Conseil de carrière

Les 7 plus grands mythes sur le bon enseignant

La majorité des professeurs commencent leur carrière, persuadés qu’ils récolteront de la joie. Puis, désillusionnés au fil du temps, ils se posent des questions : qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi ? Ils sentent qu’il existe une explication et ils cherchent la cause de leur frustration. Certains pensent que les enfants ne sont plus ce qu’ils étaient ! D’autres enseignants disent qu’ils ne sont pas faits pour l’enseignement et que cette tâche les dépasse. En d’autres termes, ils ont perdu leur enthousiasme du début. Et chaque année, des dizaines d’enseignants découragés et frustrés abandonnent leur carrière. Ils considèrent cette démission comme un échec personnel.  La majorité d’entre eux sont compétents, mais ils ne disposent pas des moyens pour se réaliser.

Nous présentons dans cet article les 7 mythes qui diminuent l’efficacité des enseignants :

1.    Le bon enseignant est calme et toujours d’humeur égale. Il ne perd jamais son sang-froid et ne dévoile jamais ses émotions.

2.    Quel que soit leur sexe, leur race et leur potentiel, le bon enseignant n’a pas de préféré, il accepte tous élèves également.

3.    Le bon enseignant crée une atmosphère d’enthousiasme, de travail et de liberté en classe.

4.    Le bon enseignant préserve la tranquillité de chacun et maintient l’ordre.

5.    Le bon enseignant est constant. Il ne change jamais d’avis, n’est jamais partial, ne commet jamais d’erreurs, n’est jamais ni déprimé, ni exubérant.

6.    Le bon enseignant connaît toujours la réponse aux questions de ses élèves.

7.    Le bon enseignant soutient toujours ses collègues. Il forme avec eux un front commun face aux élèves, indépendamment de ses sentiments personnels, de ses convictions et de ses valeurs.

Bref, le bon enseignant doit être parfait, invulnérable, irréprochable, organisé, compréhensif et toujours sympathique.

Notre idéal est plus humain. L’enseignant est plus efficace quand il renonce à ce personnage d’enseignant efficace. Voici le témoignage d’un enseignant qui a vingt-cinq années d’expérience. Il parle des tensions qu’il a vécues entre jouer ce personnage du « bon enseignant » et être lui-même :

J’ai joué à l’enseignant modèle pendant la plus grande partie de ma carrière. En toute bonne foi, je voulais être le meilleur prof possible. De temps en temps, à la faveur d’un moment de fatigue, je laissais tomber mon masque et je redevenais moi-même. Je voyais alors mes relations avec les élèves se transformer ; nous nous rapprochions, nos liens devenaient plus profonds. Cette constatation me perturbait beaucoup ; j’avais toujours entendu dire que je devais garder une certaine distance avec mes élèves.

Mais, malgré la peur que je ressentais lorsque j’abandonnais mon personnage, je reconnais que c’était à ces moments-là que mon enseignant devenait le plus fructueux. Mais, dès que mes élèves faisaient quelque chose qui me déplaisait, je redevenais le bon enseignant qui contrôle la situation et les ramène à l’ordre.

Pendant des années, j’ai oscillé entre ces deux options : être moi-même afin de pouvoir vraiment enseigner, ou jouer mon rôle de bon enseignant et faire la discipline.

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