Troubles d’apprentissage : un guide pratique pour les profs et les parents
Les troubles d’apprentissage sont des défis complexes et variés qui affectent de nombreuses formes de compétences. Parmi les plus courants se trouvent la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysphasie, la dyspraxie et le trouble déficitaire de l’attention. Ces obstacles peuvent rendre les expériences éducatives fondamentales difficiles pour les élèves atteints, en particulier lors de leur entrée à l’école primaire. Malheureusement, ces troubles sont souvent dissimulés, presque imperceptibles. Pourtant, les enfants touchés éprouvent également des difficultés sensorielles, ce qui signifie qu’ils ont du mal à utiliser les informations provenant de leurs sens (comme la vue et l’ouïe) pour progresser dans leur apprentissage. Ces obstacles sont causés par des troubles neurologiques qui altèrent leur capacité à traiter les caractéristiques visuelles de la langue écrite et les caractéristiques auditives de la langue parlée comme le font les autres enfants.
1. Définition des troubles de l’apprentissage
Les troubles d’apprentissage peuvent être un véritable défi pour les enfants et leur famille. Ces troubles sont souvent mal compris et méconnus, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la vie quotidienne des enfants qui en sont atteints. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les troubles d’apprentissage sont des troubles permanents d’origine neurologique qui affectent l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement de l’information verbale ou non verbale. Ils peuvent se manifester de différentes façons, comme des difficultés à lire, à écrire, à épeler des mots ou à résoudre des problèmes mathématiques.
Il est important de noter que les troubles d’apprentissage ne sont pas liés à l’intelligence de l’enfant. En effet, certains enfants atteints de ces troubles ont une intelligence normale, voire supérieure à la moyenne. Ces troubles sont dus à une carence du cerveau qui nuit au traitement de l’information. Cette carence peut être causée par la difficulté de l’élève à rassembler les éléments d’informations provenant des différentes régions du cerveau. Le déficit cognitif a ainsi un impact sur la façon dont une personne perçoit, reçoit, comprend et exprime une information.
Environ 10 à 15% de la population est affectée par les troubles d’apprentissage. Ces troubles peuvent avoir un impact important sur la vie des enfants qui en souffrent, en particulier sur leur capacité à acquérir les bases fondamentales nécessaires aux apprentissages. Ils peuvent éprouver des difficultés très importantes pour comprendre les énoncés, rédiger les copies, assimiler les règles de grammaire et d’orthographe et assimiler les leçons. Il est donc crucial de repérer ces troubles dès que possible et de fournir un soutien approprié aux enfants pour leur permettre de surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans leur apprentissage.
2. Différences entre troubles et difficultés d’apprentissage
Les troubles d’apprentissage
Ils sont d’origine neurologique
Un enfant qui présente un trouble d’apprentissage peut avoir une
intelligence tout à fait normale. En effet, ce ne sont pas les facultés
intellectuelles de l’enfant qui posent problème, mais bien un déficit
neurologique qui touche des régions spécifiques du cerveau. En
d’autres termes, ils ne sont pas liés à l’intelligence ou à des facteurs socioaffectifs.
Aussi, ni les parents, ni les enseignants, ne sont responsables de ces
troubles spécifiques d’apprentissage.
Ils sont persistants et permanents.
Étant donné son origine neurologique, Les
troubles d’apprentissage sont permanents, c’est-à-dire ils perdurent toute la
vie. Ils sont aussi persistants, en dépit d’une intervention adaptée. En
d’autres termes, l’individu avec un trouble d’apprentissage peut bénéficier
d’une rééducation, mais le trouble demeure face à un nouvel apprentissage. Cela
provoque un obstacle permanent qui perturbe l’apprentissage.
Ils apparaissent tôt dans l’apprentissage.
Les troubles d’apprentissage précoces
concernent l’apprentissage des gestes et du langage, qui sont d’importantes
étapes développementales et qui apparaissent avec la maturation du cerveau. On
peut donc voir des manifestations de ces troubles dès la petite enfance.
Le diagnostic
Il faut s’assurer d’obtenir un véritable diagnostic
avant de s’inquiéter ou même d’entreprendre un traitement. Il est essentiel que
l’enfant soit évalué de la bonne façon avec le bon professionnel. L’évaluation
permet de déterminer quelles sont ses forces et ses faiblesses, et si les
faiblesses en question sont assez sévères, assez nombreuses et assez
problématiques dans différents contextes pour qu’on puisse poser un diagnostic.
Le cas échéant, le diagnostic reçu permet de clarifier la situation non
seulement pour l’enfant, mais aussi pour ses parents et les différents
intervenants autour de lui.
Ils peuvent être diagnostiqués par un
orthophoniste, un neuropsychologue ou un orthopédagogue à l’aide de tests
standardisés qui évaluent le temps de lecture d’un texte donné ainsi que le
nombre et le type d’erreurs.
Les difficultés d’apprentissage
Les difficultés d’apprentissage peuvent être
passagères et ne sont pas reliées à l’intelligence de l’enfant. Elles se
manifestent par un retard, un déséquilibre ponctuel dans les apprentissages.
C’est-à-dire ce sont des obstacles à l’apprentissage qui sont temporaires et sont
souvent reliées à différents facteurs :
des conditions socioaffectives difficiles, un deuil, de l’anxiété.
un manque de motivation et d’intérêt qui désengage
une situation socio-économique ou familiale qui affecte la disponibilité à apprendre
des méthodes de travail ou des stratégies d’étude qui ne sont pas efficaces
de fréquents changements d’école qui ont demandé beaucoup d’adaptations.
Des troubles d’apprentissage affectent la capacité à
Comprendre ou utiliser le langage oral
Comprendre ou utiliser le langage écrit
Effectuer des calculs mathématiques
Coordonner ses mouvements
Focaliser son attention sur une tâche
Différence entre trouble et difficulté d’apprentissage
Les difficultés d’apprentissage sont des problèmes temporaires qui peuvent être liés à des facteurs socioaffectifs ou à des troubles d’apprentissage, mais pas nécessairement. Les troubles d’apprentissage sont d’origine neurologique et persistent tout au long de la vie. Contrairement aux difficultés d’apprentissage, qui peuvent être temporaires et résolues avec une intervention adaptée, les troubles d’apprentissage ne peuvent pas être guéris mais peuvent être gérés. De plus, les troubles d’apprentissage apparaissent tôt dans l’apprentissage, alors que les difficultés peuvent apparaître à tout moment. Enfin, les troubles d’apprentissage nécessitent un diagnostic précis effectué par un professionnel qualifié, tel qu’un orthophoniste, un neuropsychologue ou un orthopédagogue, à l’aide de tests standardisés, tandis que les difficultés d’apprentissage peuvent être détectées par les enseignants ou les parents et nécessitent une intervention appropriée pour les résoudre.
3. Les signes et les symptômes
L’hyperactivité ou un trouble de l’attention en constitue un signe répandu. L’enfant (fille ou garçon) bouge constamment, ne peut porter attention et agit de façon impulsive.
L’enfant peut avoir une mauvaise main d’écriture et des mouvements gauches et maladroits. De plus, il peut avoir de la difficulté à lancer ou attraper une balle, ou à pédaler à bicyclette.
Il peut connaître de brusques changements d’humeur et se sentir facilement frustré et découragé.
Il peut mélanger ses mots (« pasghetti » « hôtipal », « l’aminal ») et avoir de la difficulté à s’en souvenir.
L’enfant peut avoir beaucoup de peine à maîtriser les concepts comme gros et petit, haut et bas, gauche et droite.
Il peut avoir de la difficulté à penser de façon logique et ordonnée. Par exemple, il peut sauter vite aux conclusions et avoir de la peine à planifier son travail ou à comprendre les conséquences de ses actes.
Il peut avoir de la difficulté à savoir où il se situe dans l’espace. Il peut être incapable, les yeux fermés, de situer la position de ses membres.
4. Comment enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage ?
La gestion de la classe
Maintenir un climat émotionnel chaleureux et favorable
Maintenir une classe organisée avec des horaires prévisibles
Varier le volume et le ton de la voix
Demander à la classe d’aider à planifier la journée ou la leçon afin que les attentes soient claires et que l’élève acquière des habiletés d’organisation et de prévision
Ne pas être avare d’éloges honnêtes et précis
Informer les élèves des consignes particulières et des attentes relatives à leur comportement et poser des limites acceptables de manière ferme et cohérente
Faire un retour systématique après les situations difficiles (lorsque le calme est revenu). Pour éviter toute escalade verbale, amener l’élève à écrire ce qu’il veut dire afin de l’entrainer à s’accorder un délai de réflexion et de réduire sa peur d’oublier ce qu’il voulait expliquer ;
Valoriser davantage les comportements positifs plutôt que réprimer intensivement chaque débordement
Utiliser les moyens pratiques à disposition pour diminuer le bruit dans la classe (par exemple, placer des balles de tennis fendues sous les pieds des chaises).
Pour la préparation de la leçon
Donner l’objectif de la leçon
Varier les présentations
Inclure des composantes écrites et visuelles
Être conscient de son propre style d’apprentissage et de celui de l’élève
Indiquer les étapes principales de la tâche ou de la leçon et leur ordre sur un support visuel.
Pour les consignes
Être précis, concis et systématique sur le plan des attentes et des actions
Donner les consignes à l’élève et lui demander de les répéter à voix haute ;
Être conscient de l’importance de la démonstration pour la compréhension des consignes.
5. Les types de difficultés d’apprentissage
Voici les différents exemples de difficultés d’apprentissage ou les différents dys :
La dyslexie
La dyslexie est un trouble de la lecture spécifique et
durable qui apparaît chez l’enfant et l’adolescent. Ce trouble de la lecture
est caractérisé par :
Une difficulté à apprendre à lire
Grande lenteur dans toutes les activités comprenant de l’écrit (lecture ou écriture) d’où impossibilité de traiter un Devoir en entier
Une difficulté à différencier certains mots proches
Ecriture peu lisible dans son contenu et sa forme
Difficultés d’organisation, besoin de repères
Problèmes pour se situer dans le temps, pour établir une chronologie
Fatigabilité
Gêne par le bruit qui perturbe la concentration
Un problème pour différencier certaines lettres (le b et le d par exemple) ou certains mots.
Une tendance à ne pas mémoriser l’alphabet ou les jours de la semaine
Orthographe très défaillante
Meilleures performances à l’oral. Compréhension supérieure lorsque l’énoncé est oralisé
Capacités d’apprentissage normales si on passe par une autre modalité que l’écrit.
Pour apprendre à lire, l’enfant doit apprendre à associer aux lettres
les sons correspondants (correspondance graphèmes/phonèmes), lier les consonnes
et les voyelles et associer les syllabes. Il doit également mémoriser les mots
globalement car la prononciation peut ne pas correspondre à la forme écrite et
parce qu’il doit apprendre à lire rapidement. Cette description fait ressortir
les deux voies utilisées dans l’acte de la lecture :
La voie phonologique (décodage) est la voie qui est utilisée lorsque le lecteur commence son apprentissage de la lecture et lorsqu’il rencontre des mots nouveaux. C’est le décodage son par son des mots.
La voie globale est la voie qui est utilisée lorsque le lecteur a emmagasiné dans son lexique des mots et lorsqu’il fait face à des mots irréguliers (ex. femme, oignon, etc.). Il n’a plus besoin de décoder les mots qui sont dans son lexique, il les reconnaît.
Les types de la dyslexie
La dyslexie survient lorsque l’une de ces deux voies ou les deux ne sont pas fonctionnelles. Voici les quatre différents types de dyslexies centrales :
La dyslexie phonologique
Elle se caractérise par une difficulté à « déchiffrer » les mots. L’enfant est incapable de déchiffrer des graphèmes et des phonèmes parce que cela va aussi l’empêcher de découvrir et d’apprendre de nouveaux mots. C’est le premier signe d’une dyslexie phonologique : l’enfant peut être capable de lire des mots connus, mais peut avoir des grandes difficultés à faire de même avec des mots inhabituels ou inconnus.
La dyslexie de surface
Elle correspond à une difficulté à reconnaître un mot dans sa globalité. C’est un déficit de la voie globale. Le lecteur ne peut que décoder ce qui rend sa lecture très lente. Il ne peut presque pas lire les mots irréguliers (tabac = tabak, car il applique systématiquement les règles de correspondance graphème/phonème). Comme le lien entre le mot écrit et son sens est rompu, les problèmes de compréhension sont majeurs. Les mots sont écrits comme ils se prononcent, la dictée de mots irréguliers et complexes est perturbée.
La dyslexie mixte
Elle associe les deux types de dyslexie précédemment cités (phonologique et de surface). L’enfant est handicapé par une atteinte de la voie phonologique, mais également lexicale.
La dyslexie profonde
Cette dyslexie est caractérisée par un déficit de la voie phonologique avec la production d’erreurs sémantiques (herbe = gazon) en lecture de mots isolés. Le lecteur ne peut presque pas lire les mots nouveaux.
Comment repérer la Dyslexie :
L’évaluation psychologique devrait être
complétée par un examen neurologique.
Le neuropédiatre, s’il l’estime nécessaire, orientera
alors l’enfant et ses parents vers les examens complémentaires à réaliser :
Examen logopédique
Examen psychomoteur
Un examen visuel
Examen audiométrique
Faire passer le ROC (Repérage Orthographique Collectif) à tous ces élèves. Durée : 13 minutes. Téléchargeable gratuitement. Cet outil permet aux enseignants de CM2, 6ème et 5ème de repérer les élèves en grandes difficultés de lecture/orthographe. Puis diriger les élèves repérés vers un orthophoniste.
Comment aider un enfant dyslexique ?
La dyslexie touche une proportion significative de la population, près de 10%, c’est pourquoi le diagnostic et la prise en charge précoce sont capitaux. Il ne faut pas attendre ce fameux « déclic ». Un enfant dyslexique ne guérit pas de sa dyslexie, il faut donc mettre en place des moyens adaptés à chaque enfant afin qu’il progresse dans de bonnes conditions :
Simplifier les consignes
Simplifier les consignes par des phrases courtes et des mots simples, éviter les mots à double sens.
Lire la consigne à voix haute et vérifier auprès de l’élève qu’il l’a bien comprise.
Utiliser une approche multi sensorielle lors des apprentissages (visuelle, en utilisant des couleurs par ex, tactile, auditive….).
L’élève doit suivre les mots avec son doigt lorsqu’il lit.
Ne pas recopier tout
Essayer d’éviter de demander aux élèves dyslexiques de recopier ce qui est écrit au tableau. Cela leur prendra trop de temps, ils se mettront en retard et en retireront un sentiment d’échec par rapport à leurs camarades. De plus, il est fort possible qu’ils fassent des erreurs en recopiant ce qui est écrit. Utilisez des craies (ou des feutres) de différentes couleurs à chaque ligne et mettez les enfants deux par deux : un élève qui a des difficultés avec un camarade qui écrit facilement.
La correction des copies
Évitez l’encre rouge ! Il peut y avoir beaucoup de fautes d’orthographe dans la copie d’un élève dyslexique, et cela risque d’être très décourageant pour lui de voir chacune de ces fautes soulignée, entourée et commentée en rouge. Dans l’idéal, il serait bon que la correction ne prenne essentiellement en compte que le contenu (« le fond »), en laissant de côté l’écriture et l’orthographe (« la forme »).
Logiciel de reconnaissance et retour vocal
Les logiciels de reconnaissance et retour vocal peuvent servir à prendre des notes, à copier un texte, à écrire une rédaction ou répondre à une interrogation. L’élève s’adresse à voix basse à son logiciel et ne gêne pas la classe ; tout au plus peut-il, lors d’un devoir sur table ou d’une interrogation écrite, s’asseoir à une place un peu à l’écart de ses camarades. À la maison, il s’en servira pour écrire ses exercices et rédiger des textes. Le logiciel lui fournira également une aide précieuse pour apprendre les leçons, lire des textes et des livres.
Varier les méthodes
Utiliser au maximum des manipulations et des supports visuels (des tableaux, graphiques, illustrations, films) sauf si l’élève présente des difficultés visuo-spatiales.
Autres astuces :
Lorsque l’élève a de la difficulté à résumer le texte lu : lui faire dire oralement, s’il peut, c’est l’écrit qui bloque. Sinon, on lui fait résumer une petite partie à la fois.
Donner des trucs simples pour qu’il distingue nom, verbe, adjectif, etc.
Un enfant qui a une dyslexie phonologique la surmonte lorsqu’il apprend globalement les mots. Plus il connaît de mots, plus il devient un lecteur habile.
Lorsqu’il y a des confusions de mots qui se ressemblent (ex. balle =bague), mettre les mots dans un contexte pour les distinguer et prononcer la différence distinctement.
Mettre en avant par la couleur ou des cadres ce qu’il faut retenir.
Etre patient face à sa lenteur.
Autoriser la lecture à mi-voix des consignes ou textes en classe.
Donner plus de temps pour les évaluations ou alléger les exercices.
Lui apprendre à faire des cartes mentales pour ses notes et leçons.
Ne pas faire lire l’élève à voix haute devant la classe
Diminuer la quantité et la taille des textes ou livres à lire
Proposer des livres en version audio
Proposer des livres simples mais de son âge pour développer son plaisir de la lecture.
Enseigner à l’enfant à se créer des images mentales qu’il pourrait associer avec des mots ou des lettres.
Ne pas donner des textes trop longs à lire car il ne peut lire qu’en décodant.
Trouble électif en mathématiques dû à un
dysfonctionnement dans le domaine de la logique, de la construction des nombres
et des opérations sur les nombres, chez des enfants qui ne présentent pas de
déficit intellectuel.
C’est un trouble qui rend l’apprentissage des
mathématiques très laborieux et qui peut
se présenter de différentes façons parce qu’elle englobe diverses compétences.
Reconnaître, Produire et écrire les chiffres et les nombres
Mémoriser les tables (addition, soustraction, multiplication et division)
Calculer (faire des calculs mentalement, poser les opérations…
Comprendre le lien entre le symbole et la quantité.
Difficulté à mémoriser et traiter des informations
Erreurs lors du dénombrement (compter des objets en les pointant un à un)
Difficulté à compter sur ses doigts
Trouble du langage sur certains concepts (différence, quantité, le tout et les parties, condition, mise en mots des hypothèses)
Difficulté à écrire les chiffres (le dyscalculique peut par exemple écrire 202 au lieu de 22).
Difficulté à lire des nombres (par exemple, l’enfant inverse les chiffres et lit 6 au lieu de 9 ou 52 au lieu de 25).
Difficulté à réaliser des calculs arithmétiques simples (du type 5 – 2 = ?), que ce soit à l’écrit ou en calcul mental. Exemple : pour réaliser une addition simple comme 3 + 2, un enfant dyscalculique va compter sur ses doigts 1, 2, 3, 4 et 5 ; même au bout d’un an, il continuera à utiliser cette méthode (tandis que les enfants ne présentant aucun trouble développent le calcul direct).
Mauvaise organisation spatio-temporelle gênant la mise en place de la numération, des opérations mathématiques
Retard dans l’acquisition des opérations mentales telles que décrites par Piaget (ex : conservation du nombre, sériation…)
Difficulté dans la planification de la tâche (créer des images mentales), la mise en œuvre et le contrôle.
Difficulté (ou incapacité) à compter spontanément sur ses doigts.
Comment aider un enfant dyscalculique ?
Le plus important pour traiter la dyscalculie est de diagnostiquer ces
troubles le plus tôt possible. Plus vite nous détectons les premiers
symptômes et offrons aux enfants un dispositif pour les aider à suivre une
scolarité normale, plus ils auront de chance d’éviter tout retard éducatif et
des problèmes d’estime de soi.
L’enfant dyscalculique peut aussi consulter
un professionnel, orthophoniste ou orthopédagogue, pour l’aider à
s’outiller à devenir de plus en plus autonome en mathématiques, notamment en
s’exerçant à mieux apprivoiser les chiffres et les opérations.
Voici quelques astuces pour faciliter
l’apprentissage des mathématiques chez l’enfant dyscalculique :
Utiliser des couleurs différentes pour la numération de position (les centaines en bleu, les dizaines en rouge et les unités en bleu par ex).
Proposer un tableau ou un quadrillage pour aider à poser les opérations en colonnes.
Eviter d’une manière générale toutes les activités Visio-spatiales et lui proposer d’autres supports.
Autoriser la calculatrice.
L’accompagner et verbaliser toutes les étapes lors des activités exigeant la maitrise des différentes techniques opératoires.
Habituez-lui à trouver la famille de chaque chiffre en lui expliquant que chaque chiffre composant un nombre précis appartient à « une famille ». Et il y a plusieurs familles : la famille des « millions », la famille des « mille », la famille des « cent », etc.
utiliser les codes couleurs : Pour l’aider à se souvenir à quelle famille appartient un chiffre donné, vous pouvez utiliser un code couleur. Par exemple : le vert pour la famille des « mille », l’orange pour la famille de « cent » et le bleu pour les deux derniers chiffres.
C’est très laborieux pour un enfant dyscalculique d’apprendre les opérations. Il n’en comprend ni le sens, ni l’utilité et sans stratégie efficace et adaptée, il se peut qu’il les comprenne jamais.
Dysgraphie
Définition de la dysgraphie
Trouble affectant le geste graphique et
l’aspect forme de l’écriture. L’écriture manuelle est soit trop lente, soit
illisible, soit fatigante, demandant dans tous les cas un effort cognitif
majeur. C’est un problème d’écriture dans lequel les enfants ne
parviennent pas à organiser et à coordonner leur écriture, ce qui la rend
difficilement compréhensible. Ce trouble concerne environ 10 % des enfants, et
surtout des garçons.
Les symptômes de la dysgraphie
le patient a des difficultés à se faire comprendre par écrit (il est difficilement lisible).
l’écriture est lente.
écrire est fatigant voire douloureux.
réaliser une tâche supplémentaire est impossible car l’écriture demande à elle seule trop d’efforts.
Il existe plusieurs types de dysgraphie :
Les dysgraphies raides : il existe une tension et une crispation lors de l’écriture rendant le trait tendu et hypertonique;
Les dysgraphies molles : le tracé est relâché avec une irrégularité dans la dimension des lettres donnant une impression de négligence;
Dysgraphies lentes et précises : le graphisme est très appliqué avec un excès de structure et de précision maintenu au prix d’un effort épuisant;
Dysgraphies impulsives : le geste est rapide, avec un mauvais contrôle, entraînant une perte de toute structure et d’organisation.
Comment aider un enfant dysgraphique ?
Il est recommandé de diminuer la quantité d’écrit, ce qui s’avère indispensable pour ne pas laisser l’enfant face à des tâches insurmontables. Cependant, pour que le langage écrit soit préservé, il n’est pas pertinent de remplacer l’écriture de phrases entières par des exercices à trous : en effet, en remplissant des trous, l’élève ne perçoit pas la phrase écrite comme un tout et il accomplit une tâche mécanique, bien souvent vidée de son sens. Il est recommandé de proposer à l’élève de ne faire que la première phrase de chaque exercice, mais de la faire entièrement, en privilégiant la qualité plutôt que la quantité.
Inciter l’élève à associer le geste formateur de la lettre au son qu’il est en train d’écrire, en le faisant écrire à voix haute. Ce travail vise à habituer l’enfant à synchroniser son geste et sa voix. Dans le groupe-classe, l’élève sera incité à travailler à voix plus basse, mais à continuer à murmurer au fur et à mesure qu’il écrit. Le contrôle se fait donc de manière auditive autant que visuelle.
Lorsque les conséquences de la dysgraphie ne sont pas encore catastrophiques, la prise en charge de l’enfant peut être effectuée par l’enseignant lui-même, et ce, durant les cours en classe. Ainsi, pour améliorer la qualité de l’écrit, vous pouvez mettre en place des petites stratégies d’écriture que l’élève appliquera à chaque fois qu’il sera amené à écrire. Vous pourrez, par exemple :
Il faut que le crayon soit correctement tenu.
Veiller à ce que l’enfant écrive avec la bonne main, selon sa latéralité (gaucher ou droitier).
Veiller à ce qu’il sache comment continuer un tracé.
Il faut qu’il comprenne le sens de rotation des lettres rondes.
Dysorthographie
Définition de la dysorthographie
C’est un trouble spécifique d’acquisition et
de maitrise de l’orthographe, caractérisé par des inversions de lettres ou de
syllabes, par des confusions auditives ou visuelles, par des omissions, par des
erreurs de segmentation. Une dysorthographie accompagne une dyslexie dans deux
tiers des cas environ.
Il ne s’agit pas d’un trouble des apprentissages mais d’une conséquence directement liée à certains troubles des apprentissages : en cas d’observation de signes d’alerte, se référer aux fiches concernant la dyslexie, la dyspraxie Visio-spatiale, les troubles de la mémoire, l’hyperactivité, les troubles dysexécutifs.
La dysorthographie semble aussi reliée à une
absence de stratégies d’anticipation et de vérification.
Les symptômes de la dysorthographie
Sauts de lettres
Difficultés à associer un graphème à un son
Inversions de syllabes
Mauvaise segmentation des mots
Ecriture en phonétique
Comment aider un enfant dysorthographique ?
Le traitement est basé sur une rééducation orthophonique, prolongée et idéalement prévoir. Celle-ci ne guérit pas mais elle aide l’enfant à compenser ses déficits.
La dyspraxie est un trouble d’ordre psychomoteur
provoquant un manque de coordination et d’adaptation des mouvements à la
réalisation de l’acte voulu.
Les symptômes de la dyspraxie
L’enfant dyspraxique aura souvent du mal à s’habiller, à faire sa toilette, à tenir ses couverts, à faire des jeux où intervient la motricité fine comme les jeux de construction.
Difficultés à réaliser des gestes automatiques
Mauvaise coordination des gestes, des mouvements
Maladresse
L’écriture est difficile car un enfant dyspraxique est également dysgraphique, c’est-à-dire qu’il a du mal à reproduire les formes graphiques.
La lecture, l’orthographe, les mathématiques, la géométrie vont aussi poser souvent des problèmes, tout comme les activités manuelles, musicales ou sportives.
Comment aider un enfant dyspraxique ?
Une équipe pluridisciplinaire qui
prend le mieux en charge l’enfant dyspraxique. Après avoir réalisé un
bilan complet, l’équipe pourra proposer une prise en charge adaptée et un
traitement individualisé (avec rééducation, aide psychologique et adaptation
pour compenser les difficultés par exemple).
Orthophonie, orthoptie et psychomotricité pourront ainsi faire partie
du traitement global de la dyspraxie.
Dyspraxique simplement
TDA/H
Le Trouble déficitaire de l’Attention avec ou
sans Hyperactivité est un trouble neuro-développemental qui se manifeste par
des comportements intenses, fréquents et persistants d’inattention,
d’impulsivité et d’hyperactivité. L’enfant TDA/H présente cette triade de
comportements de façon handicapante et sévère, qui le rendent dysfonctionnel
dans les différentes sphères de sa vie.
Les symptômes d’un TDA/H :
Perturbation du comportement durant au moins
six mois pendant lesquels au moins six des comportements listés ci-dessous sont
présents et apparition des comportements avant l’âge de 7 ans.
Troubles de l’attention :
L’enfant ne prête pas attention aux détails ou / et fait des erreurs d’étourderie dans ses travaux.
L’enfant peut difficilement soutenir son attention durant les activités cognitives ou les activités ludiques.
Il semble ne pas écouter lorsqu’on s’adresse à lui personnellement.
L’enfant ne se conforme pas aux consignes et peine à mener à terme les différentes tâches auxquelles il est confronté.
L’enfant a de grosses difficultés à organiser ses travaux ou activités
Il déteste et évite les tâches nécessitant un effort mental soutenu.
L’enfant perd souvent les objets dont il a besoin pour son travail ou ses activités même ludiques.
L’enfant est facilement distrait par un stimulus externe.
Il a des oublis fréquents dans la vie de tous les jours.
Hyperactivité / Impulsivité :
L’enfant remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son siège ;
L’enfant peine à rester assis en classe.
Il court, grimpe partout dans des situations où un tel comportement est inapproprié.
Il s’engage fréquemment dans des activités dangereuses sans tenir compte des conséquences éventuelles (mais sans être à la recherche de sensations fortes) ; par exemple, il traverse la rue encourant sans regarder. Chez les adolescents et les adultes, ce symptôme peut se limiter à un sentiment d’impatience motrice.
L’enfant peine à se tenir tranquille durant les activités ludiques ou de loisir.
L’enfant agit souvent comme s’il était « monté sur ressorts »
Il parle souvent trop.
L’enfant tend à répondre à une question même si cette dernière n’est pas entièrement posée.
Il a du mal à attendre son tour. Il manifeste rapidement son impatience.
L’enfant interrompt les autres et tente d’imposer sa présence même si celle-ci n’est pas souhaitée.
Comment aider un enfant facile à distraire ?
L’élève devrait être assis dans les première rangée de la classe dans une zone où il n’y a pas trop de circulation et à la portée de l’enseignant.
Asseoir près de lui un pair qui peut lui venir en aide et servir de modèle de bonne écoute.
Donner la permission à l’élève de comparer son travail avec son voisin lorsqu’il a terminé.
S’il a de la difficulté à terminer son travail car il est trop distrait, lui mettre une petite étoile après quelques numéros et lui demander de venir montrer son travail lorsqu’il atteint la petite étoile.
Il est bien important d’avoir le silence avant de commencer une leçon afin de favoriser l’écoute.
Les groupes de travail ne doivent pas être trop grands.
On peut emménager en classe un coin de lecture tranquille.
Se rapprocher de lui pour lui donner des explications et se servir de son cahier pour donner des exemples.
Seulement le matériel nécessaire devrait se trouver sur le pupitre. Il peut parfois être utile de garder son matériel et lui donner seulement ce dont il a besoin.
Lui donner davantage de temps pour ses examens et ses travaux.
Il peut être utile dans certaines situations d’agrandir les feuilles de travail et d’en enlever les décorations.
Cacher avec une feuille les autres numéros sur une page pour qu’il puisse voir un numéro à la fois.
« Trucs et Astuces » pour les parents d’enfants TDAH
Sources :
Clinique d’évaluation neuropsychologique et des troubles d’apprentissage de Montréal
Association québécoise des troubles d’apprentissage, Les adultes ayant un trouble d’apprentissage, Publication, 1996, 2 pages.
L’Association canadienne des troubles d’apprentissage (TAAC) www.aqeta.qc.ca
Académie de Grenoble
LES TROUBLES D’APPRENTISSAGE Guide pour les enseignants Mars 2004