Les méthodes d’enseignement en didactique font référence aux principes fondamentaux, à la pédagogie ainsi qu’aux stratégies de gestion employées dans le cadre de l’enseignement en salle de classe.
Le choix de la méthode d’enseignement appropriée repose sur plusieurs éléments, tels que votre philosophie pédagogique, la composition démographique de la classe, les domaines d’enseignement abordés et la mission définie par l’école.
Les théories pédagogiques peuvent être regroupées en quatre catégories distinctes, en se basant sur deux paramètres majeurs : une approche centrée sur l’enseignant par opposition à une approche centrée sur l’élève, ainsi que l’utilisation de ressources technologiques avancées par rapport à des ressources de technologie plus basique.
La pédagogie, ou l’art de l’enseignement, englobe un ensemble de principes, de normes, et de procédures employées par les enseignants dans le but de transmettre de manière efficace les savoirs et compétences à leurs élèves. Son objectif fondamental est d’éclairer les apprenants pour qu’ils appréhendent et intègrent de manière plus approfondie une matière spécifique ou une formation plus globale.
Les méthodes d’enseignement, dans le domaine de la didactique, peuvent varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs, tels que la matière enseignée, le niveau d’éducation des élèves, leur âge, leur contexte culturel, et leur style d’apprentissage. Certaines de ces méthodes d’enseignement se concentrent sur la dynamique interactive et l’implication active des élèves, tandis que d’autres privilégient l’écoute attentive et l’observation.
Afin de faciliter le processus d’apprentissage, les enseignants ont à leur disposition une gamme variée d’outils et de techniques, incluant des présentations visuelles, des débats en groupe, des activités pratiques, des jeux de rôle, des projets de recherche, et des évaluations de type formatif et sommatif.
Il est à noter que les méthodes d’enseignement sont aussi influencées par les théories de l’apprentissage, lesquelles visent à élucider la manière dont les apprenants acquièrent savoirs et compétences. Les enseignants peuvent s’appuyer sur ces théories pour adapter leur approche pédagogique aux besoins et aux préférences spécifiques de leurs élèves.
Les méthodes d’enseignement traditionnel et les méthodes modernes peuvent être catégorisées en cinq groupes.
L’enseignement direct représente une méthode d’enseignement dans laquelle l’enseignant joue un rôle central. En d’autres termes, l’enseignant se positionne devant la classe et expose les informations de manière explicite. Il délivre des cours magistraux, clairement structurés, tout en guidant les élèves.
Cependant, il est essentiel de noter que le paysage de l’enseignement a évolué au fil du temps. De nos jours, l’expérimentation éducative est devenue plus complexe, car il est devenu évident que tous les élèves ne peuvent pas rester attentifs à un enseignant qui dispense des cours magistraux tout au long de la journée. De plus, il est reconnu que toutes les matières ne sont pas nécessairement mieux enseignées par le biais de l’enseignement direct. Les enseignants adaptent désormais leur approche pédagogique en fonction des compétences que les élèves doivent développer. L’enseignement direct se révèle efficace lorsqu’il est appliqué de manière ciblée pour répondre aux besoins spécifiques des élèves.
L’enseignement direct ne se limite pas à une simple explication de concepts par l’enseignant, il comprend un processus en six étapes, toutes cruciales pour l’acte d’enseigner.
Dans cette phase, l’enseignant prépare le terrain pour l’apprentissage. Il s’agit de l’accroche de la leçon, visant à susciter l’intérêt des élèves, à les engager et à activer leurs connaissances préalables.
L’enseignant explique le nouveau contenu de manière claire et guidée, permettant aux élèves de commencer à assimiler les informations. La leçon se structure soigneusement étape par étape, chaque étape construisant sur la précédente. La présentation peut prendre la forme d’une conférence ou d’une démonstration.
À cette étape, l’enseignant et les élèves mettent en pratique le concept ensemble. Les élèves tentent d’acquérir la nouvelle compétence avec l’aide de l’enseignant et de leurs pairs. L’objectif est de guider la pratique initiale des élèves, de corriger les erreurs, de réexpliquer si nécessaire, et de fournir une pratique suffisante pour que les élèves puissent progresser vers une autonomie.
Si les élèves ne comprennent pas le nouveau concept, l’enseignant intervient pour corriger et expliquer. Cette phase de reformulation est essentielle, car les étudiants doivent pleinement comprendre à cette étape de la pratique guidée.
Les élèves appliquent par eux-mêmes le nouveau concept appris. Cette étape individuelle permet aux élèves de répéter ce qu’ils ont appris et d’intégrer ces nouvelles compétences à leur savoir préexistant.
Avant de passer à un nouveau concept qui s’appuie sur les acquis précédents, l’enseignant évalue la maîtrise des nouvelles compétences par les élèves. Il collecte des données pour anticiper d’éventuelles révisions ou décider de la nécessité de revoir la leçon. Cette évaluation est une étape cruciale pour mesurer la compréhension et la compétence des élèves.
La méthode directe, quant à elle, adopte une approche inductive de l’enseignement de la grammaire, mettant en avant l’oral et l’écoute. Elle se concentre uniquement sur l’apprentissage de la langue « au quotidien ». Cependant, sa faiblesse réside dans son postulat selon lequel l’acquisition d’une deuxième langue peut s’opérer de la même manière que la première, malgré des conditions d’apprentissage souvent très différentes.
À titre d’exemple, l’enseignant s’emploie à expliquer le nouveau vocabulaire au moyen d’outils visuels ou de démonstrations. En salle de classe, un fort accent se met sur l’écoute et l’expression orale, en utilisant la langue cible pour toutes les consignes et en recourant à des supports visuels pour illustrer le sens des enseignements.
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Cette méthode d’enseignement se rapproche des théories constructivistes de l’apprentissage, où les enseignants encouragent les élèves à développer leur pensée critique, à prendre des décisions et à résoudre des problèmes, particulièrement lorsqu’ils adoptent des scénarios d’apprentissage axés sur des situations réalistes et des défis concrets.
L’enseignement indirect, quant à lui, repose sur un processus d’apprentissage dirigé par l’élève, dans lequel la leçon ne provient pas directement de l’enseignant. Au contraire, il place l’étudiant au centre de l’apprentissage. L’élément essentiel réside dans la participation active des élèves au processus d’apprentissage, à travers la recherche, l’utilisation de compétences de pensée critique pour résoudre des problèmes, et la validation d’hypothèses. Ce haut niveau d’implication active renforce les compétences des élèves liées aux concepts qu’ils assimilent.
Les stratégies de l’enseignement indirect sont les suivantes : la résolution de problèmes, les études de cas, la cartographie conceptuelle et la lecture du sens.
Distribuer simplement la réponse à un élève ne résout qu’un problème ponctuel, tandis que lui enseigner à résoudre le problème lui permet d’acquérir une compétence précieuse applicable à une multitude de situations. L’apprentissage de la résolution de problèmes confère aux élèves une capacité qu’ils pourront utiliser tout au long de leur vie pour affronter divers défis.
La résolution de problèmes consiste en l’identification des étapes nécessaires pour résoudre un problème donné. En ce sens, les élèves doivent tout d’abord comprendre la nature même du problème. Quelles sont les exigences réelles de la situation ? Quel élément doit être résolu ?
Il leur incombe ensuite de déterminer les critères de réussite, c’est-à-dire comment ils sauront que le problème a été résolu. Ceci va au-delà de la simple réponse, nécessitant une analyse approfondie de la situation.
Finalement, les élèves mettent en place une stratégie pour résoudre le problème, puis ils passent à l’action.
La méthode de la résolution de problèmes s’adapte par des groupes d’élèves dans un contexte d’enseignement indirect, que ce soit en sciences, en art, en mathématiques, en technologie ou dans n’importe quelle matière. Elle suit les principes de la méthode scientifique, favorisant ainsi une approche pratique et réfléchie de l’apprentissage.
Les études de cas représentent une analyse approfondie d’événements ou de scénarios uniques. Elles s’avèrent particulièrement adaptées aux élèves plus avancés, tout en étant modulables pour des niveaux d’éducation intermédiaires. L’approche consiste à attribuer à chaque étudiant un cas spécifique à étudier. Par exemple, en cours de psychologie, les étudiants peuvent se pencher sur le cas de Genie, l’enfant sauvage. Dans les cours de littérature au collège, on peut sélectionner des auteurs de la Renaissance comme sujet d’étude.
Après l’attribution des sujets, l’enseignant adopte un rôle plus en retrait, favorisant l’autonomie des élèves dans leur processus de découverte et d’apprentissage collectif. Les groupes d’étudiants se réunissent pour discuter de chaque étude de cas, permettant ainsi à chaque élève d’être soumis à des critiques approfondies de plusieurs exemples relatifs au sujet en question. Les études de cas requièrent un haut niveau de réflexion critique sur des sujets particulièrement spécifiques. L’objectif des enseignants à travers les études de cas est d’espérer pouvoir généraliser les leçons apprises à des populations plus larges.
L’enseignement interactif, officiellement désigné sous ce nom, est le modèle pédagogique qui a vu le jour dans les années 1980 à l’Université de Waikato, dans le cadre du projet « Learning in Science ». Les recherches menées dans le cadre de ce projet, ainsi que les deux dernières décennies d’études sur la fonction cognitive humaine, ont considérablement enrichi notre compréhension du processus d’apprentissage de l’esprit humain.
L’enseignement interactif vise à instruire les élèves en les engageant activement dans leur propre processus d’apprentissage, en favorisant une interaction régulière entre enseignant et élève, mais aussi entre les élèves eux-mêmes, en faisant usage d’outils audiovisuels et de démonstrations pratiques. On encourage constamment les étudiants à jouer un rôle actif dans leur apprentissage.
L’accent se met particulièrement sur la compréhension et la signification des concepts, plutôt que sur une simple mémorisation mécanique. Ce type d’enseignement crée un environnement propice à l’ancrage des connaissances en mémoire à long terme.
L’enseignement interactif repose sur un principe fondamental : sans une application pratique, les étudiants ont souvent du mal à saisir pleinement la profondeur du concept étudié. De plus, l’enseignement interactif offre également des avantages considérables pour vous en tant qu’enseignant, de plusieurs manières :
Voici les pratiques d’enseignement interactifs les plus efficaces pour impliquer vos élèves.
Le brainstorming interactif est généralement effectué lors de sessions de groupe. Par ailleurs, le processus est utile pour générer des pensées et des idées créatives. Le brainstorming aide aussi les élèves à apprendre à se ressaisir. Il existe différents types de brainstorming interactif :
Définissez un problème ou une question, puis jumelez vos élèves. Donnez à chaque équipe suffisamment de temps pour formuler une conclusion et permettez à chaque participant de donner la conclusion avec ses propres mots. Vous pouvez également demander à un élève d’expliquer un concept pendant que l’autre élève évalue ce qui est appris. Donc, appliquez différentes variantes du processus : vos élèves seront engagés, communiqueront et conserveront plus d’informations sous vos yeux.
Ce style d’enseignement implique un format d’étude de cas mais le processus n’est pas aussi rigide qu’une session de formation complète sur l’étude de cas. Donc, l’accent est mis sur l’apprentissage de la résolution de problèmes réels impliquant de vraies personnes. L’objectif est de préparer vos élèves à la vie au-delà de votre salle de classe. Fournissez à de petits groupes d’étudiants des détails sur des incidents réels, puis demandez-leur de développer une solution viable.
Dans l’introduction d’une séance, avant le cours officiel, demandez à vos élèves de noter des questions relatives au sujet sur des petits papiers. Après avoir récupéré les papiers, mélangez-les, lisez les questions posées par les élèves et répondez-y.
En premier lieu, la théorie de l’apprentissage expérientiel de Kolb (1984) explore les fondements de l’apprentissage par la pratique, son mécanisme et les attributs qui favorisent une expérience d’apprentissage significative. Cette théorie, largement reconnue, offre aux enseignants un outil précieux pour soutenir leur pratique pédagogique et enrichir l’expérience des apprenants.
Le modèle est connu pour son approche holistique de l’apprentissage des élèves, qui incorpore action/réflexion et expérience/abstraction (Kolb et Kolb, 2011).
Le cycle d’apprentissage expérientiel comprend quatre phases clés :
Les travaux approfondis de Kolb et Kolb (2011) dans le domaine des méthodes pédagogiques, en particulier dans le contexte de l’apprentissage par l’expérience, ont généré des réflexions essentielles que les éducateurs devraient prendre en considération. Ils préconisent que les éducateurs reconnaissent la nature cyclique de l’apprentissage. En effet, alors que les élèves acquièrent des connaissances sur des contenus et des sujets spécifiques, la réflexion sur le processus d’apprentissage personnel et individuel revêt une importance tout aussi cruciale.
Par ailleurs, il est essentiel de noter que l’apprentissage expérientiel exige un investissement de temps et d’efforts significatif. Il doit être à la fois utile et bénéfique pour l’apprentissage des élèves. Les enseignants doivent aussi concevoir des activités qui correspondent au niveau d’implication le plus approprié et le plus significatif pour leurs élèves (Kolb et Kolb, 2011, p. 58). À titre indicatif, Kolb et Kolb (2011) avancent les principes suivants :
Il s’agit là d’un ensemble de méthodes de l’enseignement en didactique qui encouragent l’initiative personnelle, l’auto perfectionnement, et le renforcement de la confiance en soi chez les apprenants. En d’autres termes, les élèves progressent à leur propre rythme, indépendamment du contenu que nous, en tant enseignants, leur fournissons.
De plus, les élèves qui consacrent régulièrement du temps à l’apprentissage en dehors de la salle de classe acquièrent un ensemble de connaissances et établissent des connexions entre ces connaissances. En résulte une meilleure capacité à résoudre des problèmes et à analyser ou évaluer avec précision et aisance. Lorsqu’ils étudient de manière autonome, les étudiants optimisent efficacement le temps consacré à leur apprentissage, par rapport à ceux qui se reposent uniquement sur l’enseignement en classe.
Selon plusieurs études, l’étude indépendante profite aux étudiants dans leur acquisition de connaissance et leur capacité à juger avec précision de leurs propres compétences. Elle renforce aussi la confiance et augmente l’engagement.
Tout d’abord, les étudiants doivent savoir que l’étude indépendante est une partie essentielle de leur éducation, et pas seulement un ajout « facultatif » à celle-ci.
Malheureusement, de nombreux étudiants issus de milieux défavorisés ne subissent pas ces influences positives aussi souvent que certains de leurs pairs. La situation s’aggrave puisque l’écart se creuse entre les étudiants favorisés et les étudiants démunis.
Motiver les élèves les moins favorisés devrait donc être l’objectif principal pour nous en tant qu’enseignants. Tout comme nous échafauderions les réponses aux tâches difficiles en classe, nous devrions également étoffer nos conseils sur l’étude indépendante.
Étape 1 : Décrivez ce que cela signifie, à quoi cela ressemble une fois que cela se produit correctement, puis démontrez visiblement un résultat positif. Amener les élèves à adhérer à la valeur de l’apprentissage autonome est crucial car ils seront plus susceptibles de prêter attention à l’étape suivante.
Étape 2 : Donnez aux élèves un bref aperçu de l’étude indépendante, suivi d’une rétroaction positive, mais significative, de leurs efforts. N’oubliez pas que les étudiants seront plus motivés à étudier de manière indépendante s’ils ont déjà connu du succès dans le passé, aussi minime soit-il. Intégrer un temps d’autonomie dans votre routine hebdomadaire avec les élèves leur donnera un avantage considérable au moment où les enjeux seront plus grands, plus tard dans leur carrière scolaire. À ce stade, ce qui est fait est moins important que le fait que quelque chose soit fait. Construire de bonnes routines est essentiel.
Une des principales raisons pour lesquelles les étudiants sont parfois pauvres en études indépendantes est le manque de paramètres temporels. Donc, il est possible d’atténuer ce problème en apprenant aux élèves à travailler pendant de courts intervalles, suivis d’une courte pause.
Voici quelques techniques d’étude indépendantes efficaces :
L’enseignement repose sur diverses méthodes, dont la méthode expositive où le formateur transmet le savoir, la méthode affirmative avec une démonstration par l’enseignant, la méthode interrogative utilisant des questions pour guider l’apprenant, la méthode active ou de découverte basée sur des activités pratiques, et la méthode expérientielle favorisant l’apprentissage par l’expérience. Chacune présente des avantages et des limites, et le choix dépend des besoins et du contexte éducatif. Ces méthodes d’enseignement ne sont pas exclusives et peuvent être adaptées pour créer des expériences d’apprentissage variées.
Ces méthodes d’enseignement offrent des approches variées pour l’enseignement et l’apprentissage, et le choix dépend des objectifs pédagogiques, du sujet enseigné, et des préférences des enseignants et des apprenants. Chacune de ces méthodes a ses avantages et ses limites, et s’adapte en fonction du contexte éducatif et des besoins des apprenants.
En conclusion, les méthodes d’enseignement en didactique et en pédagogie jouent un rôle crucial dans la promotion des compétences fondamentales, telles que la lecture, l’écriture et les mathématiques, en particulier pour les apprenants en difficulté et à risque d’échec. Il est donc primordial de reconnaître que ce que les élèves apprennent dépend non seulement du contenu enseigné, mais également de la manière dont il est enseigné, de leur niveau de développement, de leurs intérêts et de leur expérience passée. Cela souligne l’importance de choisir avec soin les méthodes d’enseignement pour garantir un enseignement efficace et adapté à chaque élève.
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Une belle leçon de pédagogie que bien des formateurs ont perdu de vue ..
bravo pour ce rappel !
j'ai bien apprécié ce contenu pédagogique merçi
Saches que j’adore beaucoup ce document ..
Et je compte bien appliquer
S'il vous plaît pouvez vous définir la méthodologie d'enseignement selon différents auteurs pour moi ? Et est-ce qu'il y a des références pour cet article ??Merci
Parfait.
Un article très intéressant et utile pour les enseignants.
Merci.
Votre article m'a réveillé de mon sommeil dogmatique à la manière de Kant.
Merci
Vraiment merci beaucoup ! Bravo
Je suis très ravis du contenu de cet article. C'est pourquoi aujourd'hui une source d'inspiration. J'aimerais êtres renseigné sur chaque nouvelle parution dans le domaine de l'enseignement.
Merci d'avance et bon courage.
Wow merci je suis tres ravis en lisant cela