Production d’écrit CM2 : Comment travailler efficacement ?
La production écrite est un sujet qui peut sembler intimidant pour beaucoup d’entre nous, mais pour les enseignants en particulier, c’est une question fondamentale qui nécessite une attention particulière. En effet, il n’est pas rare de constater que les élèves de CM2 ont encore du mal à formuler des phrases correctes, à ponctuer leurs écrits et à respecter les règles orthographiques les plus basiques. Face à ce constat, de nombreux enseignants comme vous ont tenté différentes approches pour améliorer la qualité de l’écriture de leurs élèves. Certaines ont été plus fructueuses que d’autres, mais toutes ont permis de progresser.
Cependant, il arrive un moment où les méthodes traditionnelles ne suffisent plus et où l’on ressent le besoin de structurer davantage l’apprentissage de la production écrite. C’est peut-être votre cas, et c’est tout à fait normal. Dans cet article, nous allons explorer les différentes méthodes que vous avez utilisées pour enseigner la production écrite à vos élèves, ainsi que les outils que vous avez choisis pour continuer à progresser. Nous allons également réfléchir ensemble à la manière dont nous pouvons surmonter les obstacles à l’écriture et transformer cette activité en une expérience épanouissante pour vos élèves.
Progression de production d’écrits en CM2
La progression de production d’écrit pour le cycle 3 commence par des séances d’écriture de strophes à la manière de poèmes connus tels que « La fourmi » de Robert Desnos et « Ce qui est comique » de Maurice Carême.
Les élèves apprennent à repérer l’organisation du texte et les structures répétitives, et écrivent des strophes en binôme. Dans les séances suivantes, les élèves font un bilan des difficultés rencontrées, fabriquent des aides à l’écriture telles qu’une banque de rimes, une banque d’adjectifs et une banque d’animaux, et écrivent leur premier jet à la manière de poèmes connus.
Ils fabriquent également une grille de relecture pour corriger leurs erreurs. Les élèves effectuent ensuite une correction/réécriture en binôme, et les poèmes sont copiés à l’ordinateur et à la plume dans le but d’être diffusés dans le journal municipal. Enfin, les élèves lisent leurs poèmes à l’enseignante titulaire.
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Comment travailler la production d’écrit en CM2 ?
Pour aider les élèves de CM2 à améliorer leur production d’écrit, les enseignants peuvent travailler sur des écrits courts tels qu’une phrase, un paragraphe, une lettre ou un dialogue pour les aider à organiser leurs idées de manière concise. Ensuite, ils adaptent l’enseignement en fonction des besoins individuels de chaque élève, en leur accordant plus de temps pour assimiler les règles d’orthographe et de grammaire, ou en travaillant sur la structure de leurs phrases ou leur vocabulaire.
Il peut être utile de proposer des gammes d’écriture pour différents types d’écrits tels que la description, la narration et l’argumentation, afin d’aider les élèves à s’exercer régulièrement. En outre, les activités de lecture peuvent être suivies d’exercices d’écriture pour aider les élèves à comprendre comment les auteurs utilisent la structure, le vocabulaire et la grammaire dans leur écriture.
Les projets d’écriture collaboratifs tels que les histoires à écrire peuvent être très bénéfiques pour les élèves qui peuvent travailler en équipe et utiliser différentes techniques d’écriture créative pour produire une histoire ensemble.
Enfin, il est important de se concentrer sur la forme et le fond de l’écriture avant de se préoccuper de l’orthographe. Les élèves peuvent être encouragés à relire et à corriger leur travail, mais cela ne doit pas être la priorité absolue de l’exercice d’écriture. En suivant ces suggestions, les enseignants peuvent aider les élèves à améliorer leur production d’écrit en CM2.
Voici quelques ressources, des exercices et des ateliers pour travailler la production d’écrit en CM2 :
Le jogging d’écriture
Le jogging d’écriture est une pratique courante qui consiste à produire quotidiennement un texte en réponse à une consigne donnée pour encourager la créativité et l’imagination chez les élèves. Cette pratique peut être adaptée en fonction des besoins, tels que l’ajout d’un nombre de mots écrits et de mots justes, ou en privilégiant des productions plus courtes pour travailler la grammaire et la construction des phrases.
La correction collective est une étape importante dans cette pratique, où une production est choisie au hasard, corrigée avec des commentaires sur les erreurs commises, et remerciée pour les opportunités d’apprentissage qu’elles offrent. Enfin, l’enseignant peut travailler régulièrement sur des productions d’écrit plus courtes plutôt que de se concentrer sur des productions longues qui peuvent manquer de structure et de cohérence.
1. L’autocorrection des phrases
L’enseignant corrige toujours en commençant toujours par demander : « Quelle est la première question que nous nous posons ? ». Ce à quoi les élèves répondent « Est-ce que nous avons bien écrit des phrases ? ». Alors, ils vérifient les trois critères : majuscules, points, sens. Puis « Est-ce qu’elles sont bien construites ? ». « Que devons-nous chercher pour le savoir ? », réponse : « les verbes conjugués ». Alors ils cherchent, ils vérifient qu’il n’y en n’a qu’un ou, s’il y en a plusieurs, qu’on a bien utilisé des mots de liaison (et, qui, que, parce que, car, mais, etc.). Ils concluent : « Nous disons bien de qui ou quoi on parle, et ce qu’il fait (ou ce qu’il est) ». Une piste peut-être, d’ailleurs, pour introduire la notion de groupe sujet et de prédicat pour le cycle 3 d’ailleurs !
2. Les accords et l’orthographe
Ensuite, l’enseignant regarde les accords des noms et des adjectifs ainsi que l’orthographe des mots, la transcription phonétique, les mots invariables, etc. Puisque les verbes sont encadrés, c’est l’occasion de voir l’accord sujet-verbe. Grâce au répertoire orthographique, il a largement diminué le nombre de questions de type « Comment ça s’écrit ? » et les élèves écrivent bien mieux. Comme ils ont moins de mots inconnus, ils peuvent bien se concentrer sur l’écriture phonétique mais aussi sur les règles d’orthographe que nous connaissons.
3. La dernière relecture
La correction au total peut prendre dix à quinze minutes mais c’est un élément essentiel ! L’enseignant a considérablement réduit le temps d’étude de la langue « standard » pour laisser plus de temps à ce rituel. Avec les dix minutes d’accueil, on arrive à une demi-heure de jogging d’écriture chaque matin. C’est une bonne façon de progresser de manière spiralaire et de consolider les apprentissages.
Une fois la correction terminée, l’enseignant indique un ou deux points très importants que nous avons vu ce jour-là pendant la correction et demande à tout le monde de vérifier ces deux ou trois points. Les élèves ont alors cinq minutes pour se relire avec des objectifs de relecture précis, referment leur cahier lorsqu’ils ont terminé et les ramasseurs récupèrent les cahiers qu’ils mettent en pile au fond de la classe. L’enseignant les corrige tous les midis ou tous les matins avant qu’ils n’arrivent s’il n’a pas eu le temps.
4. Les thèmes de jogging d’écriture
Chaque lundi matin, l’enseignant demande aux élèves de raconter leur week-end pour les faire réfléchir à l’avance sur le sujet. Cela les aide à se questionner sur l’écrit et à découvrir qu’ils peuvent apprendre de nouvelles choses partout. De plus, cela leur permet de réviser le passé composé une fois par semaine.
Chaque vendredi matin, l’enseignant montre trois images au tableau et les élèves doivent choisir une image et inventer une petite histoire. Cette activité vise à travailler la production d’invention pure de manière régulière et l’enseignant réutilise les mêmes images plusieurs fois dans l’année.
Chaque année, l’enseignant fait une liste de thèmes pour son programme d’écriture qui lui permet de planifier ses leçons sans perdre de temps. Les thèmes sont choisis en fonction des livres, des films, des sorties et des règles d’étude de la langue étudiés en classe. Certains thèmes incluent des sujets tels que se présenter, faire des listes, raconter des faits réels, convaincre et persuader, ainsi que des thèmes imaginatifs tels que créer une publicité, inventer des histoires, et décrire des paysages. Ces thèmes sont modifiés chaque année et en cours de route pour maintenir l’intérêt des élèves.
Les écrits longs
Il est important de permettre aux élèves de CM2 de développer leurs compétences en écriture d’énoncés longs, car cela leur sera très utile tout au long de leur parcours scolaire et professionnel. Voici quelques éléments clés à prendre en compte pour les séances d’écriture longue en CM2 :
1. Planification
Avant de commencer à écrire, il est important de planifier ce que l’on veut dire et comment on veut le dire. Une séance de planification/mise en mots peut être très utile pour aider les élèves à structurer leurs idées et à trouver les mots justes pour les exprimer.
2. Correction et annotation
L’enseignant doit relever les travaux des élèves et les annoter pour leur donner des feedbacks constructifs. Il est important de souligner les points forts de l’élève et de proposer des pistes d’amélioration.
3. Second jet
Après avoir reçu les annotations et corrections de l’enseignant, les élèves doivent produire un second jet de leur texte en prenant en compte les feedbacks. Cela leur permet de développer leur esprit critique et d’améliorer leur écriture.
4. Travail en lecture et en maîtrise de la langue
Les séances d’écriture longue doivent être liées aux compétences en lecture et en maîtrise de la langue. Les élèves doivent être encouragés à utiliser un vocabulaire varié et à construire des phrases complexes pour améliorer la qualité de leur texte.
L’écrit collectif
L’écrit collectif en CM2 est une activité pédagogique très utile pour développer la coopération, la négociation et l’écoute active chez les élèves. Il s’agit de produire un texte long (roman, conte, pièce de théâtre, etc.) en groupe, en répartissant les tâches et les rôles de manière équitable entre les élèves.
La première étape de cette activité est la planification, où les élèves réfléchissent ensemble aux idées, aux personnages, aux événements, à la structure du texte, etc. Cette étape peut prendre plusieurs séances de travail. Ensuite, les élèves rédigent chacun leur tour une partie de l’histoire en respectant les consignes données par le groupe.
Une fois que tous les élèves ont terminé leur partie, le groupe se réunit pour négocier et mettre en commun les différentes propositions afin de créer un texte final cohérent et homogène. Cette étape peut prendre également plusieurs séances de travail. L’enseignant a un rôle important dans la conduite de cette activité, notamment en aidant les élèves à se mettre d’accord sur les points de divergence et en les encourageant à faire preuve d’empathie et de respect mutuel.
L’écrit collectif est une activité stimulante pour les élèves, qui apprennent à travailler en équipe, à respecter les idées d’autres, et à argumenter pour défendre leurs choix. Elle permet également de développer la créativité, la réflexion et l’imagination des élèves, ainsi que leurs compétences en expression écrite.
La dictée à l’adulte
La dictée à l’adulte est en effet une pratique pédagogique qui peut aider les élèves les plus en difficulté à exprimer leurs idées à l’écrit sans être bloqués par des problèmes de syntaxe ou d’orthographe. Cela leur permet de se concentrer sur la construction de leur discours plutôt que sur les aspects techniques de l’écriture. Toutefois, il est important de noter que cette pratique ne doit pas être considérée comme une solution permanente, mais plutôt comme une aide temporaire pour les élèves en difficulté. Il est essentiel de continuer à travailler avec eux pour améliorer leur maîtrise de la langue française.
Faire de la grammaire
L’enseignant peut utiliser la méthode de Françoise Picot en maitrise de la langue. Dans ses ouvrages, elle propose chaque semaine une production d’écrit en lien avec le texte étudié. Les élèves ont beaucoup aimé cette manière de fonctionner, et s’amusaient même à imaginer quel allait être le sujet du vendredi, l’enseignant a ajouté des grilles de correction, qui ne figuraient pas dans la méthode originale.
L’enseignant peut également prendre quelques libertés avec certains sujets, qui ne collaient pas assez – selon lui – au texte étudié, ou qui ne lui plaisaient pas trop, tout simplement. Les productions d’écrit peuvent être trouvées dans les articles La Grammaire au jour le jour Tome 1 et dans Faire de la grammaire au cours double avec les textes et exercices, ou bien les productions d’écrites seules ci-dessous :
Comment évaluer la production d’écrit au CM2 ?
En cycle 3, les enseignants ont souvent recours à une évaluation normative des productions d’écrits, basée sur l’orthographe, la syntaxe, la cohésion et la cohérence narrative. Cependant, cette méthode ne semble pas produire des effets significatifs sur les apprentissages des élèves et peut même être source de stress et de baisse de confiance en soi.
Pour remédier à cette situation, il est possible de transformer l’évaluation en un outil de progression en supprimant le stress et les atteintes à l’estime de soi qui l’accompagnent. L’évaluation doit être positive et basée sur une diversité de critères qui permettent aux élèves de mieux comprendre comment réussir et donc mieux se construire sur le plan personnel.
Pour rendre l’évaluation plus efficace, il est également important de développer les instances de validation en posant la question des effets du texte sur ses lecteurs. Enfin, une logique de différenciation permettra de mieux prendre en compte les besoins de chaque élève, en fonction de ses compétences et de son niveau de développement.
Par exemple, au lieu de se concentrer uniquement sur les erreurs grammaticales, l’enseignant peut valoriser les qualités stylistiques ou narratives du texte. De même, l’enseignant peut encourager les élèves à écrire pour un public spécifique et évaluer l’impact de leur texte sur ce public. Enfin, l’enseignant peut proposer des évaluations différenciées en fonction des compétences et des besoins de chaque élève.
En somme, pour évaluer les productions d’écrits en cycle 3 de manière efficace, il est important de repenser l’approche normative traditionnelle pour la transformer en un outil de progression positive qui prend en compte les besoins de chaque élève.
Comment corriger une production d’écrit en CM2 ?
Corriger les productions d’écrit en CM2 peut s’avérer difficile pour les enseignants et les élèves. Voici quelques méthodes et outils qui peuvent être utilisés pour aider les élèves à corriger leurs productions d’écrits :
1. Utiliser un code de correction
Un code de correction permet aux élèves de repérer et de corriger eux-mêmes leurs erreurs. Il peut être créé par l’enseignant ou récupéré sur internet. Il est important de prendre le temps de l’expliquer aux élèves et de le pratiquer avec eux.
2. Utiliser des grilles d’écriture et de relecture
Les grilles permettent de détailler les critères d’évaluation pour aider les élèves à comprendre les attentes de l’enseignant et à améliorer leurs productions. Il existe des grilles d’écriture pour évaluer les productions, ainsi que des grilles de relecture pour aider les élèves à se relire et à se corriger.
3. Utiliser des méthodes d’autocorrection
Il est important d’apprendre aux élèves à se relire et à se corriger eux-mêmes. Des méthodes d’autocorrection peuvent être mises en place pour aider les élèves à identifier leurs erreurs et à les corriger. Il peut s’agir de la relecture à haute voix, de la lecture en sens inverse, de la lecture à voix basse, etc.
4. Encourager la réécriture
La réécriture permet aux élèves de corriger leurs erreurs et d’améliorer leur production. Il est important d’encourager les élèves à réécrire leur production en tenant compte des corrections et des commentaires de l’enseignant.
En somme, pour corriger une production d’écrit en CM2, il est important de donner aux élèves les outils nécessaires pour se corriger eux-mêmes. Les codes de correction, les grilles d’écriture et de relecture, les méthodes d’autocorrection et l’encouragement à la réécriture sont des méthodes efficaces pour aider les élèves à améliorer leurs productions d’écrits.
Outils pour produire des écrits
Le livre de Maryse Brumont intitulé « Outils pour produire des écrits » est un guide pédagogique pratique qui propose une panoplie de 15 outils pour aider les enseignants à accompagner les élèves dans la production d’écrits en respectant les attentes des nouveaux programmes. Le livre édité par Réseau Canopé présente des outils simples et pragmatiques pour travailler sur la langue, la planification, la rédaction et la révision dans les cycles 2 et 3. Disponible depuis octobre 2016.
Le livre propose des outils méthodiques adaptés aux cycles 2 et 3 pour travailler sur la langue, la planification, la rédaction et la révision. Ils aident les enseignants à enrichir les productions écrites de leurs élèves en proposant des activités spécifiques et des situations génératives. Le livre propose également des séquences et des séances rédigées pour faciliter la mise en œuvre dans les classes.
De plus, il est intéressant de noter que l’auteur a créé un outil spécifique appelé DRAS qui permet aux élèves d’améliorer une phrase à peine écrite. DRAS signifie Déplacer, Remplacer, Ajouter, Supprimer, et il s’agit d’une méthode en quatre étapes pour aider les élèves à améliorer leurs phrases.
En conclusion, le livre de Maryse Brumont « Outils pour produire des écrits » est un ouvrage pratique et adapté pour accompagner les enseignants et les élèves dans la production d’écrits en respectant les attentes des nouveaux programmes. Les outils proposés sont simples et pragmatiques, couvrant l’ensemble des cycles 2 et 3, et permettent d’enrichir les productions écrites des élèves tout en leur proposant des méthodes de travail méthodiques et efficaces.
