Les postures des élèves : clés de l’engagement scolaire
Dans le monde de l’éducation, l’engagement des élèves dans leurs tâches est un facteur essentiel de réussite. Lorsque les élèves sont activement impliqués, leur apprentissage est plus efficace. Au sein de cette dynamique, cinq postures émergent, chacune révélant une dimension particulière de leur engagement. Les élèves les plus performants sont ceux qui maîtrisent un éventail varié de postures et savent les adapter en fonction des défis qui se présentent. Découvrez les cinq postures des élèves :
Définition des postures d’élèves
Les postures d’élèves, c’est un peu comme les différentes attitudes que nos élèves adoptent à l’école. Imaginez-les comme les multiples façons dont ils se comportent face à leurs devoirs et à leurs cours. Il y a celles et ceux qui foncent tête baissée, sans trop réfléchir (c’est notre première posture), d’autres qui adorent jouer et mettre leur touche personnelle dans leurs devoirs (la posture ludique-créative). Certains élèves sont des champions de la réflexion (ça, c’est la posture réflexive), alors que d’autres, malheureusement, se retrouvent dans une posture de refus, où tout ce qui est scolaire les rebute. Enfin, il y a ceux qui préfèrent jouer selon les règles, suivre ce que disent les enseignants (la posture scolaire).
D. Bucheton nous parle de ces postures, et ce n’est pas anodin. Elles nous éclairent sur la façon dont les élèves interagissent avec leur éducation. C’est un peu comme un jeu croisé avec les enseignants, où nos postures influencent les leurs et vice-versa. En tant qu’enseignants, c’est crucial de les reconnaître. Ça nous permet d’ajuster notre comportement en classe et de prêter attention à celles et ceux qui pourraient se sentir un peu perdus. On peut changer notre propre posture, expliquer à nouveau, écouter attentivement, encourager. Le but, c’est de les aider à s’épanouir dans leur apprentissage.
Les postures, c’est un peu comme un outil dans notre boîte à enseignement. On les utilise en fonction de ce qu’on veut atteindre. Variété, c’est la clé, parce que nos élèves ne réagissent pas tous de la même manière. En fin de compte, on veut qu’ils réfléchissent sur leur propre apprentissage, qu’ils s’impliquent pleinement, parce que c’est ça qui les fait réussir.
Les différentes postures élèves
Voici les cinq postures des élèves :
1. La posture première
La posture première représente la manière dont les élèves abordent une tâche sans trop réfléchir. Elle traduit une approche spontanée, parfois instinctive, où l’élève se lance dans la tâche sans une planification préalable approfondie. C’est une posture qui peut être le point de départ de l’engagement, mais qui peut également nécessiter une évolution vers des approches plus réfléchies pour une réussite optimale.
2. La posture ludique-créative
La posture ludique-créative révèle la tentation constante et parfois affirmée de l’élève de détourner la tâche à des fins personnelles, voire de la réinventer. Cela témoigne de la créativité des élèves et de leur désir d’explorer au-delà des consignes données. Cette posture, bien qu’elle puisse sembler éloignée des attentes scolaires, peut s’avérer précieuse pour développer la pensée originale et la capacité d’innovation.
3. La posture réflexive
La posture réflexive est celle qui permet à l’élève non seulement d’agir, mais aussi de revenir sur son action. Elle consiste à prendre du recul, à analyser ses actions, à en comprendre les objectifs, les erreurs éventuelles et les enseignements à en tirer. Cette réflexion est essentielle pour un apprentissage profond et la croissance personnelle.
4. La posture de refus
La posture de refus est un indicateur crucial à surveiller. Elle peut se manifester par le rejet des tâches, de l’apprentissage ou de la conformité aux attentes scolaires. Elle est souvent le reflet de problèmes plus profonds, tels que des questions d’identité, des défis émotionnels ou des expériences de violence symbolique ou réelle. Comprendre et accompagner les élèves dans cette posture est essentiel pour favoriser leur bien-être et leur réussite.
5. La posture scolaire
La posture scolaire est celle où l’élève s’efforce principalement de se conformer aux normes scolaires attendues. Cela implique de répondre aux attentes des enseignants et de se conformer aux méthodes d’enseignement classiques. Bien que cette posture puisse être bénéfique pour certaines situations, elle ne doit pas exclure les autres postures, car une approche plus variée de l’apprentissage peut être plus enrichissante.
Comment faire évoluer les postures premières des élèves ?
Les enseignants se doivent de faire preuve de sensibilité à l’égard de ces attitudes et de stimuler les élèves à cultiver une palette diversifiée de réactions en adéquation avec les diverses épreuves qui se profilent devant eux.
1. L’art de la réflexion
Pour encourager les élèves à évoluer de leurs premières impulsions, invitez-les à faire une pause avant de se lancer dans leurs tâches. Posez-leur des questions qui les poussent à réfléchir sur les objectifs de la mission, les étapes à franchir, et les résultats escomptés.
2. Des modèles en exemple
Montrez-leur des exemples de travaux de qualité, des solutions réussies. Cela leur donne une meilleure idée de ce qu’on attend d’eux.
3. Planifier en avance
Aidez-les à développer leurs compétences en planification. Encouragez-les à élaborer des stratégies avant de se lancer, en définissant clairement leurs objectifs.
4. Des feedbacks constructifs
Ne lésinez pas sur les retours d’information. Donnez-leur des commentaires détaillés sur leur travail, en insistant sur les aspects à améliorer. Cela les aide à s’évaluer et à apporter les ajustements nécessaires.
5. Un environnement d’apprentissage positif
Cultivez un climat de confiance où les erreurs sont perçues comme des opportunités d’apprentissage. Incitez-les à prendre des risques et à explorer de nouvelles voies.
6. Comprendre comment on apprend
Aidez-les à cerner leur propre style d’apprentissage. Ainsi, ils pourront adapter leurs approches en fonction de leurs préférences et de leurs besoins.
7. Les élèves, acteurs de leur évaluation
Encouragez l’auto-évaluation et l’évaluation entre pairs. Cela les pousse à adopter un regard critique sur leur propre travail.
Conclusion
La compréhension et la gestion des postures des élèves sont cruciales pour favoriser leur engagement et leur réussite. Les enseignants doivent être sensibles à ces postures et encourager les élèves à développer un éventail varié de réponses en fonction des défis qui se présentent. Cela contribue à créer un environnement éducatif où chaque élève peut s’épanouir en exploitant ses talents et ses potentialités.
Références :
- Bucheton, D., Soulé, Y. (2009). Les gestes professionnels et le jeu des postures de l’enseignant dans la classe : un multi-agenda de préoccupations enchâssées. Education & Didactique, 3(3), 29-48.
- Bucheton, D. (Dir) (2009). L’agir enseignant : des gestes professionnels ajustés. Toulouse : Octarès.