Social émotionnel

Tout savoir sur le mutisme sélectif

Une certaine dose de timidité est normale, mais lorsque cette timidité empêche un élève de parler à l’école ,il peut s’agir d’un état connu sous le nom de mutisme sélectif.

Le mutisme sélectif n’est pas un trouble fréquent et il reste encore actuellement un trouble intriguant entouré par un certain mystère.  Pourquoi un enfant qui est capable de parler dans certaines situations ne le fait pas dans d’autres situations ( définition de l’Organisation Mondiale de la Santé ).

Un enfant mutique parle seulement dans les situations où il se sent en confiance. Mais, il se tait dans les autres situations sociales. Cela ne dépend pas du nombre de personnes présentes, de qui elles sont, du lieu, des circonstances, mais de tout cela à la fois.

Qu’est ce que le mutisme sélectif ?

Le mutisme sélectif est un type particulier de phobie. Il est involontaire, irrationnel, puissant et difficile à vaincre. La personne veut parler mais n’y arrive pas. C’est un trouble anxieux qui se caractérise par l’incapacité de l’enfant à parler et à communiquer efficacement dans certains milieux  sociaux comme l’école. L’enfant ne parle pas. Mais en revanche, ce même enfant est capable de parler et de communiquer dans des situations où il se sent suffisamment en confiance à l’aise et en sécurité. Dans les autres situations sociales, il se tait.

Un enfant mutique peut être totalement silencieux à l’école pendant des années tout en parlant librement ou même excessivement chez lui.

L’environnement mutique coexiste avec la timidité et l’anxiété sociale. Ce trouble de communication  provoque une déficience significative dans la vie des enfants mutiques .Ils ont de la difficulté à s’amuser et à s’engager dans des différentes activités.

Quels sont les symptômes du mutisme sélectif ?

Le mutisme sélectif se définit par les symptômes suivants :  

  • Incapacité régulière à parler dans certaines situations alors que l’enfant parle normalement dans d’autres situations.
  • Une capacité à parler lorsqu’il se sent détendu (comme à la maison)
  • Le manque de contact visuel. L’enfant mutique peut se cacher, s’enfuir et éviter d’être en contact avec le public.
  • Avoir de la difficulté à dire des choses simples comme « bonjour », « au revoir » ou « merci ».
  • La durée du trouble est de plus d’un mois (il n’est pas restreint au premier mois d’école).
  • le trouble interfère avec la réussite scolaire ou professionnelle, ou avec la communication sociale.

Le mutisme sélectif : causes

Les causes du mutisme sélectif sont complexes. C’est une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux.

Antécédents familiaux :

Les parents des enfants mutiques ont  une histoire de timidité, d’anxiété, de phobie sociale ou de mutisme sélectif.

Chez les enfants mutiques, leur cerveau a un  « système de crainte » qui s’allume  dans les situations sociales, lorsqu’ils ressentent qu’ils sont en danger. Ils deviennent  très anxieux.

Environnement et expérience :

Ces enfants  s’habituent  à ne pas parler ou à éviter les interactions sociales. Ils ne parlent pas, se cachent derrière leurs parents ou essaient d’éviter la situation d’autres manières. Et ce comportement devient une habitude.

Comment sortir du mutisme sélectif ?

 Le mutisme sélectif ne disparait pas tout seul ! Les parents et l’école sont appelés à aider l’enfant mutique.

A la maison :

Voici quelques conseils destinés aux parents afin d’éviter de renforcer le mutisme de leur enfant :

  • Parlez à votre enfant du mutisme et montrez-lui qu’il réussira à surmonter ce trouble avec le temps. Soyez positif!
  • Encouragez les interactions sociales en invitant des amis de classe à venir à la maison.
  • Evitez de répondre à la place de l’enfant lorsqu’il se tait. Il faut lui laisser l’occasion de répondre.
  • Évitez de tolérer des commentaires négatifs de la famille et des voisins comme : « Tu ne me parles jamais. »
  • Ne forcez pas votre enfant à parler.
  • Il faut que les parents soient conscients de ce trouble, en intervenant tôt et en évitant de banaliser ce problème.

A l’école :

L’école est en général le point central du blocage de l’enfant mutique.

  • Il est important d’encourager toute forme de communication même non verbale. Mettre des cartes qu’il pourra montrer afin d’exprimer ses besoins (aller aux toilettes, se plaindre de quelqu’un qui l’embête …).
  • Il ne faut pas forcer l’enfant à parler ce qui provoquerait un effet négatif et l’enfant serait plus anxieux.
  • Un lien peut s’établir entre l’enseignant et l’enfant dans son milieu familial. Quelques visites à la maison peuvent favoriser la relation instituteur-enfant.
  • Une petite ardoise sur laquelle l’enfant dessine ou écrit ce qu’il souhaiterait exprimer oralement.
  • Posez-lui des questions fermées, c’est-à-dire des questions qui peuvent se répondre par « oui » ou « non ».
  • Intégrez l’enfant dans les activités de la classe en le faisant participer de manière non-verbale. (ex : répondre à une question en murmurant la réponse à l’oreille d’un ami, etc.)
  • En classe, à la récréation, dans le rang, à la cantine, essayer de le placer avec des élèves à caractère protecteur qui pourraient l’aider.
  • Privilégiez des activités en petits groupes, en mettant l’enfant mutique à côté de bons amis.

Les enseignants doivent aider l’enfant à diminuer l’anxiété liée au fait de parler, à lui permettre de vivre des réussites de communication.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page