui consiste à organiser une conférence parents-enseignants, alors que le professeur a déjà son après-midi du lendemain de planifié. Si la famille (ou l’élève) n’accepte pas simplement votre plan A, (c’est-à-dire la mauvaise note), le plan B (la réunion) enlèvera du temps aux autres élèves. Cela signifiera un cours manqué à cause d’une réunion au cours de laquelle vous serez assailli de questions telles que :

« Que faites-VOUS pour vous assurer que cet enfant passe ? »

« Quel est VOTRE plan pour assurer la réussite de cet enfant ? »

Et alors que l’enseignant veut vous dire « non, il a besoin d’apprendre », il est presque obligé de dire « oui ».

Il n’est pas facile de donner à nos enfants la possibilité de rendre des comptes. C’est aussi simple que d’accepter une défaite en match de football au lieu de discuter les décisions de l’arbitre. Cela permet à nos enfants de nous voir échouer et de nous relever. Cela montre que nous sommes les exécutants des règles, mais que nous admettons également que nous sommes humains. C’est s’excuser quand on a tort. C’est laisser tomber son enfant à terre sans se précipiter pour le relever.

Je crois que nous pouvons tous convenir du fait que nos enfants ont tous besoin d’encouragements, mais que nos paroles deviennent leur monologue intérieur, et que ces éloges sont souvent déplacés. Nous avons tendance à faire l’éloge de leurs réalisations et à ne pas nous attarder sur leurs échecs. Nous perdons de vue la partie qui compte le plus : l’effort. Une moyenne parfaite ou une grande victoire ne mènera pas nos élèves de l’adolescence à l’âge adulte. Seule la résilience est la clé qui garantira le succès de nos enfants à long terme.

Parents, je vous demande donc d’encourager vos enfants à être responsables. Ne leur donnez pas de seconde chance et choisissez de ne pas réagir à une mauvaise note ou à une chute (mineure, cela va sans dire). Je sais que cela arrive parfois ; je le fais aussi. Cependant, nous devons travailler ensemble pour que cela fonctionne pour votre enfant car, que vous le vouliez ou non, ils passeront presque autant de temps avec leurs professeurs qu’avec vous. Non seulement nous méritons le respect, mais votre enfant mérite la discipline. Votre enfant mérite les restrictions et les limites saines. Notre travail n’est pas de rendre votre enfant heureux ; notre travail est de l’aider à grandir.

L’échec est une grande partie de la croissance.

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