Qu’est-ce que la taxonomie de Bloom ?
En 1956, Benjamin Bloom et ses collaborateurs Max Englehart, Edward Furst, Walter Hill et David Krathwohl ont publié une classification pour catégoriser les objectifs pédagogiques : La taxonomie de bloom des objectifs éducatifs. Elle est connue sous nom de la taxonomie de Bloom. Cette classification a été appliquée par des générations d’enseignants de la maternelle au lycée et par des professeurs universitaires.
Le schéma élaboré par Bloom et ses collaborateurs comporte six catégories principales : Connaissance, Compréhension, Application, Analyse, Synthèse et Évaluation. Les catégories après « la connaissance » étaient présentées comme étant des compétences et des capacités puisqu’on considérait que la connaissance était la condition préalable à la mise en pratique de ces compétences.
Bien que chaque catégorie contienne des sous-catégories, les principales retenues pour la taxonomie sont les 6 compétences énumérées auparavant.
Qu’est-ce que la taxonomie de Bloom ?
La taxonomie de Bloom a été développée afin de fournir un langage commun aux enseignants pour discuter et échanger à propos des méthodes d’apprentissage d’évaluation. Des résultats d’apprentissage spécifiques peuvent être dérivés de la taxonomie mais celle-ci est davantage utilisée pour évaluer l’apprentissage autour des niveaux cognitifs. Le tableau ci-dessous définit chaque niveau cognitif, de la pensée supérieure à la pensée inférieure.
L’objectif d’un éducateur utilisant la taxonomie de Bloom est d’encourager la pensée supérieure chez ses élèves en partant des compétences cognitives de niveau inférieur. Les résultats d’apprentissage comportementaux et cognitifs sont donnés pour mettre en évidence la manière dont la taxonomie de Bloom peut être intégrée dans des objectifs ou des directives pédagogiques à plus grande échelle. Les phrases clés peuvent être utilisées (p. ex., exemples d’évaluations) pour inciter à l’acquisition de ces compétences au cours du processus d’évaluation.
Les 6 niveaux de la taxonomie de Bloom
Benjamin Bloom a identifié six niveaux dans le domaine cognitif, du simple rappel à la reconnaissance des faits, en passant par des niveaux mentaux de plus en plus complexes et abstraits, jusqu’à l’ordre le plus élevé qui est l’évaluation.
1. La connaissance
C’est l’acte de se souvenir d’un matériel appris précédemment. Cela peut impliquer le rappel d’un large éventail de matériel, allant de faits spécifiques à des théories complexes. L’essentiel est de se rappeler de l’information. La connaissance représente le niveau le plus bas des résultats d’apprentissage dans le domaine cognitif.
Verbes d’action : arranger, définir, dupliquer, étiqueter, énumérer, mémoriser, nommer, ordonner, reconnaître, relier, rappeler, répéter, reproduire.
2. La compréhension
La compréhension est la capacité à saisir le sens d’un document. Cela peut se manifester par la traduction d’un document d’une forme à une autre (des mots aux chiffres), par l’interprétation d’un document (expliquer ou résumer) et par l’estimation des tendances futures (prédire les conséquences ou les effets). Ces résultats d’apprentissage vont légèrement plus loin que la simple mémorisation de la matière et représentent le niveau de compréhension le plus bas.
Verbes d’action : classer, décrire, discuter, expliquer, exprimer, identifier, indiquer, localiser, reconnaître, rapporter, reformuler, revoir, sélectionner, traduire.
3. L’application
Elle fait référence à la capacité d’utiliser la matière apprise dans des situations nouvelles et concrètes. Cela peut inclure l’application d’éléments tels que des règles, des méthodes, des concepts, des principes, des lois et des théories. Les résultats d’apprentissage dans ce domaine exigent un niveau de compréhension plus élevé que ceux de la compétence « compréhension ».
Verbes d’action : appliquer, choisir, démontrer, dramatiser, employer, illustrer, interpréter, opérer, pratiquer, programmer, esquisser, résoudre, utiliser, écrire.
4. L’analyse
C’est la capacité de décomposer un matériau en ses éléments constitutifs afin d’en comprendre la structure organisationnelle. Cela peut inclure l’identification des parties, l’analyse des relations entre les parties et la reconnaissance des principes organisationnels impliqués. Les résultats d’apprentissage représentent ici un niveau intellectuel plus élevé que la compréhension et l’application, car ils exigent une compréhension à la fois du contenu et de la forme structurelle du matériel.
Verbes d’action : analyser, évaluer, calculer, catégoriser, comparer, contraster, critiquer, différencier, discriminer, distinguer, examiner, expérimenter, questionner, tester.
5. La synthèse
Elle fait référence à la capacité d’assembler des parties pour former un nouveau tout. Cela peut impliquer la production d’une communication unique (thème ou discours), d’un plan d’opérations (proposition de recherche) ou d’un ensemble de relations abstraites (schéma de classification de l’information). Les résultats d’apprentissage dans ce domaine mettent l’accent sur les comportements créatifs, avec un accent majeur sur la formulation de nouveaux modèles ou structures.
Verbes d’action : arranger, assembler, collecter, composer, construire, créer, concevoir, développer, formuler, gérer, organiser, planifier, préparer, proposer, mettre en place, écrire.
6. L’évaluation
Elle concerne la capacité à juger de la valeur d’un matériel (déclaration, roman, poème, rapport de recherche) dans un but donné. Les jugements se fondent sur des critères précis. Il peut s’agir de critères internes comme l’organisation ou externes (la pertinence par rapport à l’objectif). L’étudiant pourra alors déterminer les critères ou se les voir attribuer. Les résultats d’apprentissage dans ce domaine se situent au sommet de la hiérarchie cognitive car ils contiennent des éléments de toutes les autres catégories. Il y a, en plus, des jugements de valeur conscients basés sur des critères clairement définis.
Verbes d’action : apprécier, argumenter, évaluer, attacher, choisir, comparer, défendre, estimer, juger, prédire, estimer, sélectionner, soutenir, valoriser, évaluer.
La taxonomie de Bloom révisée
Bien qu’elle ait été révisée chaque année pendant 16 ans après sa première publication, la taxonomie de Bloom a fait l’objet d’une refonte importante en 2001. Un langage plus dynamique a remplacé les niveaux d’objectifs éducatifs originaux, statiques et unidimensionnels, offrant aux apprenants des objectifs plus clairs de ce que l’on attend d’eux.
Taxonomie de Bloom originale | Taxonomie de Bloom révisée |
Connaissance | Se souvenir |
Compréhension | Comprendre |
Application | Appliquer |
Analyse | Analyser |
Synthèse | Évaluer |
Évaluation | Créer |
La classification de la taxonomie de Bloom des objectifs pédagogiques reste valable dans tous les environnements d’apprentissage car elle permet de créer des objectifs réalisables et d’élaborer un plan défini pour atteindre ces compétences.
Pourquoi utiliser la taxonomie de Bloom ?
Les créateurs de la taxonomie révisée proposent une réponse à plusieurs niveaux à cette question, à laquelle nous avons ajouté quelques clarifications :
- Il est important d’établir des objectifs éducatifs lors d’un échange pédagogique afin que les enseignants et les élèves comprennent le but de celui-ci.
- L’organisation des objectifs aide à clarifier les objectifs pour eux-mêmes et pour les élèves.
- Avoir un ensemble organisé d’objectifs aide les enseignants à :
- « Planifier et dispenser un enseignement approprié » ;
- « Concevoir des tâches et des stratégies d’évaluation »
- « S’assurer que l’enseignement et l’évaluation soient conformes aux objectifs »
Comment utiliser la taxonomie de Bloom ?
La taxonomie de Bloom des objectifs pédagogiques est un cadre qui permet d’organiser un contenu selon une structure bien définie. Par exemple, les langues peuvent être classées comme étant romanes, germaniques etc, en fonction de leur étymologie et de leur structure grammaticale.
La taxonomie de Bloom fournit principalement aux enseignants un point de référence pour développer les résultats d’apprentissage de leurs cours.
Il existe des raisons pour lesquelles un enseignant souhaite utiliser la taxonomie de Bloom. Tout d’abord, elle améliore sa compréhension du processus éducatif. En effet, les enseignants peuvent voir et comprendre le développement cognitif complexe et la manière dont les compétences plus basses s’intègrent à la pensée supérieure. Par exemple, l’action de se rappeler des faits et de comprendre des problèmes antérieurs permet à un étudiant d’appliquer son expérience à des problèmes similaires.
Cette compréhension facilite la hiérarchisation du matériel et peut orienter l’organisation des leçons pour maximiser le temps en classe. Par exemple, les compétences de niveau inférieur comme la mémorisation de connaissances factuelles peuvent être développées avant que les compétences de niveau supérieur comme l’analyse des relations soient introduites. Les professeurs actuels sont souvent confrontés à un éventail déroutant de normes et d’exigences en matière de programme scolaires. Ainsi, la taxonomie offre un cadre d’orientation pour décomposer ces critères en morceaux accessibles qui peuvent être utilisés pour orienter les plans de cours quotidiens. Cela permet également aux étudiants de comparer leurs propres objectifs.
Conclusion
Tout comme les différents niveaux nécessitent des méthodes d’enseignement différentes, ils nécessitent également des méthodes d’évaluation différentes. En effet, la taxonomie de Bloom peut être utilisée comme une liste de contrôle pour s’assurer que tous les niveaux d’un domaine aient été évalués et pour aligner les méthodes d’évaluation. Ainsi, la taxonomie permet également de maintenir plus facilement la cohérence entre les méthodes d’évaluation, le contenu et le matériel pédagogique. Elle permet aussi d’identifier les points faibles.
Références:
- Bloom, B. S. (1969). Taxonomy of educational objectives: The classification of educational goals: Handbook I, Cognitive domain. New York: McKay.
- Anderson, L. W., Krathwohl, D. R., & Bloom, B. S. (2001). A taxonomy for learning, teaching, and assessing: A revision of Bloom’s taxonomy of educational objectives. New York: Longman.
- Major categories in the cognitive domain of the taxonomy of educational objectives (Bloom, 1956)
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