Gestion de classe

5 phrases toxiques à ne pas utiliser avec vos élèves

Il nous arrive à tous, lors de ces instants en classe, de prononcer ou de faire quelque chose que nous reconnaissons aussitôt comme une maladresse pédagogique. Mais avez-vous déjà pensé à ces phrases que vous répétez au quotidien, qui paraissent anodines mais qui pourraient en réalité ébranler émotionnellement vos élèves ou nourrir leur frustration dans leur quête de savoir ? Selon le site Weareteachers, il existe certaines formulations potentiellement nuisibles que vous pourriez envisager de revoir. Voici cinq exemples de ces phrases toxiques, ainsi que des suggestions pour reformuler vos échanges avec vos élèves de manière constructive.

1. « Fais de ton mieux. »

Peut-être pensez-vous qu’encourager un élève à « faire de son mieux » est une démarche bienveillante ? Pourtant, imaginez un élève qui se trouve démuni face à un exercice, avouant ne pas savoir comment s’y prendre. Dans ce contexte, un simple « fais de ton mieux » pourrait sonner creux, voire être source de frustration. Au lieu de cela, prenez le temps d’explorer avec l’élève ce qu’il a déjà compris. Débutez par cette base pour lui construire un plan d’action, en lui donnant des notes ou des directives précises. Encouragez-le à écrire une phrase ou à tenter de répondre à une question, puis assurez-vous de lui offrir un soutien continu, en lui proposant de revenir vers lui pour voir ses progrès et l’aider à surmonter les obstacles rencontrés.

2. « Va demander à un camarade de classe. »

Vous avez expliqué la consigne, vous l’avez répétée, et même fait répéter par les élèves. Et pourtant, inévitablement, un élève lance cette phrase redoutée : « Attendez, qu’est-ce qu’on fait ? » Votre réflexe ? « Va demander à un camarade de classe. » Nous sommes tous passés par là, n’est-ce pas ? Mais soyons honnêtes, cette approche n’est souvent pas la plus efficace. Il est probable que l’autre élève ne saisisse pas non plus parfaitement la consigne, ou qu’il ne soit pas capable de l’expliquer clairement. Une alternative plus constructive serait de visualiser les instructions. Pourquoi ne pas les afficher clairement dans la salle ? Ainsi, vous pourriez simplement dire : « Jetez un œil aux consignes affichées, puis revenez vers moi si quelque chose n’est pas clair. » Cela permet à chacun de se référer visuellement aux étapes à suivre et favorise l’autonomie tout en gardant la porte ouverte à l’assistance.

3. « Fais une pause. »

Il y a toujours ce moment, que ce soit dans la semaine, la journée ou même l’heure, où le comportement d’un élève devient un véritable défi pour la classe. Il perturbe, crie, et affecte l’apprentissage des autres. Face à la frustration, il peut vous arriver de lui dire durement : « Fais une pause ». Toutefois, exclure un élève de la salle n’est pas toujours la solution la plus constructive.

Parfois, un simple changement de décor ou une opportunité de recommencer à zéro peut vraiment bénéficier à l’élève. Plutôt que de le mettre à l’écart avec un « fais une pause », pourquoi ne pas le rendre utile en lui confiant une mission ? Envoyez-le, par exemple, porter un document au bureau ou chercher des crayons dans une autre salle. À son retour, prenez un moment pour reconnaître son aide et rappeler les attentes de la classe. Accompagnez-le ensuite pour qu’il puisse se réintégrer harmonieusement et poursuivre l’activité avec succès.

4. « Tu leur as demandé d’arrêter ? »

Vous revenez de la récréation et un élève vient vous voir, bouleversé par une parole ou un geste désobligeant d’un camarade. Votre instinct peut vous pousser à demander : « Leur as-tu dit d’arrêter ? » ou « As-tu exprimé que cela te déplaisait ? ».

Souvent, les élèves reconnaîtront qu’ils n’ont pas répondu à cette agression verbale ou physique, et bien que vous soyez leur premier recours, il est fort possible qu’ils ne sachent pas comment gérer la situation par eux-mêmes et cherchent donc votre aide pour trouver des stratégies appropriées. Bien que cela puisse être pesant d’intervenir dans encore un autre conflit de la journée, c’est une occasion d’accompagner l’élève plaignant. Aidez-le à formuler clairement ses sentiments et à planifier un moment pour discuter calmement avec l’autre élève, en votre présence si nécessaire, pour faciliter et arbitrer cet échange. Cette démarche encourage la communication directe et constructive, essentielle pour résoudre les conflits et renforcer les compétences sociales des élèves.

5. « Je sais que vous pouvez en rajouter. »

La difficulté avec cette phrase réside dans son vague. Chaque enseignant a connu la frustration de voir des élèves déclarer avoir « fini » après avoir écrit juste une ou deux phrases. Simplement les encourager à « en rajouter » ne leur offre pas les outils nécessaires pour améliorer leur travail. Les élèves veulent généralement exceller; s’ils ne livrent pas ce que nous considérons comme leur meilleur effort, il y a souvent une raison sous-jacente. Essayez plutôt : « Explorons ensemble comment enrichir cette partie de ton travail. » En ciblant un aspect précis à développer, vous rendez la tâche moins redoutable et votre accompagnement signale à l’élève qu’il n’est pas censé savoir instinctivement comment « faire mieux ».

Et vous, quelles phrases considérez-vous comme toxiques en classe ? Quelles répliques trouvez-vous efficaces pour encourager vos élèves ? Partagez vos expériences dans les commentaires.

Conclusion

L’usage de certaines phrases toxiques en classe, parfois sans même s’en rendre compte, peut avoir un impact négatif sur le climat d’apprentissage et sur l’efficacité pédagogique d’un enseignant. Dire une « phrase toxique » peut non seulement perturber les règles de classe établies, mais aussi nuire à la capacité de renforcer l’attention des élèves. Dans ce contexte, il est essentiel de reconnaître les comportements qui caractérisent un « enseignant toxique » et d’éviter les formulations qui peuvent, par exemple, punir de manière contre-productive les élèves qui bavardent, au lieu de les encourager à participer de manière constructive. Reconnaître et réviser ces pratiques est un pas vers un environnement d’apprentissage plus inclusif et stimulant pour tous.

Voici d’autres sujets qui pourraient vous intéresser :

Share

View Comments

  • Manifestement vous n’êtes pas enseignant et cet article est tout sauf un article ayant un intérêt pédagogique… intéressez vous plutôt au posture (bûcheton) si vous voulez traiter de l’influence des enseignants sur la réussite de leurs élèves

Écrit par
Hajar Chouqiri