La relation élève-enseignant : entre l’amère vérité et le doux mensonge!
Pour la plupart des enseignants, la relation élève-enseignant est la meilleure partie du travail. Nous nous engageons avec nos enfants en investissant dans leurs forces, leurs faiblesses, leurs centres d’intérêt et leurs aspirations. Beaucoup peut être dit sur cette dynamique intime, en particulier en ce qui concerne son influence sur l’environnement de la classe et l’expérience d’apprentissage. Cependant (et c’est un grand cependant), la notion de plus en plus populaire selon laquelle une relation solide entre l’enseignant et l’élève peut résoudre tout et n’importe quoi est simplement irrationnelle.. et même nuisible.
Les enjeux de la relation élève-enseignant
Ces dernières années, les parents, les administrateurs et (surtout) les spectateurs à la maison ont été prompts à rejeter les problèmes de classe légitimes en blâmant l’enseignant.
Un enseignant tout neuf qui ne peut pas contrôler une classe ( et qui n’a pas de mentor ou de soutien administratif )? Problème de relation.
Un élève qui lance des chaises à travers la pièce? Améliore simplement la relation.
Cette notion est clairement erronée. Il est certain que certaines questions peuvent être aidées par une bonne relation, mais il en existe également qui ne peuvent pas. Voyons comment cela se décompose.
Une relation positive entre l’enseignant et l’élève améliore:
- L’estime de soi
- L’engagement
- La coopération
En plus, une relation positive entre l’enseignant et l’élève ne peut pas annuler les effets de :
- La pauvreté
- Les traumatismes
- Les problèmes de financement et de ressources scolaires
Il y a donc une distinction ici. Regarder ces listes et déterminer qu’une personne peut résoudre tous les problèmes à travers une certaine relation est simplement inexact. C’est impossible, et pourtant nous l’attendons des enseignants. Et c’est là que réside le problème.
Un cycle vicieux
Lorsque nous rejetons régulièrement les problèmes légitimes en les qualifiant de relation entre l’enseignant et l’élève déficient, tout le monde perd. Nous avons un cycle vicieux dans lequel les enfants ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin, tout le monde se décourage et le problème persiste.
Enfin, la dernière chose dont notre système éducatif a besoin, c’est de plus de besoins insatisfaits, pour les enfants ou pour les enseignants. Nous avons besoin de leaders en éducation qui soient mieux informés et beaucoup plus réalistes sur ce qui impacte les salles de classe en 2023. Cela signifie humaniser les enseignants au lieu de les attendre à faire l’impossible.
Par ailleurs, la réalité est que la pauvreté, les traumatismes et les problèmes de financement scolaire sont trop importants pour qu’une seule école ou enseignant puisse les résoudre. Pointer du doigt et jeter la responsabilité ne contribue en rien à améliorer la situation et ne fait qu’alimenter ce cycle insoutenable.
Bien que la relation entre l’enseignant et l’élève ne soit pas la réponse à ce désordre systémique, elle est cruciale pour mettre les élèves sur la voie de la réussite. « Nous pouvons travailler vers les petites victoires et les impacts positifs sans avoir à résoudre les injustices du monde. » Les enseignants peuvent faire beaucoup de choses, mais nous ne pouvons pas tout faire.
Quelles autres phrases devons-nous arrêter de dire aux enseignants?
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