La pédagogie institutionnelle peut également se définir comme un ensemble de médiations qui articulent le désir de faire de l’élève et la loi nécessaire à toute vie sociale.
Historiquement le courant de la pédagogie institutionnelle s’est défini en référence à 3 auteurs : Célestin FREINET, François TOSQUELLES et Fernand OURY.
Fernand Oury (18 janvier 1920 – 19 février 1997) était un pédagogue, créateur de la pédagogie institutionnelle. Il préconisait et pratiquait une méthodologie d’une « école du peuple », dans laquelle les enfants n’étaient plus des récepteurs passifs, mais participaient activement à la gestion de leur apprentissage, aux méthodes, aux formes de relations et à la vie quotidienne de la classe : autant d’éléments qu’il appelait des institutions (au sens sociologique).
Parmi les éléments notables de cette méthodologie, citons : Le Marché, les Métiers, les Sanctions, la Monnaie Intérieure, les Ceintures de Niveau et de Comportement, le Conseil, l’Apprentissage Mutuel, la Boîte à Questions, la Quoi de Neuf ?, la Réunion, la Comment ça va ? les Mots clés, les Monographies, etc.
La pédagogie institutionnelle de Fernand OURY privilégie trois champs d’intervention dans la classe :
De surcroît, la pédagogie institutionnelle se caractérise par :
La pédagogie institutionnelle de Fernand OURY est basée sur des activités signifiantes dans lesquelles les élèves apprennent en faisant.
Cela les aide à mieux comprendre les choses en les vivant au lieu de simplement mémoriser des informations ou en comprenant simplement des mots ou des théories. Elle veut que ses élèves vivent une expérience.
En effet, ce sont les mêmes techniques de la pédagogie coopérative de Freinet : correspondance scolaire, texte libre, journal, réalisation collective d’étude du milieu…
La pédagogie institutionnelle de Fernand OURY se concentre sur les institutions de la classe comme une manière de remettre en question certains de ses postulats fondamentaux. En plus, il a cherché à « laisser tomber » certaines pratiques qui étaient courantes depuis l’établissement de l’éducation traditionnelle.
L’intention derrière la suppression de ces pratiques était de permettre aux élèves de s’impliquer plus activement dans leur propre processus d’apprentissage — leurs progrès individuels et ceux des autres élèves pourraient ainsi être
En effet, les institutions de la classe donnent voix, pouvoir et liberté aux élèves car elles permettent aux élèves d’être éduqués en tant que citoyens qui prendront des décisions en fonction de leurs valeurs.
Parmi ces institutions, on trouve : lieux de parole (choix de textes, conseils boite à questions…), ceintures de couleurs (évaluation), monnaie intérieure, métiers, table à exposition…
Pour conclure, Oury a remplacé l’action permanente du maître par un système d’activités, qui comprenait diverses médiations. En effet, cette pédagogie alternative comprend des types d’exercices qui permettent aux étudiants d’acquérir par eux-mêmes des connaissances, des compétences pratiques et des valeurs par le contact direct avec l’expérience.
Le cadre d’analyse d’Oury était initialement constitué de trois piliers de réflexion (1964) :
La pédagogie institutionnelle vise à offrir aux élèves une variété d’opportunités et d’expériences tout au long de leur scolarité. Elle encourage la créativité, l’exploration, l’éducation par le jeu et l’expression de soi. Voici quelques outils de la pédagogie institutionnelle :
La pédagogie institutionnelle fournit un espace de discussion, d’organisation et de régulation. En effet, le conseil est un lieu où les enseignants et les élèves se réunissent pour discuter de leur quotidien et de leurs aspirations.
Le conseil de classe est l’institution primordiale et essentielle de la classe institutionnelle, car les autres institutions sont décidées lors de ce conseil. Il est organisé en fonction des besoins et des intérêts des élèves. Il organise à la fois le travail et la vie de cet instrument pédagogique.
L’idée principale du conseil est d’aider les élèves à comprendre comment fonctionne la démocratie. C’est un lieu où les enfants ne sont pas encore soumis à l’autorité, et ils peuvent donner leur avis. Ils apprennent la démocratie en siégeant dans ce conseil.
Dans cet endroit, les enfants établissent leurs lois, règlent leurs conflits, examinent des propositions et prennent des décisions sur la façon dont ils veulent vivre leur vie.
De surcroît, les étudiants peuvent s’exprimer à travers divers projets qui les engagent dans un apprentissage basé sur la réalité. Le projet permet l’application de la technologie afin d’améliorer les pratiques d’enseignement en classe grâce à l’innovation.
Les membres du conseil sont impliqués dans différents rôles :
Le Quoi de neuf est un temps de parole quotidien pendant lequel, le matin en arrivant, l’élève peut raconter à la classe ce qu’il a fait la veille.
Le quoi de neuf en pédagogie institutionnelle n’est pas un moment de langage avec des objectifs précis d’acquisition de vocabulaire ou de syntaxe.
L’objectif premier est que les enfants parlent. Ils utilisent le langage afin de se faire entendre et comprendre pour mieux dire et appréhender le monde qui les entoure. Il est réservé à la parole vraie.
Le « Quoi de neuf » est un moment de transition entre la maison et l’école où chaque membre du groupe peut s’exprimer pour pouvoir ensuite se mettre au travail.
Régulièrement, deux fois par semaine, à l’aide de la langue des signes, nous contons des histoires aux enfants, enchantés : quelle aventure cela fut !
Au début, la pauvreté extrême de leur bagage linguistique gestuel et par la suite oral et écrit, l’absence de la notion de « maintenant », « d’avant » et « d’après », rendaient impossibles, désespérantes, toutes les tentatives…
Puis un beau jour, on se retrouve embarqué par l’histoire. Depuis, les enfants aiment, au moment des ateliers, s’inscrire au coin bibliothèque.
Les élèves sont incités à écrire des lettres ou des notes en va-et-vient pendant les heures de classe. L’idée est qu’ils aiment pouvoir communiquer avec leurs camarades de classe par correspondance écrite autant que possible, car cela les aide à mettre en pratique leurs compétences en résolution de problèmes en écrivant leurs pensées.
En effet, la correspondance scolaire aide avant tout à l’enfant de s’exprimer et de communiquer. C’est un acte authentique qui suscite l’enfant à partager ses idées et ses pensées. L’enfant améliore son interaction avec son milieu.
De surcroît, la correspondance scolaire est une technique qui permet avant tout à l’enfant de s’exprimer et de communiquer. C’est un langage avec lequel l’enfant peut exprimer ses sentiments, ses idées, ses peurs et ses pensées. La correspondance scolaire existe depuis des siècles mais n’a pas été utilisée comme il se doit jusqu’à la pédagogie Freinet et institutionnelle.
Fernand OURY a créé les ceintures de comportement. Il les a conçus dans le but de diminuer l’agressivité et de développer un comportement positif chez les enfants.
Le principe est simple. Les élèves ont la possibilité de progresser dans leurs ceintures en adoptant un bon comportement. Plus ils adopteront et pratiqueront ces habitudes, plus ils progresseront rapidement dans le système de ceinture.
La pédagogie institutionnelle d’Oury a instauré deux systèmes de ceinture : « la ceinture de comportement » et « la ceinture des savoirs ».
Le but des ceintures est « pour l’enseignant, d’évaluer précisément les niveaux de compétences des élèves : savoir, savoir-faire, savoir-être ou comportement en adéquation avec les programmes officiels, mais aussi de différencier la pédagogie, d’individualiser le travail d’entraînement afin que chacun travaille à son rythme et progresse. » (Héveline E. et Robbes B. p. 60 2010). Cela permet aussi pour l’enfant et ses parents de se repérer dans les progressions.
Fernand OURY a développé sa propre pédagogie pour aider les apprenants à trouver leur métier en déconstruisant les différents rôles qu’un apprenant peut jouer dans la société.
Dans la pédagogie de Fernand OURY, les apprenants sont amenés à développer leur propre métier au fur et à mesure qu’ils acquièrent des connaissances sur un sujet. Le rôle des institutions est de donner accès aux apprenants aux outils et aux ressources nécessaires pour qu’ils se familiarisent avec le fonctionnement de la société et la contribution de leur profession.
Sources :