Anaphore [Figure de style] : définition, exemple et exercices
L’anaphore, un procédé d’écriture, consiste en la répétition d’un mot ou d’une phrase au début de plusieurs propositions ou phrases. Cette technique stylistique non seulement souligne l’importance du passage, mais lui confère également un rythme distinct, rendant le texte plus captivant et mémorable pour le lecteur.
Qu’est ce qu’une anaphore ?
L’anaphore est la répétition d’un mot ou d’une phrase au début de plusieurs phrases ou parties d’un texte. Elle sert à mettre l’accent sur une idée et à rendre le texte plus captivant et mémorable.
C’est une technique souvent utilisée pour renforcer un message ou un thème dans un discours ou un écrit.
A quoi sert l’anaphore ?
L’anaphore est une figure de style utilisée en écriture pour :
- Créer un rythme : Elle rend le texte ou le discours plus captivant et musical.
- Mettre l’accent : L’anaphore souligne les mots importants, utile pour retenir l’attention en public.
- Lier ou opposer des idées : Elle permet de montrer des contrastes ou des liens entre différentes idées.
Anaphore : exemple simple
« Chaque jour, je me lève. Chaque jour, je vais à l’école. Chaque jour, j’apprends quelque chose de nouveau. »
📝 Ici, la phrase « Chaque jour » est répétée au début de chaque phrase pour souligner la routine quotidienne.
« Liberté, tu inspires nos cœurs. Liberté, tu guides nos pas. Liberté, tu éclaires notre avenir. »
📝 Dans cet exemple, le mot « Liberté » est répété, mettant l’accent sur l’importance de la liberté dans différentes facettes de la vie.
« Le soleil brille, le soleil chauffe, le soleil illumine nos journées. »
📝 Dans cet exemple, « Le soleil » est répété pour souligner les différentes manières dont le soleil affecte notre vie quotidienne.
« L’eau coule doucement, l’eau rafraîchit l’air, l’eau nourrit la terre. »
📝 Ici, la phrase « L’eau » se répète pour montrer les divers rôles essentiels que l’eau joue dans l’environnement.
Exemples connues sur l’anaphore dans la littérature française
Paris, Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !
Charles de Gaulle, discours du 25 août 1944
Coeur qui a tant rêvé,
Ô coeur charnel,
Ô coeur inachevé,
Coeur éternel.Charles Péguy
Salut aux humiliés, aux émigrés, aux exilés… qui veulent vivre et vivre libres.
François Mitterrand, Discours de Cancun, 1981
Rome, l’unique objet de mon ressentiment ! Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Corneille, « Horace », IV, 5
Il y a des petits ponts épatants, Il y a mon cœur qui bat pour toi.
Guillaume Apollinaire, « Il y a », Poème à Lou
Semblable à la nature… Semblable au duvet, Semblable à la pensée…
Michaux, « Souvenirs »
Poème anaphorique
Dans « Les Regrets » de Joachim Du Bellay, l’anaphore est présente dans le poème « Ceux qui sont amoureux ». Un autre exemple est le poème « Il y a » de Guillaume Apollinaire, issu de son recueil Calligrammes. Ces poèmes illustrent l’utilisation de l’anaphore pour renforcer l’expression des émotions et des idées.
Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront
Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront,
Joachim du Bellay (1522-1560)
Ceux qui aiment l’honneur, chanteront de la gloire,
Ceux qui sont près du roi, publieront sa victoire,
Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront,
Ceux qui aiment les arts, les sciences diront,
Ceux qui sont vertueux, pour tels se feront croire,
Ceux qui aiment le vin, deviseront de boire,
Ceux qui sont de loisir, de fables écriront,
Ceux qui sont médisants, se plairont à médire,
Ceux qui sont moins fâcheux, diront des mots pour rire,
Ceux qui sont plus vaillants, vanteront leur valeur,
Ceux qui se plaisent trop, chanteront leur louange,
Ceux qui veulent flatter, feront d’un diable un ange :
Moi, qui suis malheureux, je plaindrai mon malheur.
Il y a
Il y a des petits ponts épatants
Il y a mon cœur qui bat pour toi
Il y a une femme triste sur la route
Il y a un beau petit cottage dans un jardin
Il y a six soldats qui s’amusent comme des fous
Il y a mes yeux qui cherchent ton image
Il y a un petit bois charmant sur la colline
Et un vieux territorial pisse quand nous passons
Il y a un poète qui rêve au ptit Lou
Il y a un ptit Lou exquis dans ce grand Paris
Il y a une batterie dans une forêt
Il y a un berger qui paît ses moutons
Il y a ma vie qui t’appartient
Il y a mon porte-plume réservoir qui court, qui court
Il y a un rideau de peupliers délicat, délicat
Il y a toute ma vie passée qui est bien passée
Il y a des rues étroites à Menton où nous nous sommes aimés
Il y a une petite fille de Sospel qui fouette ses camarades
Il y a mon fouet de conducteur dans mon sac à avoine
Il y a des wagons belges sur la voie
Il y a mon amour
Il y a toute la vie
Je t’adoreGuillaume Apollinaire
Différence entre déictique et anaphore
Les déictiques sont des mots qui indiquent quelque chose ou quelqu’un dans la situation de la conversation, comme « ici » ou « hier ». Ils changent de sens selon le contexte.
Les anaphores, elles, sont des mots utilisés pour se référer à quelque chose déjà mentionné dans le texte, permettant de lier les idées sans répétition. Elles sont utiles pour garder une cohérence dans ce que l’on raconte.
Différence entre anaphore et répétition
La répétition, c’est quand on utilise plusieurs fois le même mot ou la même phrase dans un texte pour accentuer une idée.
L’anaphore, c’est un type spécial de répétition où l’on répète le même mot ou la même phrase au début de plusieurs phrases ou parties d’un texte, pour donner un effet rythmique ou mettre l’accent sur une idée.
On utilise ces techniques pour rendre l’écriture plus intéressante ou souligner des points importants.
Différence entre anaphore et parallélisme
L’anaphore répète un mot ou une phrase au début de plusieurs phrases pour attirer l’attention sur une idée.
Par exemple, « Je veux la paix. Je veux la justice. Je veux l’égalité. »
Le parallélisme, lui, répète la même structure dans différentes parties d’une phrase pour créer un effet d’équilibre.
Par exemple, « Elle aime lire, écrire et voyager. »
Ces techniques rendent le texte plus impactant et rythmé.
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