Conseil de carrière

Les enseignants ne vont pas bien : Stress, burnout, dépression…

Les enseignants sont stressés et épuisés, et plus d’un quart d’entre eux présentent des symptômes de dépression. Les personnes qui présentent des symptômes de dépression et d’épuisement professionnel ou burnout peuvent être moins engagées dans leur travail, elles peuvent être absentes plus souvent. Ces comportements peuvent avoir un impact défavorable sur les élèves, sans parler de l’impact de la dépression sur les enseignants eux-mêmes, leur bien-être et leurs relations.

Les enseignants subissent beaucoup de stress

La satisfaction professionnelle des enseignants semble être au plus bas, alors que leur niveau de stress est monté en flèche. Ils ont dû faire face à des pénuries de personnel, à des interruptions de l’apprentissage des élèves, à une augmentation des mauvais comportements et à des tensions politiques sur ce qui est enseigné dans les écoles.

Les sources de stress professionnel les plus importantes chez les enseignants sont les suivantes :

  • Gérer le comportement des élèves
  • Assumer un travail supplémentaire en raison du manque de personnel
  • Soutenir la santé mentale et le bien-être des élèves
  • Passer trop d’heures à travailler
  • Avoir un salaire trop bas

Pour la plupart des enseignants, être fatigué à la fin de la journée est un mode de vie.

Les personnes en dehors de ce milieu de travail ont du mal à comprendre comment qu’ils peuvent être aussi épuisés. Après tout, ils travaillent avec des enfants et n’ont que des journées de sept heures ! Ils ont beaucoup de contrôle sur nos propres horaires. Ils ont des vacances d’été !  Certains enseignants ont eux-mêmes ces pensées et se demandent ce qui ne va pas chez eux. Comment se fait-il qu’ils soient si fatigués ?

Il y a quatre raisons :

1. Fatigue décisionnelle et volonté

En tant qu’enseignant, pensez à la fréquence à laquelle ils utilisent la volonté.  Ils se censurent toute la journée.  Ils retiennent une remarque sarcastique, s’éloignent d’un élève paresseux alors que ce qu’ils veulent vraiment faire, c’est lui faire la morale, ils gardent pour eux leurs pensées sincères sur la dernière idée du directeur, ils répondent de manière professionnelle à un courriel irrespectueux d’un parent, ils travaillent avec un élève alors qu’ils ont envie de faire n’importe quoi d’autre, ils planifient le lendemain alors qu’ils préféreraient consulter Facebook, ils se retiennent lorsqu’ils ont envie de lâcher une bombe. Les enseignants font constamment appel à la volonté.

Mais voici le vrai problème : la prise de décisions fait appel à la volonté. Cela se nomme la fatigue de la décision. Plus vous prenez de décisions au cours de la journée, plus vous utilisez de la volonté. Après une journée passée à prendre des décisions, nous n’avons plus l’énergie nécessaire pour en prendre de bonnes.

On estime que les enseignants prennent environ 1 500 décisions par jour de classe. Si l’on ajoute à ces décisions toute l’autorégulation nécessaire pour enseigner aux enfants, il n’est pas étonnant que leur volonté ait disparu à 17 heures. Ils sont épuisés.

2. Des émotions de haute intensité

Une deuxième raison pour laquelle les enseignants sont fatigués est l’effet des émotions de haute intensité. Les émotions de haute intensité comme la colère, la frustration, l’excitation et l’exaltation sont physiologiquement éprouvantes. Les émotions positives suscitent la même réaction physiologique que les émotions négatives : leur rythme cardiaque s’accélère, leurs glandes sudoripares s’activent et ils sursautent facilement. Comme elles activent la réponse de leur corps au stress, les émotions de forte intensité, qu’elles soient positives ou négatives, les épuisent.

Les enseignants ont pour consigne d’être enthousiastes dans leurs cours. De nombreux enseignants pensent que pour être le plus efficaces possible, ils doivent être énergiques. Ils doivent tout donner ! C’est peut-être vrai, mais sachez que leur enthousiasme, combiné à leurs moments de colère, de frustration et même d’exaltation, les épuisera.

3. Inquiétude

Il n’est pas surprenant que l’inquiétude soit liée à la fatigue. Lorsque nous nous inquiétons, nous imaginons et anticipons des événements négatifs. Notre niveau de stress s’élève et notre corps active sa réaction de lutte ou de fuite. Notre cœur bat plus vite, nous transpirons et notre système immunitaire se prépare à repousser les menaces. En conséquence, nous sommes physiquement fatigués.

Les enseignants s’inquiètent pour toutes sortes de raisons :

Voilà donc pourquoi ils sont fatigués : ils prennent une tonne de décisions, ils passent d’une émotion à l’autre et ils s’inquiètent trop.

4. Leur vie personnelle impactée

Un enseignant a également une vie de famille, et bien souvent celle-ci est impactée par la charge de travail. Terminer sa journée à 23h voire minuit, car il faut corriger toutes les copies pour le lendemain ou alors rajuster le programme de la journée parce que des imprévus se sont invités ou du retard a été pris peut entraîner des tensions au sein d’un foyer.

Il faut également penser qu’un enseignant sur trois doit s’occuper de ses propres enfants tout en exerçant son métier. Et bien que les temps changent, il ne faut pas oublier que contrairement à ses collègues masculins, une enseignante est susceptible d’avoir plus de travail qui l’attende en rentrant chez elle. S’occuper des enfants, de leurs devoirs et gérer la maison (ménage, courses, etc.) en plus de tout le travail supplémentaire qu’exige l’enseignement demande énormément d’énergie.

Y a-t-il une lueur d’espoir ?

La plupart des enseignants disent qu’ils gèrent bien le stress lié au travail. Et un peu moins de la moitié se disent résilients, c’est-à-dire qu’ils se remettent rapidement d’une situation stressante ou difficile. Mais cela ne signifie pas que leur corps n’en garde pas des séquelles. Il est important d’écouter et de comprendre ces enseignants qui ont la charge d’instruire nos enfants. Des enseignants moins fatigués ne seront que meilleurs dans la tâche qui leur incombe.

2 commentaires

  1. J’ai enseigné la philosophie au cégep, au Québec, pas de patron, pas de stress, des jeunes beaux et intelligents, le plus bel emploi au monde, 4 mois de vacances, 2 sessions de 16 semaines de cours, moins les congés de maladie, les fermetures pour 1cm de neige, payés meme si les étudiants font grève, enfin… la belle vie, protégé par un syndicat qui défend toutes les causes, injustes ou pas, – il n’est pas comme un Ordre professionnel défenseur du public – …
    Bref, si vous êtes toujours stressé c’est parce que vous n’êtes pas à votre place… dixit Platon dans La République…

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